Alès, Montpellier, Nîmes et Sète amplifient leur coopération

Les présidents de la Métropole de Montpellier et des Agglos alésienne, nîmoise et sétoise ont signé, le 9 décembre à Castries (34), un accord pour approfondir leurs coopérations sur des sujets tels que le développement économique, la mobilité ou la culture. Mais aussi pour peser face à la Région.
L'accord a été signé par F. Commeinhes (Thau Agglo), P. Saurel (M3M), Y. Lachaud (Nîmes Métropole Agglomération) et M. Roustan (Alès Agglomération)

Philippe Saurel, Max Roustan, Yvan Lachaud et François Commeinhes, respectivement présidents de Montpellier Méditerranée Métropole (M3M), d'Alès Agglomération, de Nîmes Métropole Agglomération et de Thau Agglo, étaient réunis au château de Castries (34), le 9 décembre, pour signer un accord visant à accentuer leurs coopérations sur divers sujets. Sans pour autant aller jusqu'à la création d'un pôle métropolitain (qui existe déjà entre les Agglos nîmoise et alésienne), par soucis de "ne pas créer une structure politique supplémentaire" ("nos directeurs de cabinets et directeurs généraux des services travaillent ensemble, c'est déjà bien assez", estime Yvan Lachaud).

"La naissance de la région Occitanie nous appelle à plus d'ambitions territoriales, explique Max Roustan. Il est important de se retrouver sur des dossiers communs, d'avoir des propositions à faire sur un territoire étendu, car nous avons des exigences et des possibilités."

Première convergence sur le design

Parmi les secteurs identifiés pour développer des projets communs figurent, entre autres, les suivants :

  • la santé, en privilégiant notamment le bien vieillir et la silver économie face aux enjeux du vieillissement de la population ;
  • le transport aérien, avec une mise en cohérence des aéroports de Montpellier et Nîmes ;
  • le transport ferroviaire, avec une position commune pour négocier avec la SNCF et la Région sur le renforcement des cadencements sur l'axe allant d'Alès à Sète ;
  • la voirie, avec une hiérarchisation des chantiers à venir sur les dix prochaines années ;
  • le tourisme, avec une synergie des agglos et des offices du tourisme pour capter le maximum de touristes à partir des flux de croisières sur le port de Sète, qui ambitionne par ailleurs de porter cette cible de 150 000 à 260 000 passagers d'ici 2020 ;
  • la culture, avec une planification commune des grandes manifestations et la mise en route de circuits thématiques.

« Nous aurons aussi l'obligation d'assurer la politique de la gestion de l'eau d'ici 2020, ce qui est un enjeu majeur pour l'agriculture », rajoute François Commeinhes à propos de la thématique eau.

Un premier dossier enregistre déjà une avancée concrète dans le cadre de ce rapprochement : le design. Alors que l'Université de Nîmes porte son propre projet en la matière, et la CCI de l'Hérault (ex CCI de Montpellier) le sien en liaison avec la Métropole, les deux démarches devraient converger, à terme.

"Nous venons de mettre en place un comité de pilotage commun pour gérer cette thématique, alors qu'il n'existait pas il y a encore un mois, annonce Yvan Lachaud. Les deux projets fonctionnent déjà sur une thématique porteuse car elle intéresse les quatre agglos à la fois, notamment Alès avec son pôle mécanique, et Nîmes et Montpellier avec leurs écoles d'art."

Peser face à la Région

Un fil rouge semble se dessiner à travers cet accord : peser sur les grandes orientations du Conseil régional, alors que celui-ci dévoilera, le 12 décembre, son premier schéma de développement économique (SRDEII). Le volet ferroviaire monopolise notamment l'attention des élus, depuis que la présidente de Région, Carole Delga, a confirmé le gel - annoncé en mars - de sa part dans le financement de la gare TGV de Montpellier-La Mogère (32 M€ sur 135 M€), au motif que le cadencement annoncé par la SNCF (quatre TGV par jour à l'ouverture de la gare en 2018) lui paraît trop faible.

"Yvan Lachaud et moi-même parlons la même langue à la Région, l'État et la SNCF : il faut que les deux gares de la Mogère et de Manduel soient ouvertes le plus vite possible, pour recevoir un nombre économiquement significatif de TGV, insiste Philippe Saurel. De même, si le contournement ferroviaire de Nîmes et Montpellier a été décidé, c'est pour permettre un cadencement plus puissant des trains régionaux entre Alès et Sète. En libérant un sillon, cette opération devrait permettre à la Région d'en mettre plus."

Le territoire concerné par l'accord signé entre les quatre élus porte sur un territoire qui franchira la barre du million d'habitants d'ici 2020.

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Commentaire 1
à écrit le 12/12/2016 à 9:20
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Voilà au moins 15 ans qu'à mon modeste niveau je pousse à ce rapprochement. Il est évident que les villes nommées forment désormais une vaste zone socio-économique. Il suffit de consulter les cartes régulièrement publiées par l'institut de géographie...

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