Nouveau round dans le combat GDF Suez/Germa

Accusé par GDF Suez de ne pas avoir respecté le pacte d’actionnaires, Jean-Michel Germa, actionnaire à 40 % de La Compagnie du Vent, fait savoir à l’énergéticien géant, dans un courrier, que les bons de souscription en cause sont caducs.
Cécile Chaigneau

La semaine dernière, GDF Suez, actionnaire majoritaire de La Compagnie du Vent, avait annoncé par voie de presse qu'il convoquerait une assemblée extraordinaire des associés le 18 décembre prochain, ayant pour ordre du jour l'exclusion de Jean-Michel Germa, fondateur de La Compagnie du Vent et actionnaire aujourd'hui à 40 % via sa société Soper. Les raisons : « L'émission de bons de souscription de part de créateurs d'entreprise (BSPCE) à des tiers ne faisant pas partie de sa famille est contraire à certaines dispositions du pacte d'actionnaires ».

« Je n'ai même pas été contacté par GDF Suez, démarche pourtant attendue de la part d'un associé, déplore Jean-Michel Germa. Le motif invoqué par GDF Suez n'est qu'un prétexte fallacieux pour continuer à déposséder La Compagnie du Vent de ses actifs et de son savoir-faire. »

Ce lundi 15 décembre, GDF Suez déclare avoir reçu un courrier de Soper l'informant que « les bénéficiaires des bons de souscription émis par Soper y ont définitivement renoncé ».

« Je détiens toujours la totalité des titres de Soper, confirme Jean-Michel Germa. Ces bons de souscription sont devenus caducs, les bénéficiaires y ont renoncé, considérant que GDF Suez se comportait très mal et fragilisait ainsi mes activités personnelles. »

Jusqu'à nouvel ordre, la convocation d'une assemblée générale extraordinaire de La Compagnie du Vent le 18 décembre est maintenue. Trois issues possibles : soit elle est annulée, soit elle est maintenue et vote, ou non, l'exclusion de Jean-Michel Germa.

Par ailleurs, Jean-Michel Germa avait déposé plainte pour abus de biens sociaux, corruption passive et active contre le mandataire judiciaire chargé par la justice de le représenter en 2011, et qui avait voté contre l'intérêt de La Compagnie du Vent, avait estimé Jean-Michel Germa, sur le projet éolien offshore du Tréport.

GDF Suez annonce que de son côté, il vient de déposer plainte au pénal pour dénonciation calomnieuse.

« C'est de bonne guerre ! », répond Jean-Michel Germa.

MAJ (17 décembre 2014)

Le 17 décembre, veille de l'assemblée générale extraordinaire des associés, GDF Suez annonçait qu'il ajournait ce rendez-vous et le reportait sine die, "en attendant des informations et documents complémentaires afin de s'assurer qu'aucun autre préjudice  lié à ces bons de souscription n'existe", précise l'énergéticien.

« Je  regrette profondément ces manœuvres stériles et nuisibles au développement de La Compagnie du Vent de la part d'un groupe mondial tel que GDF Suez, déplore Jean-Michel Germa. Je regrette aussi que toute cette énergie ne soit pas employée par certains grands groupes pour faire de leurs partenaires les champions français de demain, dans le cadre d'une vraie relation de confiance ».

Cécile Chaigneau

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