La santé, un autre dossier épineux pour la grande région

L'assemblée générale de la Fédération régionale de l'hospitalisation privée, le 28 avril, a permis l'organisation d'un débat sur la fusion des régions. Les échanges, parfois vifs, ont à nouveau révélé le scepticisme grandissant sur ce sujet, au sein d'un secteur qui comptera 2 700 médecins et 21 000 salariés dans le nouvel ensemble.
La grande région comptera 133 cliniques

Tenue le 28 avril à la Maison de l'hospitalisation privée, à Castelnau-le-Lez (34), l'assemblée générale de la FHP-LR s'est accompagnée d'un débat sur le thème : "La réforme territoriale, quels enjeux pour la santé ?". Pascal Delubac, président de la fédération, a axé son propos introductif sur les insuffisances de la nouvelle loi santé, selon lui, en cours de discussion au Parlement.

Pour sa part, Martine Aoustin, directrice de l'Agence régionale de santé (ARS), a confirmé que le prochain schéma régional d'organisation des soins (SROS) sera bien voté en fonction du nouvel ensemble territorial réunissant Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon. Celui-ci comptera, sur le versant de l'hospitalisation privée, 133 cliniques, 2 700 médecins et 21 000 salariés, qui traiteront 1,2 millions de patients.

"Tous les autres plans, en matière de prévention ou d'organisation médico-sociale par exemple, seront fusionnés dans un schéma unique, indique-t-elle. C'est une démarche nécessaire pour rapprocher les systèmes de santé des deux régions, qui présentent des organisations différentes. Le SROS suivra une logique pensée "par coûts", et devra assurer une organisation plus fluide, avec une prise en compte des besoins individuels dans le circuit de soins."

"Notre seul souhait est que la construction du SROS se fasse dans le même esprit d'échange avec l'ARS que pour le précédent, en Languedoc-Roussillon, où nous pouvons nous entendre malgré nos divergences, réagit Pascal Delubac. Nous voulons en particulier un maillage territorial, garantissant un véritable accès aux soins. Le mécanisme des Groupements hospitaliers de territoire le permettra peut-être dans les zones comptant peu d'hôpitaux publics."

Le tropisme toulousain à nouveau en question

Dans le cadre du débat sur la réforme territoriale, Martine Aoustin a insisté sur l'erreur qui consisterait à "laisser penser qu'une région mange l'autre", car il faut, selon elle, "conforter les équipes, et rassurer les personnels". Mais, pointant la nomination récente de Monique Cavalier, directrice de l'ARS de Midi-Pyrénées, comme DG préfigurateur de la future ARS unifiée, les élus locaux invités à s'exprimer n'ont pas vraiment écouté cette parole d'apaisement.

"Nous voulons tous une région cohérente dans sa globalité, déclare Robert Crauste, conseiller régional et médecin. Mais à ce stade de la préfiguration, nous avons quelques inquiétudes. Peut-être ce travail permettra-t-il d'atteindre un équilibre entre Toulouse et Montpellier ? Mais alors, Toulouse étant la future capitale régionale, pourquoi cette recherche d'équilibre n'impose-t-elle pas que la future ARS soit à Montpellier ?"

"Tout glisse de plus en plus irrémédiablement vers Midi-Pyrénées, cingle Philippe Saurel, maire de Montpellier et président du conseil d'administration du CHRU de la ville. Or ce n'est pas Toulouse qui règlera la question de l'ARS. Seul le gouvernement est capable d'équilibrer la répartition des centres de décision. Et il faut dire la vérité, à présent : les ministères ne fonctionnent que sur le rapport de force ! Nous devons nous mettre en capacité de peser sur les choix du gouvernement."

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