À Montpellier, le président de la CGPME propose le création d'un CDI de croissance

Le président national de la CGPME, présent le 28 avril à Montpellier (34), a dévoilé ses propositions pour l'économie nationale, notamment un assouplissement du CDI. Citant l'exemple montpelliérain, il s'est dit optimiste pour la croissance de la filière numérique.
Gabrielle Deloncle (CGPME 34) et François Asselin (président de la CGPME).

Élu le 21 janvier dernier à la présidence nationale de la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME), François Asselin était présent à Montpelier (34) mardi 28 avril à l'occasion d'une rencontre publique organisée au siège de la Fédération française du bâtiment de l'Hérault. Il est revenu sur les principales problématiques des patrons des petites et moyennes entreprises, et a fait part des propositions que son syndicat compte porter.

Commentant l'actualité locale, il s'est montré optimiste pour la filière numérique qui s'organise à l'échelle de la région.

"En France, nous avons de bonnes dispositions pour faire émerger des pépites, la fiscalité est intéressante pour les entreprises concernées. Mais il y a une difficulté, en ce qui concerne la levée de fonds. Il faut en France trois à six mois, ce qui est lent pour une économie qui va très vite. bpifrance met en place des dispositifs pour des financements adaptés aux entreprises innovantes."

Sans négliger le fait que les entreprises traditionnelles se doivent aussi de s'intéresser à l'économie numérique :

 "L'important, c'est de ne pas dissocier les entreprises traditionnelles et les entreprises numériques. J'ai en tête l'exemple d'un pressing à Bordeaux qui trouvait que son pas-de-porte lui coûtait cher. Il a développé par internet un pressing à domicile et a fini par se séparer de son commerce physique. L'économie numérique intéresse aussi les entreprises traditionnelles, les commerçants, les artisans. Il faut les aider à correspondre aux habitudes d'achats des nouveaux clients."

Assouplir le CDI

Le numérique, grand créateur des emplois de demain ? Oui, mais à la condition, selon François Asselin, que les entrepreneurs ne soient plus soumis aux difficultés à l'embauche que connaissent les entreprises d'aujourd'hui. Le président national de la CGPME évoque donc, parmi d'autres propositions, la création d'un CDI de croissance. Une mesure qui permettrait aux entrepreneurs d'avoir plus de souplesse dans leurs recrutements :

"Plus ce sera dur à la sortie, plus ce sera compliqué à l'entrée. Lorsqu'il faut se séparer de quelqu'un, il faut que ce ne soit un drame ni pour le salarié ni pour le chef d'entreprise. Or, réduire la voilure est quelque chose de très difficile en France. Si une entreprise recrute parce qu'elle lance un nouveau produit ou capte un nouveau marché, que se passe-t-il si ça ne marche pas au bout de 3 ans ? Le CDI de croissance permettrait à l'employeur d'ajouter une clause de rupture possible liée à la hausse du chiffre d'affaire. Et si les objectifs sont atteints, on bascule sur un CDI classique."

Avec l'instauration d'un barème plafonné à la rupture selon l'ancienneté, de la réduction du délai de contestation à la sortie, de la simplification des besoins de formation, François Asselin vise un objectif ultime : améliorer le taux de marge des entreprises françaises, actuellement à 29% là où il atteint 38% chez le voisin allemand : "la marge permet de consolider les fonds propres, de récompenser les salariés et d'assurer la pérennité de l'entreprise", conclue-t-il.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.