Dans l'Hérault, Pierre Gattaz salue "les vrais héros de la nation"

De passage à La Grande Motte (34), pour l'assemblée générale du Medef Montpellier, le président de Medef est revenu sur les 7 défis économiques qu'il liste dans son dernier livre. Très remonté contre les opposants à la loi Travail, il a longuement plaidé en faveur des TPE-PME.
Pierre Gattaz, de passage le 22 juin à La Grande Motte (34)

Exprimant sa satisfaction de se déplacer "pour la première fois" dans l'Hérault (malgré la présence d'une quarantaine de manifestants contre la loi Travail aux abords du Palais des congrès) à l'occasion de l'assemblée générale du Medef Montpellier Sète Centre Hérault, le 22 juin à La Grande Motte (34), Pierre Gattaz s'est appuyé sur la sociologie de l'économie départementale pour expliciter l'action qu'il mène aujourd'hui à la tête du syndicat patronal.

"Je viens prendre le pouls de l'Hérault, un département important car il concentre une majorité de TPE-PME de 10 à 15 personnes en moyenne, souvent créées par d'ex-cadres, salariés ou chômeurs, ou renfermant nombre d'entreprises familiales ou artisanales, qui se battent pour développer leurs affaires, observe-t-il. Si on retranche les entreprises du CAC 40 et les ETI (entreprises de taille intermédiaire, NDLR) du nombre de nos adhérents, on se retrouve avec 745 000 TPE que nous représentons aussi. Et il faut les écouter : ce sont eux les vrais héros de la nation."

Sept défis majeurs à l'horizon 2020

Aux côtés d'Éric Chaveroche, président du Medef Montpellier, Pierre Gattaz est revenu sur la parution récente de son livre, "Le monde change, et la France ?", où il formule sept propositions, qu'il entend soumettre aux candidats à l'élection présidentielle de 2017, avant de promettre une série de réformes structurelles (sur la fiscalité et la simplification administrative, notamment), qu'il dévoilera en décembre prochain.

"C'est un livre sur lequel je réfléchis depuis quinze ans, où j'expose ma vision à 2020 sur les sept défis que la France doit encore relever : le pays doit encore s'équiper ; l'Europe reste à construire ; des filières d'avenir tels que la santé doivent être confortées ; la révolution numérique doit être généralisée, malgré son côté un peu schumpetérien ; le risque climatique et l'énergie doivent être mieux pris en compte ; l'entrepreneuriat doit être encouragé car il nous faut plus d'entreprises ; l'épanouissement personnel doit être préservé car l'économie est profondément humaine", égrène-t-il.

Des "manifestations anti-citoyennes"

En outre, Pierre Gattaz a reconnu un léger redressement de l'économie, à la suite de l'Insee, même si c'est pour le nuancer aussitôt ("notre croissance de 1,5 %, on la doit pour un bon tiers à la chute du prix du pétrole et aux taux d'intérêt très bas : on est donc un peu sous perfusion"). Mais le président du Medef a réservé ses piques aux manifestants contre la loi Travail, en prévision de la mobilisation prévue le lendemain, jeudi 23 juin, à Paris.

"Je suis pour la grève, le droit de manifester, le dialogue social, mais je dis non aux violences et aux intimidations, cingle-t-il. Ce blocage du pays est irresponsable, anti-civique et anti-citoyen. Songez à l'image que nous donnons à l'extérieur du pays. Pour un entrepreneur qui, comme moi, exporte 90 % de sa production, les effets de cette crise sont dramatiques. C'est du chômage supplémentaire en puissance. Ils disent qu'il faut retirer la loi Travail, mais je dis non. On doit tenter, comme je le fais dans ce livre, de comprendre les défis du monde d'aujourd'hui. Si on n'explique pas ça aux Français, on va continuer à faire des bouts de réforme."

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