La joie de souffler la 40e bougie de la FRTP-LR et de retrouver ses derniers présidents emblématiques (Jean-Michel Buesa, Thierry Lorillon, Jean-Paul Crozel) sur scène n'aura guère changé la tonalité du mot d'introduction du président actuel, Olivier Giorgiucci, par rapport aux dernières AG.

2016, année de transition

La profession, en trois ans, a perdu un quart de son activité dans l'ex-LR, supprimant 15 % de ses effectifs, soit 1 500 postes. En cause, selon le président de la FRTP LR : la perte de deux tiers des commandes publiques sur 2013-2015 par rapport aux années précédentes, soit 200 M€ de travaux.

"2016 est encore une année pénible, mais c'est aussi une année de transition, tempère-t-il. L'activité ne baisse plus, car de nombreux acteurs publics sont favorables à la reprise des investissements. Ainsi, on recommence à parler de la ligne 5 du tramway à Montpellier (dossier confirmé par Stéphanie Jannin, vice-présidente de la Métropole, présente sur cette AG - NDLR), d'un grand plan sur le Très Haut Débit, de plusieurs opérations sur le volet autoroutier, et du lancement des plans Littoral XXI et Marshal pour le BTP. Les actions déjà lancées pour les ressources en eau ou les développements portuaires doivent être amplifiées, ce qui suppose une grande politique d'équipements."

Quel "patriotisme portuaire" ?

Le potentiel de la façade méditerranéenne de l'Occitanie constituait précisément le fil rouge de cette soirée. Parmi les trois maîtres d'ouvrage majeurs présents, BRL a rappelé que, sur 220 M€ d'investissements programmés pour le chantier majeur d'Aqua Domitia, 100 M€ ont déjà été réalisés.

"Nous avons également pris l'engagement d'investir 100 M€ en trois ans au titre du plan Marshal, annonce le directeur général de BRL, Jean-François Blanchet. Cela se traduira par une trentaine de marchés mis en concurrence. Soit 25 M€ de travaux sur un an, et même 12 M€ d'ici la fin 2016."

Pour sa part, Marc Chevallier, président du Port de Sète, a dressé le point d'étape suivant quant à l'état d'avancement de la feuille de route fixée par l'ex-président de Région Georges Frêche en 2009 : 130 M€ ont été investis par des groupes privés, 60 par l'établissement portuaire régional (EPR), et 145 M€ par le Conseil régional (notamment sur le nouveau quai H, récemment inauguré). "Il restera environ 9 à 10 M€ d'investissements portés par l'EPR en 2017, et 40 M€ par la Région pour bâtir la nouvelle gare maritime en 2018, et nous aurons terminé cette feuille de route", promet-il.

"Le grand projet sur Port-la-Nouvelle, promis par Georges Frêche, était lié à une possible usine de raffinage d'huile de palmes, qui ne s'est jamais construite, poursuit Marc Chevallier. Il n'y a pas d'autres grands projets de remplacement, sauf celui des éoliennes flottantes, que porte notamment la société Quadran. Cela pourrait se traduire par 20 ha de terre-pleins renforcés pour pouvoir construire ces machines. Au-delà, il faut profiter du trafic en Méditerranée, en hausse de 45 % en cinq ans. Les entreprises de Bordeaux et de Castres, qui utilisaient jusqu'ici la port de Barcelone, pourraient passer par Sète si elles jouent la carte du patriotisme portuaire. Notre port est achevé, et peut servir de hub pour rayonner ensuite vers Barcelone, la côte africaine et le Canal de Suez."

Enfin, Languedoc-Roussillon Aménagement (LRA) a confirmé que 200 M€ ont été investis en région en 2015, avec un niveau égal en 2016. La plan d'investissement global en Occitanie s'élève à 800 M€ sur la mandature, pour la construction-rénovation d'établissements scolaires et des 17 PRAE (parcs régionaux d'activités économiques), dont dix sont déjà réalisés ou en cours de travaux.

"Nous aurons d'autres investissements tels que trois établissements scolaires neufs autour de Montpellier, un programme de restructuration urbaine de 280 M€ d'ici 2020, et une action en appui d'investissements déjà lancés sur des équipements situés à Chusclan, au CEA à Marcoule, ou au Centre spatial universitaire de Montpellier", complète Aurélien Joubert, DG de LRA.