"La fusion Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées sera moins difficile qu'ailleurs"

Le Medef Montpellier a reçu en clôture de son assemblée générale, le 1er juillet à La Grande Motte (34), le vice-président du syndicat patronal, Geoffroy Roux de Bézieux. Dans un entretien avec Objectif Languedoc-Roussillon, il alerte sur le volet fiscal de la réforme territoriale, sous-estimé selon lui.
Geoffroy Roux de Bézieux est vice-président du Medef, en charge du « pôle Économie »

Lors de sa dernière assemblée générale, le 1er juillet, la présidente du Medef Montpellier-Sète-Centre Hérault, Marie-Thérèse Mercier, a à nouveau alerté ses adhérents sur les enjeux de la fusion à venir entre Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon, et rappelé la part prise au nom du syndicat patronal dans la rédaction du "Livre bleu de l'économie", présenté à cette occasion, peu après la CCI de Montpellier. Un débat, auquel ont participé notamment Philippe Robardey (Medef Midi-Pyrénées) et Pierre-Marie Hanquiez (Medef Haute-Garonne), était consacré aux synergies à mettre en route entre les métropoles de Toulouse et Montpellier.

Geoffroy Roux de Bézieux assistait aux échanges, qu'il a clôturés. Dans un entretien accordé à Objectif Languedoc-Roussillon, le vice-président du Medef, en charge du « pôle Économie » regroupant notamment l'économie, l'innovation, le développement
durable, le numérique et la fiscalité, a insisté sur cette dernière dimension, peu évoquée selon lui dans les débats entourant la fusion des régions.

À l'occasion de ce déplacement à Montpellier, vous assistez au débat qui agite le monde économique sur la façon de construire une fusion équilibrée entre deux régions. Partagez-vous ses inquiétudes ?

Geoffroy Roux de Bézieux : On peut voir cette réforme en termes de disparités ou de complémentarités. Pour ma part, je crois qu'elle doit être un rapprochement, et non une OPA. Je suis heureux de voir que les acteurs économiques se saisissent du sujet. Certes, il existe des disparités  entre Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon, mais dans d'autres régions, le processus est beaucoup plus difficile, comme en Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne. Ici, le territoire est plus homogène, avec deux métropoles en croissance.

Quelles retombées pour les entreprises le Medef attend-il de cette réforme ?

Geoffroy Roux de Bézieux : C'est le mot absent de tout ce débat ! J'espère qu'on mesurera ces retombées sur deux points. D'une part les synergies entre régions. Il y a longtemps que les entreprises qui se développent ne s'arrêtent plus aux frontières administratives. Les politiques doivent eux aussi progresser en terme de synergie. D'autre part, les économies, car il en faut davatange. Le problème des dépenses publiques reste entier.

Pourtant, le Languedoc-Roussillon est une région où de nombreux secteurs dépendent de la commande publique. Or celle-ci souffre de la chute des dotations de l'État. Votre message peut-il être entendu de ces PME ?

Geoffroy Roux de Bézieux : On peut continuer comme ça, comme on le fait depuis trente ans, en finançant le développement économique par l'impôt local et national. Mais il y a une deuxième approche qui consiste à couper dans ce que j'appelle les mauvaises dépenses. On peut garder les bonnes dépenses, telles que les investissements sur les infrastructures. Mais il faut limiter les dépenses de fonctionnement. Il est incontestable que le nombre de salariés dans la fonction publique a continué à augmenter. La dépense publique représente 57 % du PIB. Il est urgent que ça s'arrête. À Montpellier, le Conseil régional Languedoc-Roussillon m'assure qu'il a commencé à réduire ses dépenses de fonctionnement. Je veux bien le croire (air dubitatif).

Les discussions se poursuivent autour de l'organisation territoriale, et on évoque un basculement supplémentaire de la fiscalité vers les nouvelles régions. Votre avis ?

Geoffroy Roux de Bézieux : C'est un motif d'inquiétude car l'expérience prouve qu'en majorité, les élus locaux ont tendance à appuyer la fiscalité plus sur les entreprises, qui ne votent pas, que sur les ménages. Récemment, les impôts locaux ont augmenté deux fois plus vite que le PIB. Nous courrons un risque si on continue à pratiquer cette délocalisation de l'impôt. D'autant plus que, dans le même temps, on n'a toujours pas pu instaurer une loi sur la concurrence fiscale entre régions qui, elle, permettrait d'attirer plus d'entreprises.

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Commentaires 3
à écrit le 02/07/2015 à 17:33
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le dindon de la farce est connu d'avance Perpignan et sa région auront les miettes s'ils en restent. Aucune industrialisation il restera le tourisme de masse campings et bungalows et le gros rouge.

à écrit le 02/07/2015 à 14:39
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Occitanie = grande région ! OCCITANIE

à écrit le 02/07/2015 à 14:19
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Le territoire est plus homogène ici ? J'aimerai bien des precisions car que ce soit du point de vue géographique ou économique, je ne vois pas la moindre homogénéité entre le LR et les MP. Ce M. sait-il de quoi il parle ?

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