À La Grande Motte, Macron déclare sa flamme aux petites villes

Les maires des petites villes de France font entendre leur voix dans le contexte des nouvelles régions et du nouveau schéma intercommunal. Les 26 et 27 mai, ils se réunissaient en congrès à La Grande Motte, en présence de 300 élus et deux ministres, Emmanuel Macron et Jean-Michel Baylet. En toile de fond : la baisse des dotations de l'État.
Cécile Chaigneau

Les Assises des petites villes de France se déroulaient au Palais des congrès de La Grande Motte (34) les 26 et 27 mai. Trois cents élus étaient attendus, ainsi que trois membres du gouvernement : Emmanuel Macron, ministre de l'Économie, Jean-Michel Baylet, ministre de l'Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales, et Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur. Avant que ce dernier, finalement, n'annule sa venue.

La thématique du congrès était : « Nouvelles régions, nouvelles intercommunalités : petites villes, comment se faire entendre ? ». La baisse des dotations de l'État, ralentissant les investissements et la mise en œuvre des politiques publiques, cristallise nombre d'inquiétudes majeures.

Être utiles au pays

« Les élus demandent que le rythme de diminution des dotations de l'État soit revu, que la 3e tranche soit annulée, de manière à ce que les collectivités comme les nôtres puissent mener leur politique, lance Olivier Dussopt, député de l'Ardèche, maire d'Annonay (07), et président de l'Association des petites villes de France (APVF). Les petites villes sont un des éléments essentiels en terme de maillage du pays. Si on a raison de soutenir le développement des métropoles, il doit profiter à l'ensemble des territoires. Nous voulons faire en sorte que nos villes soient utiles au pays, à la République. »

C'est à ces interrogations et mécontentements que voulait répondre Emmanuel Macron, qui adressait aux élus un discours qui se voulait rassurant. Une sorte de déclaration d'amour à des maires qui pourraient craindre un désamour de la République...

« Notre pays vit une grande transformation, géopolitique, économique, a commencé Emmanuel Macron. Elle touche tous les territoires. Cette transformation accroît les inégalités. L'État soutient votre engagement en essayant de construire avec vous une politique d'égalité des chances économiques et sociales. Et vous êtes en première ligne sur cette question. »

« Investir plus et mieux »

Reconnaissant les efforts demandés ces dernières années aux collectivités afin de réduire la dépense publique, le ministre a assuré que la priorité était bien « de préserver cette capacité d'investissement », rappelant la création par l'État d'un fonds doté de 1 Md€ pour soutenir les projets portés par les communes et les intercommunalités, comprenant notamment une augmentation de 200 M€ de la dotation d'équipement des territoires ruraux, et une enveloppe de 300 M€ pour le soutien à des projets de revitalisation ou développement des bourgs centres.

Il a aussi évoqué la préservation du Fisac (Fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce) afin de maintenir les commerces sur les territoires ruraux.

« Il faut vous donner les outils pour investir plus et mieux ! », ajoute le ministre, annonçant par exemple la réduction de 40 % des textes régissant la commande publique.

Le numérique pour les territoires ruraux

« La 2e égalité des chances à préserver ou à reconstruire, c'est l'égalité territoriale. C'est l'accès aux services publics, et l'accès plus généralement, qui est le cœur de notre action. D'ici la fin de l'année, 1 000 maisons de services au public seront déployées en France. Elles sont aujourd'hui 500, et seront 800 à la mi-2016. »

Le ministre a annoncé également l'augmentation du nombre de maisons de santé, pour passer de 800 actuellement à 1 400 d'ici 2018.

Quant à l'égalité d'accès aux technologies, Emmanuel Macron déclare que « ne pas garantir l'accès à tous est une erreur économique et politique ». Selon le ministre, un million de prises Très Haut Débit seront déployées dans les zones rurales cette année (180 000 dans l'Hérault afin que 93 % du département soit couvert, précise-t-il).

Même ambition concernant la téléphonie mobile, avec un calendrier « serré et contraignant » permettant de couvrir d'ici fin 2016 les centres-bourgs des 268 communes françaises identifiées comme non couvertes à ce jour. Quant aux zones grises (en périphérie des centres bourgs), 800 zones prioritaires bénéficieront d'un déploiement d'antennes complémentaires.

« L'énergie des territoires est là, il faut l'encourager, terminait le ministre. Vous êtes la preuve que, dans notre pays, on veut faire et on peut faire ! »

Carole Delga à La Grande Motte (APVF, 27 mai 2016)

Carole Delga, présidente la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.

Une Maison de la Région dans chaque département

La présidente de Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Carole Delga, a mis en avant sa casquette d'ancien maire (de Martre-Tolosane, en Haute-Garonne) pour assurer les élus de son soutien.

« La fonction de maire s'est complexifiée, avec une technicité juridique forte, observe-t-elle. Aujourd'hui, je suis la présidente d'une région de plus de 4 500 communes, et je suis très attachée à un lien, physique d'abord, avec les maires. J'ai donc décidé qu'il y aurait une Maison de la Région dans chaque département, comme c'était le cas dans l'ex-Languedoc-Roussillon. »

Cécile Chaigneau

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