Réunis par Macron, les pôles de compétitivité fêtent leurs dix ans

Le ministre de l'Économie réunit, le 4 mars, les 70 pôles français pour les insérer dans la stratégie de la Nouvelle France Industrielle, lancée par Arnaud Montebourg en 2013. Pour la directrice d'Optitec, basé dans le Grand Sud, cette démarche ne couvrira pas tout à fait le spectre industriel des pôles.
Le pôle Optitec est spécialisé dans la photonique et l'instrumentation scientifique

Dix ans après la création de cette démarche, quelque 70 pôles de compétitivité seront réunis à Bercy par Emmanuel Macron, le 4 mars, pour impulser une nouvelle politique concernant ces structures qui associent grands groupes, PME et recherche. Outre un nouvel audit prévu en juin, le couplage des pôles avec les 34 plans de la Nouvelle France Industrielle, lancés par Arnaud Montebourg en 2013, et ramenés à neuf plans en début d'année par le ministre de l'Économie, sera annoncé à cette occasion.

Décryptage avec Katia Mirochnitchenko, présidente de la commission Ambition France au sein de l'Association Française des Pôles de Compétitivité (AFPC), et directrice du pôle Optitec (photonique, imagerie, procédés industriels, instrumentation scientifique), basé en Languedoc-Roussillon et PACA. La grande région LRMP compte 15 pôles de compétitivité à ce jour.

Quelle est la principale retombée économique pour les PME impliquées dans les projets labellisés par les pôles de compétitivité ?

K. M. : Selon le décompte effectué par l'AFPC, dont plus de 7 000 entreprises françaises sont membres, un euro investi par les pôles en financement public se traduit par le double en retombées économiques (créations d'emplois, chiffre d'affaires). À l'échelle d'Optitec, 30 % des projets labellisés sont pilotés par les PME elles-mêmes. Sur 150 projets financés, 50 % d'entre eux, au moins, se sont traduits en créations d'emplois ou chiffre d'affaires. En dix ans, le pôle a engagé un budget global de 500 M€ et a fléché 160 M€ de subventions pour financer la R&D, et surtout la mise en marché des produits qui en sont issus.

Qu'attendez-vous du rapprochement entre les pôles et les neuf plans de la Nouvelle France Industrielle, voulu par Emmanuel Macron ?

K. M. : Cette annonce vise à mettre en corrélation deux politiques publiques de développement industriel et d'innovation. En début d'année, le gouvernement a réaffirmé la politique des pôles et nous l'avons entendu. Emmanuel Macron a réduit les nombre des plans industriels de 34 à neuf, pour être plus offensifs sur les roadmaps (feuilles de route, NDLR) qui en sortiront ensuite. Nous disons simplement que ces neuf solutions industrielles ne couvrent pas l'ensemble du tissu couvert par les pôles eux-mêmes. Certaines thématiques n'apparaissent plus en tant que telles, dont certaines importantes en LRMP : l'aéronautique, l'agroalimentaire, ou la photonique, que gère Optitec. Or, elles seront, comme d'autres, indispensables à l'industrie du futur, qui sera très transversale.

Optitec vient de recevoir le Label d'Or Européen. Que va-t-il en sortir ?

K. M. : C'est un label d'excellence, décerné après un audit conduit sur une trentaine de critères. Il récompense un système de management, et un ensemble de services, proposés aux industriels notamment. Dans le domaine de la photonique, Optitec rejoint les cinq clusters européens qui l'ont décroché à ce jour. Ce label "gold" nous donnera accès à des programmes européens qui seront précisément réservés aux clusters qui en disposent.

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