La concertation entamée depuis plusieurs mois entre la Communauté d'agglomération du Pays de l'Or et la Communauté de communes Terre de Camargues pour se rapprocher prend un tour concret. La loi NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République) votée cet été imposant une mise en cohérence des périmètres des intercommunalités françaises, ces deux dernières envisagent de fusionner pour donner naissance à une nouvelle Agglo, riche d'une population de 65 000 habitants permanents et s'appuyant sur une capacité touristique de 250 000 lits.
S'exprimant face à la presse le 25 septembre, Stéphan Rossignol, maire de La Grande Motte (34) et président du Pays de l'Or, a mis en avant les nombreux arguments plaidant, selon lui, en faveur de cette fusion, plutôt que d'autres scénarii tels que des rapprochements avec Montpellier Méditerranée Métropole, avec le Pays de Lunel ou avec la Communauté de communes de la Petite Camargue.
"Il s'agirait d'abord d'un rappel à l'histoire, car la Mission Racine a construit La Grande Motte ainsi que Port Camargue, insiste-t-il. Ensuite, divers partenariats entre nos deux intercommunalités s'imposent déjà : nous avons une compétence transports alors que Terre de Camargue n'en a pas ; notre potentiel touristique s'ajouterait à celui des villes d'Aigues Mortes et du Grau du Roi; et surtout, intégrer Port Camargue nous permettrait de rassembler l'ensemble des ports de la baie d'Aigues Mortes et d'atteindre une capacité de 10 000 anneaux : le record mondial en matière de nautisme."
L'opération envisagée n'aboutirait, en toute hypothèse, qu'au cours du mandat suivant le mandat en cours (2014-2020). Surtout, pour être effective, elle devra être votée à la majorité des élus siégeant au sein de la Commission départementale de la coopération intercommunale (CDCI), sur la base d'un découpage proposé par le Préfet de l'Hérault. Après l'adoption de la NOTRe, une nouvelle salve de réunions vient de s'ouvrir au sein de la CDCI, dont la prochaine est prévue le 5 octobre.
Nouvelles contraintes budgétaires
Par ailleurs, Stéphan Rossignol a fait un point d'étape sur la mise en route du projet de territoire "Pays de l'Or 2030". Suite à l'annulation par le Conseil d'État des élections municipales de mars 2014 à Palavas-les-Flots (34) - puis la tenue de nouvelles élections ayant finalement confirmé Christian Jeanjean (LR)-, les travaux sur ce projet avaient été suspendus de février à mai 2015.
Une mission de diagnostic sur les forces et faiblesses du Pays de l'Or vient d'être confiée au cabinet montpelliérain Edater, qui rendra ses conclusions d'ici la fin 2015. Une première version du projet sera présentée aux élus et à la population de l'Agglo en début d'année 2016. Le prochain budget du Pays de l'Or, qui sera voté le 18 décembre, en offrira, selon son président, "une première concrétisation".
Stéphan Rossignol a replacé l'adoption de ce budget dans le contexte budgétaire tendu que les collectivités territoriales affrontent avec la baisse annoncée des dotations de l'État (50 Mds € en France d'ici 2017). Pour le Pays de l'Or, ceci se traduirait par une perte annuelle de plus de 800 000 € sur trois ans (3,5 M€ au total).
"Le budget ne va pas augmenter, souligne-t-il. Nous travaillons sur la réaffectation de certaines sommes qui étaient prévues dans le plan pluriannuel d'investissement (20 M€, NDLR), qui seront basculées de certains sujets vers les trois priorités identifiées dans le plan Pays de l'Or 2030."
La première de ces priorités, le transport, inclut notamment le développement de nouvelles lignes de tramway (création du lien Montpellier-Palavas, raccordements de Carnon à la ligne Pays de l'Or et Mauguio à la ligne Odysseum), l'extension du port de la Grande Motte (de 400 à 500 anneaux) et la stratégie pour porter le trafic annuel l'aéroport Montpellier Méditerranée, situé sur le territoire du Pays de l'Or, de 1,6 à 2,5 millions de voyageurs.
Sur la 2e priorité (le logement), un budget de 2,5 M€ sur six ans va être débloqué pour soutenir les communes qui s'engagent dans la construction de logements aidés : l'objectif affiché s'élève à 2 500 logements supplémentaires sur la période (20 à 30 % en logements aidés, et 15 % en primo-accession). Enfin, la 3e priorité (le développement économique) porte sur le développement des zones d'activités, avec une extension à venir de l'écoparc de Saint-Aunès, la fin de la commercialisation de la ZA du Bosc à Mudaison (6 ha l'ont été, sur 8 ha au global) et surtout le lancement de la commercialisation des Portes de l'Aéroport, la plus grande à ce jour (14 ha), en partenariat avec le promoteur GGL : les acquisitions foncières viennent de démarrer.
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