Béziers : les projets et les alternatives face à la conjoncture économique

L’Agglomération de Béziers Méditerranée a rassemblé plus de 230 personnes le jeudi 4 décembre à Béziers, pour une conférence débat organisée en partenariat avec Objectif Languedoc-Roussillon, sur le thème des projets et des alternatives que peuvent déployer les acteurs économiques en temps de crise.
L'Agglo de Béziers a rassemblé 230 personnes lors de sa conférence débat.

Regarder loin, avec clarté et bienveillance, sortir des cadres politiques traditionnels pour laisser la place à l'intérêt général, c'est le vœu qu'a formulé Frédéric Lacas, président de l'Agglomération de Béziers Méditerranée, lors de la conférence débat sur les projets et les perspectives de l'agglo, face à une conjoncture économique difficile. L'objectif : mettre en lumière les entreprises implantées ou qui pourraient s'implanter sur les terres biterroises, « développer un entrepreneuriat jeune, dynamique et investi » pour « trouver des réponses claires et visionnaires » aux questions que pose la crise.

Un défi de taille pour Daniel Galy, président de la CCI Béziers Saint-Pons, qui formule le souhait de voir les territoires audois et biterrois fonctionner ensemble, d'analyser les faiblesses et les atouts du territoire pour mieux en relever ses défis.

Diagnostic économique

La première table-ronde de la soirée portait sur le diagnostic économique du territoire, et a réuni Thierry Mention, le directeur du pôle prospective de la SEBLI, Guilhem Gleize, le gérant de Cible Web, une agence de web marketing spécialisée dans le référencement, Agnès Jullian, P-dg du groupe biterrois Technilum, et Philippe Robert, président du groupement des entrepreneurs Béziers Ouest Hérault.

Dresser un diagnostic implique de repérer les atouts et les faiblesses du territoire : si Béziers profite de sa situation géographique, de son foncier peu cher, elle souffre néanmoins d'un déficit d'image auprès d'investisseurs, renforcé, même si personne ne le mentionne franchement, par l'élection du controversé Robert Ménard à la tête de la ville.

Thierry Mention : « Le territoire du Biterrois a une vraie réserve de foncier accessible. Pour autant, cela ne veut pas dire qu'il faut s'étaler à tout prix. À cela s'ajoutent les projets de parcs d'activité, la confluence des autoroutes, la perspective de nouvelles gares TGV dans le Biterrois et le Narbonnais. Ce sont de vrais arguments pour l'implantation d'une base logistique comme celle d'Intermarché (inaugurée en septembre 2014, NDLR). En revanche, l'implantation en cœur de ville est une problématique sur laquelle l'état des lieux n'est pas vraiment fait, et surtout, cela dépasse le cadre du développement économique, pour venir dans celui de l'urbanisme.»
 
Agnès Jullian : « L'attractivité est le premier moteur du développement économique. Le diagnostic, c'est que ce territoire doit aller dans la prospective et qu'il donne envie de venir ici. Il faut travailler sur un schéma directeur d'aménagement sur la totalité du Biterrois et pas seulement de Béziers. Cela aiderait à attirer des investisseurs, des entreprises et des projets culturels. »

Guilhem Gleize : « L'élément qui nous fait rester à Béziers, c'est le cadre pour les collaborateurs, ainsi que le faible coût de la vie. Des parcs d'activité à thèmes ne m'intéressent pas : les entreprises high-tech ne génèrent pas des milliers d'emplois, contrairement à ce que disent les médias et la parole politique, et mes collaborateurs préfèrent rester à proximité du centre ville. Par ailleurs, l'absence de communication positive est compliquée, notamment pour le recrutement, mais aussi pour la signature de certains contrats »

Philippe Robert : « Des parcs d'activité thématisés ne satisfont pas la demande de tous les chefs d'entreprise locaux. Toutes les activités comme le transport, les wineries, ou autres, sont des projets qui sont parfois difficiles à monter, notamment du point de vue des dossiers d'implantation. Aujourd'hui, nous avons du foncier diffus, mais à terme, nous aurons de l'évasion. »

L'intelligence territoriale

Thierry Ferrari, directeur adjoint de l'Agence pour la diffusion de l'information Technologique en charge de l'intelligence territoriale (Adit) est venu s'exprimer sur le sujet. Un regard extérieur au microcosme biterrois qui vient apporter un éclairage sur l'intelligence économique et territoriale.

