La Grande Motte veut chauffer des logements à l’eau de mer

La thalassothermie, système de réseau de chaleur et de froid fonctionnant à partir de l’eau de mer, est une technologie encore peu répandue. C’est pourtant le choix qu’a fait la Ville de La Grande Motte (34) pour équiper quelque 1 800 logements. Les travaux devraient démarrer en 2019.
Cécile Chaigneau
Non loni du port de La Grande Motte, 1 800 logements vont être chauffés par thalassothermie.

Utiliser l'énergie de la mer pour chauffer ou climatiser des logements ? C'est le choix que fait la Ville de La Grande Motte pour équiper un ensemble de 28 à 35 bâtiments du centre ville, soit 1 800 logements.

La thalassothermie, réseau de chaleur et de froid fonctionnant à partir de l'eau de mer, est présentée comme un système moins onéreux, non polluant et ne nécessitant aucun moyen de transport ou de stockage. Encore peu utilisé, on le trouve toutefois sur le pourtour méditerranéen à Monaco, Marseille ou La Seyne-sur-Mer.

« C'est assez nouveau, notamment parce que les réseaux de chaleur sont encore peu développés d'une manière générale, explique Stéphane Roujol, responsable de l'activité Énergies chez Girus, la société d'ingénierie (filiale du groupe Elcimaï) qui accompagne la Ville sur ce projet. Pour mettre de la thalassothermie en place, il faut évidemment être au bord de la mer ou d'un lac. Du fait des prélèvements d'eau de mer, il s'agit d'une technologie un peu plus complexe que les technologies classiques... L'eau de la Méditerranée sera pompée à six mètres de profondeur, à proximité du port. Elle maintiendra en température une boucle d'eau tempérée qui alimentera des pompes à chaleur ou des thermofrigopompes au niveau de chaque bâtiment ou groupe de bâtiments. La température de l'eau rejetée ne devra pas être supérieure de six degrés à sa température d'origine. »

La thalassothermie permet d'obtenir un mix énergétique comptant une bonne part d'énergies renouvelables, génère peu de contraintes techniques (notamment en termes d'installations et de transports camions) et de la simplicité dans la gestion. Autre avantage : elle permet de produire du chaud et du froid. Enfin, la réduction de CO2 est estimée à 47 000 tonnes sur vingt ans.

Un projet de 8 M€

En juillet 2016, une étude d'opportunité a été réalisée, à la demande de la Ville de La Grande Motte, par Girus, experte sur la question des installations de production de chaleur et de froid par géothermie et thalassothermie.

« L'étude a conclu sur l'intérêt technico-économique et écologique de réaliser un réseau de chaleur et/ou froid à partir d'une solution de thalassothermie par rapport aux autres solutions étudiées, basées notamment sur le recours aux énergies renouvelables type biomasse, solaire, etc. », note Girus.

Le projet représente un budget de 8 M€. Les appels d'offres dans le cadre d'une délégation de service public ont été lancés. Le délégataire devrait être connu en juillet 2018.

Une fois les études réglementaires effectuées, notamment concernant l'impact sur l'environnement, les travaux devraient démarrer en 2019. Le dispositif pourrait être étendu aux 500 logements créés dans le cadre de l'extension du port.

En région, la Ville de Sète examine elle aussi l'hypothèse de chauffer sa future piscine olympique par un système de thalassothermie.

Cécile Chaigneau

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Commentaire 1
à écrit le 18/10/2017 à 8:15
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Quelles sont les installations qui fonctionnent,quels sont les rendements,les résultats.

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