HydroGaïa : quelles solutions technologiques pour partager la ressource en eau ?

Le salon HydroGaia ouvrira sa 7e édition les 17 et 18 mai à Montpellier. Les enjeux sur la ressource en eau sont immenses et les acteurs économiques et institutionnels du secteur misent sur cet événement pour booster la filière. Près de 4 000 visiteurs sont attendus.
Cécile Chaigneau
La ressource en eau et le partage des usages, l'un des enjeux fondamentaux à la loupe lors de l'édition 2017 d'HydroGaïa.

Organisée par Montpellier Events avec le soutien de la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, le Pôle EAU, le réseau d'entreprises régionales SWELIA et Sud de France Développement, la 7ème édition du Salon international de l'eau HydroGaïa se déroulera au Parc des expositions de Montpellier les 17 et 18 mai 2017.

Le salon, dédié aux professionnels de la filière eau, comptera 105 exposants et attend 4 000 visiteurs nationaux et internationaux. Il proposera un programme varié de conférences, d'ateliers thématiques et de rendez-vous business. Il fera le point sur les dernières innovations, les enjeux et les perspectives de développement du secteur.

Des enjeux multisectoriels

La thématique centrale choisie pour cette édition sera « L'eau pour l'alimentation et la sécurité alimentaire : solutions technologiques et industrielles pour un développement durable ». Elle sera déclinée sur trois grands thèmes : « Une eau de qualité pour l'industrie et l'agro-industrie », « Quelle irrigation pour demain ? », et « Satisfaire aux besoins domestiques en eau des populations ».

« La ressource en eau est précieuse et essentielle pour les activités économiques, agricoles, touristiques, la production d'énergie, etc., observe Agnès Langevine, vice-présidente de la Région Occitanie, en charge de la transition écologique et énergétique, de la biodiversité, de l'économie circulaire et des déchets. Or l'état écologique des masses d'eau n'est toujours pas satisfaisant : 60 % ne répondent pas aux critères, notamment du fait d'usage de pesticides et de l'artificialisation des sols en progression. La présidente de Région Carole Delga en a fait un enjeu majeur en organisant notamment les 1e Assises de l'eau il y a un an. L'objectif est de prévenir des tensions ou conflits sur le territoire... La région dispose d'un écosystème scientifique, de recherche et d'innovation pour lui permettre d'être en position de leader en France, en Europe et sur les marchés internationaux. »

La Région fait le maximum, l'État peut mieux faire

Afin d'ouvrir la manifestation à l'international, Sud de France Développement organise chaque année la venue, sur HydroGaïa, d'une délégation étrangère composée de bailleurs de fond et de décideurs de la filière eau, soit 61 représentants en provenance de 20 pays (dont Palestine, le Bénin, la Bolivie la Mauritanie, le Congo, la Tanzanie, la Tunisie, ou l'Union des Comores).

« Les entreprises françaises sont crédibles à apporter des solutions, déclare Benoît Gillmann, président de Swelia (118 entreprises adhérentes sur la nouvelle région Occitanie, dont 37 présentes sur Hydrogaïa). On a tous les savoir-faire, mais parfois pas assez de finances. L'enjeu est surtout à l'export, où la croissance est assurée... Le centre de gravité de la filière est plutôt ici, en région Occitanie, où nous avons des entreprises, des laboratoires, de la recherche. La Région fait le maximum, l'État peut mieux faire, notamment au travers de bpifrance, et la finance internationale peut aussi beaucoup mieux faire ! »

La World Water Week en France ?

Selon Sylvain Boucher, président du Pôle Eau, « les attentes sont fortes ». Il met en garde : « Sans l'eau il n'y a pas de vie, pas d'économie. 78 % des emplois industriels dépendent de la présence d'eau ». Et annonce la signature de partenariats d'envergure sur le salon avec des clusters à l'étranger, « par exemple les Pays-Bas ».

« La France représente un marché autour de l'eau de 15 Mds €, soit un marché stable, essentiellement de renouvellement, souligne-t-il. A l'international, c'est 390 Mds €, 305 il y a trois ans, soit une progression de 10 % par an ! Le marché est à l'international. »

D'ailleurs, les organisateurs du salon HydroGaia affichent depuis plusieurs années l'ambition d'accueillir la World Water Week en France.

« On aimerait le faire en France en 2019, annonce Benoît Gillmann. La France a une place sérieuse à prendre sur le plan géopolitique, une crédibilité. La Région n'est pas contre sur le principe... »

Les enjeux du re-use

Parmi les enjeux forts qui seront évoqués lors du salon, figure la réutilisation des eaux usées, une question sujette à des blocages, encore bien verrouillée en France.

« On sait le faire, mais des gens (sous-entendu les technocrates du ministère de la Santé, NDLR) ont décidé que ce n'était pas autorisé, s'insurge Benoît Gillmann. C'est un scandale absolu ! Heureusement, ça commence à bouger car il y a de gros problèmes de sécheresse dans le Nord... Sous réserve, bien sûr, que l'organisme qui donne un avis au ministère de la Santé veuille bien nous autoriser à utiliser les technologies que l'on maîtrise parfaitement... La barrière psychologique de boire de l'eau qui a déjà servi est "levable", c'est déjà le cas en Israël, à Singapour, en Namibie... »

Sylvain Boucher évoque la mise en place d'une plate-forme expérimentale destinée à faire certifier les technologies du « re-use ».

« Le blocage est réglementaire et dans les esprits, mais la technologie permet de le faire, assure-t-il. La France va connaître des difficultés hydriques car ses ressources en eau sont de plus en plus fragiles. La plate-forme re-use est l'un des moyens. Nous avons besoin de ré-instaurer un dialogue sur ce que sont les technologies et les besoins. »

Le président du Pôle Eau cite au hasard quelques entreprise françaises « éminemment pointues », comme, en Occitanie, Microbia Environnement (solutions diagnostiques innovantes pour aider à surveiller la qualité de l'eau - installée à Banyuls-sur-Mer) ou ImaGeau (start-up issue du CNRS, installée à Clapiers, qui a mis au point un système de surveillance en continu de la pollution ou de la salinité des nappes phréatiques dans le sous-sol proche).

2e Assises de l'eau et démarche H2O

Présentées comme l'un des temps forts du salon, les 2e Assises régionales de l'eau, organisées à l'initiative de la Région Occitanie le 17 mai, restitueront les résultats de la démarche régionale sur l'eau « H2O 2030 ».

« Cette démarche H2O 2030 vise à définir la stratégie régionale en matière d'eau, explique Agnès Langevine. Nous présenterons un des premiers diagnostics à l'échelle Occitanie sur la ressource en eau. La concertation que nous ouvrirons ensuite aura pour vocation à aller à la rencontre des acteurs, des élus, des citoyens, afin qu'il y ait une réappropriation de la question de l'eau sur les enjeux de partage. »

Auront également lieu durant le salon la 3e édition des Journées Avenir de l'Eau pilotées par l'Institut Montpelliérain de l'Eau et de l'Environnement (IM2E), l'Association internationale des hydrogéologues (AIH), l'Association internationale des sciences hydrologiques (AISH), l'Association française pour l'eau, l'irrigation et le drainage (AFEID).

Le salon sera aussi l'occasion, pour la CCI Occitanie, de proposer les rendez-vous BtoB Pro'Hydro, ainsi que les micro-conférences Flash'Hydro animées par des chefs d'entreprises. La remise des Trophées Hydro Innovation et Hydro Jeune aura lieu le 17 mai.

Cécile Chaigneau

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Commentaire 1
à écrit le 11/05/2017 à 10:21
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tres bon article merci

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