Clap de fin imminent pour Replic

Sept ans après sa création, le groupement coopératif régional Replic, qui a vocation à créer des entreprises d’insertion, va fermer boutique d'ici le 30 septembre. Il a permis la création de 9 entreprises, mais le modèle économique a fait long feu, de l'aveu de ses dirigeants.
Cécile Chaigneau
Jean Daunis est le gérant de la société Mobileco, l'une des six entreprises de Replic encore en activité, et qui vient de vendre les parts de Replic (50 %) à l'entreprise lunelloise Cyrpeo.

Le groupement coopératif régional Replic (sous statut de Scic) est spécialisé dans la création d'entreprises d'utilité sociale et environnementale, avec pour vocation de dupliquer des projets d'entreprise solidaire ayant déjà fait leur preuve, afin de limiter les risques d'échec.

En sept ans, il a permis la création de neuf entreprises en Languedoc-Roussillon, dont six sont encore en activité : La Table de Cana (restauration) à Montpellier et Perpignan, La Feuille d'Érable (recyclage), Cleaning Bio (nettoyage professionnel), MonCuisinier (restauration) et Mobileco (éco-mobilité). Selon le président du directoire Jean-Baptiste Renard, une centaine d'emplois ont été créés, dont environ la moitié en insertion.

Mais le modèle économique de Replic a fait long feu et vient de trouver ses limites.

« L'objet était de créer des entreprises d'insertion sur la base de modèles qui avaient fait leur preuves, d'aller dans des métiers réputés pour réussir au niveau de l'insertion de personnes éloignées de l'emploi, rappelle Jean-Baptiste Renard. Mais le modèle économique de Replic est défaillant dans la mesure où quand Replic crée des entreprises, il y met du capital. Or, quand elles font faillite, Replic perd son capital, et quand elles fonctionnent, il n'y a pas de remontées vers la maison-mère. Au bout de trois faillites, les fonds propres étaient mangés... On a essayé de trouver d'autres partenaires financiers mais ça n'a pas abouti. »

Le président du directoire révèle qu'en novembre 2014, les cinq entreprises dans lesquelles Replic avait des participations importantes ont annoncé qu'elles souhaitaient reprendre leurs parts.

« Chacune est en train de mettre ça en place, explique Jean-Baptiste Renard. À un certain stade de développement, Replic n'est plus le mieux placé pour accompagner les entreprises. Il leur faut plus d'argent et des partenaires plus proches de leur milieu. »

Trouver une sortie

Cinq des six entreprises ont déjà « trouvé une solution », selon Jean-Baptiste Renard. Parmi lesquelles Mobileco, dont 50 % des parts (celles de Replic) sont rachetées par la PME lunelloise Cyrpeo-Discover France, dirigée par Thomas Boutin.

Les collectivités partenaires de Replic sont la Région Languedoc-Roussillon, les Conseils départementaux de l'Hérault et du Gard, et Montpellier Méditerranée Métropole.

« La dernière assemblée générale a validé l'exécution de ces protocoles dans l'intérêt de l'héritage de Replic, déclare le président du Directoire. Le but est de trouver une sortie qui ne soit pas une liquidation à la hussarde. »

Une fois les protocoles d'accord exécutés, Replic deviendra donc une coquille vide. L'échéance est proche puisque tout devrait être réglé au plus tard le 30 septembre 2015, date à laquelle Replic ne sera plus.

Au lancement de Replic, la perspective de dupliquer ce dispositif dans d'autres régions avait été évoquée.

« Une sorte de copie a été tentée dans la région Nord-Pas-de-Calais mais elle n'a pas fonctionné, fait observer Jean-Baptiste Renard. En Bourgogne un dispositif similaire va être lancé, mais avec un autre modèle économique et une autre gouvernance. »

Cécile Chaigneau

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