« L'intelligence territoriale, c'est la réponse aux enjeux des territoires, qui sont concurrencés entre eux, notamment pour l'implantation des entreprises. Il y a un besoin croissant de vision à moyen terme, dans tous les domaines : politique, économique, climatique, etc. Il faut savoir identifier de nouveaux projets créateurs d'emplois, sur des secteurs d'activités-clés, comme le tourisme, sur les infrastructures et sur les nouveaux segments de clientèles ; savoir être lisible sur son offre, qu'il faut valoriser et mettre en réseau pour créer des chaînes de valeur sur ses spécificités et faire émerger des pépites. »

Outils et perspectives de développement

La seconde table ronde portait sur le développement du territoire, et les outils à mettre en œuvre pour y parvenir. Le débat a réuni autour de la table Jean-Guy Amat, directeur d'un hôtel de plein air Yelloh! Village à Sérignan (34) et 2e vice président de la CCI de Saint-Pons, Fabien Portes, le président du Medef Béziers Ouest-Hérault, Alain Biola, vice-président de l'Agglomération Béziers Méditerranée, délégué au développement économique, et Michèle Marchetti, directrice du développement des entreprises au Conseil régional Languedoc-Roussillon.

Au plan économique, le développement passe par une marque de territoire, la création d'une identité forte, par la simplification des échanges entre les différents acteurs, notamment grâce à de la cohérence et à une cohésion de territoire. Par ailleurs, développer de nouveaux secteurs d'activité, comme le numérique, confère une nouvelle force aux territoires.

Michèle Marchetti : « Le marketing territorial est une démarche importante, qui doit valoriser le territoire. Il agit à deux niveau : au niveau des entreprises, mais également des territoires. La question à poser, c'est celle de son élément discriminant.

Par ailleurs, l'agence de développement économique de la région (dont la gouvernance est majoritairement composée de chefs d'entreprise, NDLR) est chargée de capter les investissements étrangers qui viennent chez nous. Pour le développement endogène, qui mieux que le territoire peut avoir la connaissance du territoire ?

Sur l'aspect numérique et le développement de ce secteur : la labellisation French Tech de Montpellier doit avoir un impact sur le territoire, sur l'ensemble des entreprises du numérique sur la région : toutes les sociétés qui travaillent dans le numérique doivent aller dans le cluster. »

Jean-Guy Amat : « Notre attractivité passe par le tourisme, et nous avons de l'or bleu (la mer), du soleil, et du foncier peu cher. Cet environnement compte énormément, même si on crée la plus belle des pépites entrepreneuriales. En France, le tourisme, avec 6 % du PIB, pèse plus que l'aéronautique et l'automobile confondus. En Languedoc-Roussillon, on monte à 15 %. C'est un effet levier de la croissance locale, un vecteur d'image positive. Par ailleurs, les structures d'accompagnement de proximité doivent rester sur place, mais il faut un point unique d'entrée, un seul guichet pour les entreprises qui veulent s'implanter. Enfin, il faut innover pour se développer et adapter au mieux l'activité économique. »

Fabien Portes : « Si on veut travailler ensemble, on doit être en cohésion. Une agence de développement économique deviendra une chose nécessaire. La lisibilité est également importante, donc une entreprise qui souhaite s'implanter à Béziers doit avoir un contact unique pour faciliter les échanges. Pour travailler ensemble, il faut aller chercher les compétences de chacun pour mieux gérer les choses. On doit innover, c'est notre ADN en tant qu'entrepreneur. »

Alain Biola : « Le tourisme est un élément à exploiter, mais si on regarde un peu partout autour de nous, nous avons des territoires avec lesquels nous devons travailler. À l'heure de la réforme territoriale, nous devons nous regrouper pour être plus forts, avec Narbonne par exemple. Nous nous sommes déjà rapprochés sur certaines problématiques, et nous nous retrouvons sur des terrains communs. De l'autre côté de Narbonne, il y a Montpellier et la Région avec qui nous avons peu travaillé jusqu'à maintenant. Pourquoi pas renforcer les coopérations ?

Nous pouvons nous positionner sur le créneau du numérique à Béziers, avec notamment l'IUT, le pôle robotique. Nous avons un certain nombre d'entreprises installées ici et une filière de e-commerce qui se développe. Nous pourrions nous agglomérer à un projet montpelliérain et/ou régional. Pour répondre à ce besoin, nous pouvons créer une pépinière d'entreprises dédiée aux nouvelles technologies du numérique. »

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Commentaire 1
à écrit le 05/12/2014 à 14:37
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beaucoup de généralités, y a qua faut qu'on:un peu de méthode svp:analyse "points forts, points faibles, opportunités ,menaces" pour Béziers, l'agglo de Béziers, le couple Béziers Narbonne, la proximité de Montpellier. . Et ce pour les aspects - dém...

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