Tourisme, chanvre, huiles essentielles : de nouvelles pistes pour la Lozère

Alors que "La Lozère fait sa Comédie", les 21 et 22 octobre à Montpellier, vise à promouvoir l'image du département, le Conseil départemental, présidé par Sophie Pantel, affine sa stratégie d'attractivité économique. Une communication remaniée sur le tourisme, un plan pour le haut débit et la création de nouvelles filières en sont les axes forts.
Sophie Pantel, présidente du Conseil départemental de la Lozère

Quelle est, sur le plan démographique, l'attractivité de la Lozère ?

Sophie Pantel : Sur un territoire de 77 000 habitants, nous accueillons de 400 à 500 personnes qui viennent s'installer tous les ans, mais la moitié s'en vont. Nous devons donc travailler l'accueil et le maintien de ces nouvelles populations, au travers d'une opération telle que La Lozère fait sa Comédie, qui vise à changer le regard sur ce département et son image vieillissante. Sur un budget de 140 M€, dont 100 M€ pour le fonctionnement, nous ciblons 40 M€ sur une stratégie globale tournée vers l'extérieur. De cette stratégie dépend notre capacité à attirer des entreprises cherchant une zone de chalandise suffisante, ou maintenir des services publics. Avec cet événement, nous nous adressons à des villes à trois heures de la Lozère, car une étude récente a montré que les "migrants" viennent d'abord des bassins de Toulouse, Montpellier, Marseille, Clermont-Ferrand et Lyon. Nous travaillons aussi avec une équipe d'ambassadeurs VIP, tels que l'actrice Emmanuelle Galabru, le metteur en scène Lionel Astier, l'humoriste Jean-Luc Borras ou le chef Pierre-Olivier Prouhèze, pour porter ce message hors du département. Nous avons une action plus ciblée sur les professionnels que l'on veut attirer, tels que le médecins ou les kinés, avec un système de bourses de remplacement ou de découverte. Enfin, nous lancerons une campagne d'affichage dans sept grandes villes en 2017.

Comment évolue votre action économique ?

S. P. : Nous travaillons sur la mise en place de nouvelles filières. Nous disposons de grandes ressources dans l'agriculture ou la forêt, mais nous allons peu jusqu'au produit fini. Or c'est un pas à franchir pour créer plus de valeur, donc plus de revenus, pour que les gens viennent s'installer. Nous réfléchissons à une nouvelle filière autour du chanvre, qui aurait des déclinaisons dans l'habitat, la rénovation thermique, etc. Nous avons aussi des projets sur la meunerie ou les huiles essentielles, comme l'illustre l'installation récente de la société Essenciagua. Enfin, sur le volet du tourisme, qui reste le 1er PIB du département avec 4 100 emplois et 100 M€ de chiffre d'affaires, nous préparons des Assises (prévues le 15 novembre, à Marvejols, NDLR) afin d'en changer la vision. Le tourisme n'est pas que l'affaire des touristes et des prestataires. C'est aussi la responsabilité de tous - habitants, commerçants et professionnels : notre faculté à accueillir les touristes correctement en dépend. Nous sommes donc en cours de réécriture du schéma touristique, avec plus de produits packagés autour des chemins de grande randonnée et des pôles de pleine nature. De même, après une consultation populaire de plusieurs mois, nous avons recueilli 1 200 propositions pour inventer un nouveau slogan, qui sera porteur de ces valeurs partagées par tous. Six propositions ont été retenues, afin de choisir la nouvelle signature touristique lors des Assises.

Vous aviez aussi évoqué, fin 2015, un changement dans le périmètre et les missions de Lozère Développement, l'agence de développement économique. Où en êtes-vous ?

S. P. : Nous sommes en négociation avec le Conseil régional, qui a désormais des compétences exclusives sur les aides aux entreprises. Notre volonté est de transformer Lozère Développement en agence d'accompagnement, d'attractivité et de développement, car rien n'est moins vraie que cette idée selon laquelle les Départements n'interviendraient plus dans l'économie ! Quand ils investissent sur les routes, sur le Très Haut Débit (nous préparons un plan de 51 M€ pour couvrir les deux tiers de la population) ou sur la promotion du territoire, ils créent bien les conditions du développement économique aussi. La force de cette agence est de rassembler les consulaires, et mais aussi les Communautés de communes de la Lozère. Près de 100 % d'entre elles ont répondu positivement à ma proposition d'intégrer la structure de Lozère Développement à compter du 1er janvier 2017.

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Commentaire 1
à écrit le 21/10/2016 à 17:14
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Le chanvre est un excellent isolant qui pousse aussi facilement sur des sols pauvres et que j'utilise souvent dans mon métiers, malheureusement plus cher que les isolants synthétiques, il faudrait détaxer tous les produits verts issu de l'agriculture...

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