JVWeb rentre du G20 des Jeunes Entrepreneurs à Pékin

Membre de la délégation française, présente les 8 et 9 septembre au G20 des Jeunes Entrepreneurs, Jonathan Vidor, dirigeant de JVWeb (Montpellier), formule plusieurs idées à son retour de Pékin : initiation à l'entrepreneuriat à l'école, visa international du créateur d'entreprise, etc.
Cécile Chaigneau

C'est la 3e fois que le jeune entrepreneur montpelliérain fait partie de la délégation française qui part au G20 Young Entrepreneurs' Alliance (G20 YEA). Jonathan Vidor, fondateur et dirigeant de JVWeb à Montpellier (spécialiste du e-marketing et du référencement) était à Pékin les 8 et 9 septembre.

Il a planché avec 400 jeunes dirigeants du monde entier sur des propositions concrètes à défendre auprès de leur gouvernement respectif pour peser sur leur politique en matière d'entrepreneuriat.

Dix propositions dans cinq thématiques ont émergé des discussions. Parmi elles, le Montpelliérain relève l'instauration d'un enseignement obligatoire de l'entrepreneuriat pour tous les élèves dans le cadre de leur scolarité primaire et secondaire, des réformes structurelles et juridiques pour promouvoir l'esprit d'entreprise et simplifier la création d'entreprise, la mise en œuvre d'une politique visant à aider les jeunes entrepreneurs à développer leurs activités dans d'autres pays ou la création d'un visa international à long terme pour les jeunes entrepreneurs des pays du G20.

« Par exemple, il est très compliqué de gérer de multiples TVA différentes dans les pays où l'on exporte, explique-t-il. Par ailleurs, ce visa international nous permettrait de nous déplacer facilement et de s'installer dans tous les pays du G20 aussi facilement qu'en France ou en Europe... En résumé, nous voulons plus d'harmonisation, moins de paperasse et donc de perte de temps, du temps qui n'est pas mis au profit du développement de l'entreprise. »

Mauvais payeurs et effet de seuil

Ces dix propositions seront officiellement présentées le 4 novembre prochain à Michel Sapin, le ministre de l'Économie et des Finances. D'un point de vue franco-français, trois questions seront mises en avant en plus de ces propositions.

« Le système des baux 3-6-9 est contraignant et même bloquant quand on veut déménager au bout de quatre ans par exemple, il faut assouplir ce dispositif, précise le Montpelliérain. Sur la question des retards de paiement dont certaines grandes entreprises abusent, nous souhaiterions que les commissaires aux comptes le signalent dans leur rapport afin d'identifier plus facilement les "mauvais payeurs" et, s'il y a des retards systématiques, pourquoi pas instaurer une sanction financière... Enfin, et ce n'est pas nouveau, nous reviendrons sur l'effet de seuil : nous aimerions que le dialogue social puisse commencer plus bas, à partir de cinq salariés, mais qu'ensuite, il n'y ait aucune obligation jusqu'à 250 salariés. Car ce seuil pose beaucoup de question et de stress aux entrepreneurs. »

Du fait de la complexité législative et des lobbies à l'œuvre, ces préconisations sont-elles suivies d'effet ? Jonathan Vidor affirme que certaines propositions ont trouvé un écho favorable.

« Le codage informatique à l'école a été mis en place. L'incitation fiscale pour que les gens puissent investir en "friend money", demandée au G20 en Australie et réitérée au G20 en Turquie, a permis de favoriser le déploiement du crowdfunding en France, grâce à la loi Macron. »

Le potentiel chinois

Le jeune dirigeant a aussi mis à profit son temps pour croiser les expériences avec d'autres entrepreneurs et prendre des contacts sur « un marché chinois dont le potentiel est plus élevé que je ne le pensais », dit-il.

« Nous avons quelques clients qui sont intéressés pour vendre en Chine ou à des Chinois dans le monde. Il est donc important pour nous de voir comment fonctionne l'e-commerce dans ce pays, un système très différent de partout ailleurs. Par exemple, les Chinois font tout à partir de leur téléphone mobile... À l'inverse, nous avons aussi rencontré des entreprises chinoises qui vendent en Europe mais qui ont du mal à s'adapter au système européen et sont intéressées par nos prestations pour leur ouvrir ce marché. Je retourne à Shanghai en octobre en voir une dizaine. »

Facebook et LinkedIn

JVWeb, qui vient de clôturer ses comptes au 31 août, a réalisé un chiffre d'affaires 2015-2016 d'un peu plus de 8 M€ (pour un prévisionnel qui avait été établi à 6,5 M€), dont 50 % à l'export (90 % en Europe et 10 % en Asie). L'entreprise emploie désormais 45 salariés.

Parmi les nouveaux clients finalisés depuis janvier 2016 figurent Nature & Découvertes, les écoles IFG, les téléphones portables Wiko, Point P, Arc International (arts de la table et verrerie), l'enseigne de grande distribution chinoise LeShop, la Mutuelle des Motards (Montpellier), Repar'Stores (Saint-Jean-de-Védas), ou encore la marque de montres Louis Pion.

« Nous allons renforcer notre offre sur Facebook car il y a un gros potentiel, ajoute Jonathan Vidor. Nous sommes allés les rencontrer à Dublin afin d'activer d'autres modes de ciblage permettant à nos clients d'être plus visibles... Le réseau social qui se développe beaucoup en B2B, c'est LinkedIn, que l'on sous-exploitait jusqu'à présent. Nous allons étudier l'offre. »

Cécile Chaigneau

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