Santé : Eurobiomed veut faciliter le recrutement des entreprises

Le pôle de compétitivité a présenté, le 25 janvier à Montpellier, une étude sur l’emploi dans 185 entreprises régionales du secteur de la santé. Ce diagnostic vise à faire émerger les moyens de faciliter le recrutement. Pistes évoquées : informer sur les dispositifs de financement et tisser un lien plus étroit avec l’enseignement.
Xavier Tabary, président d'Eurobiomed

Atypiques, polyvalents, expérimentés et qualifiés à Bac + 5 ou + 8, tel est le profil type des candidats recherchés par les entreprises du secteur de la santé en région. C'est en tout cas l'un des résultats de l'étude réalisée par le pôle de compétitivité Eurobiomed, Pôle Emploi et la Direccte Occitanie et qui a été présentée le 25 janvier, à Montpellier.

« Réalisée auprès de 185 sociétés de la filière santé, cette étude doit permettre de mieux connaître les problématiques de recrutement de la filière santé en région et d'identifier des leviers d'action pour remédier aux difficultés rencontrées, résume Laurent Garnier, chargé de mission à Eurobiomed. Ce travail a pour cible les adhérents industriels d'Eurobiomed qui sont pour moitié en Occitanie et pour moitié en région Paca. »

Premier constat : le sujet tombe à point nommé puisque la filière santé régionale donne des signes de vitalité et embauche.

« En 2016, 64 % des entreprises interrogées ont recruté entre 1 et 9 salariés, souvent à Bac + 5 et pour des activités de R&D à 74 %, indique Grégory Cabusat, du Pôle Emploi Occitanie. En 2017, ce sont 71 % des entreprises qui prévoient de recruter, toujours des Bac +5 et en R&D mais aussi dans la vente à 49 %. »

Points noirs

Les entreprises recrutent mais ne trouvent pas forcement tout de suite leur bonheur sur le marché du travail. Essentiellement composée de TPE et PME, la filière recherche souvent des profils polyvalents qu'elle peine à trouver. De plus, ces cibles, des ingénieurs et surtout les chercheurs, sont parfois peu sensibilisées à la logique d'entreprise.

« Nous avons des talents en région mais ils leur manquent souvent la connaissance de l'entreprise, notamment pour les jeunes, note Maxime Fontanie, le P-dg de Vibiosphen (Labège, 31). Il faudrait intégrer cette dimension dans les cursus universitaires. C'est vital pour une petite entreprise que le salarié comprenne qu'il doit être flexible et qu'il perçoive la contrainte économique. »

La compétence en gestion de projet des chercheurs est également réclamée mais peu souvent rencontrée.

« L'ensemble de nos collaborateurs travaille en mode projet et souvent les scientifiques ne sont pas formés à cela, constate Nathalie Ivars, directrice des ressources humaines à Innate Pharma (Marseille, 13). Ils leur manquent la notion de coût, de délai ou de business et aussi de compétences rédactionnelles. Pour palier à cela, nous organisons des formations collectives en interne et mettons l'accent sur le travail collaboratif. »

Le levier de la formation

Des dispositifs internes aux entreprises et l'expérience accumulée des candidats permettent de palier à certaines lacunes. Un travail de mise en adéquation de l'offre de formation avec les besoins des entreprises aiderait également à lever les difficultés observées sur le terrain.

« C'est encore compliqué de travailler avec les universités, constate  Xavier Tabary, le président d'Eurobiomed. Avec des journées comme celle-ci, nous voulons peser sur la formation. Nous portons à la connaissance du monde de l'enseignement nos besoins comme par exemple les compétences en gestion de projets et en langues étrangères. »

La présence du professeur Philippe Berta de l'Université de Nîmes (30) en tant qu'animateur d'une table-ronde témoigne de ce travail de mise en lien du monde de l'entreprise avec celui de la formation. L'enseignant-chercheur a également été sollicité pour mener une mission sur l'emploi et la formation pour le compte d'Eurobiomed.

Des financements méconnus

Autre levier facilitateur du recrutement : les dispositifs d'aides auxquelles les entreprises peuvent prétendre. Elles peuvent être de l'ordre d'un service  ou d'un financement.

« Pôle Emploi propose un service dédié aux entreprises qui peuvent ainsi bénéficier d'un appui adapté pour leurs recrutements, indique Isabelle Gasiglia, du Pôle Emploi Occitanie. Cela peut être de l'aide à  la conduite d'entretien, un salon virtuel de e-recrutement ou encore création d'un espace recruteur. C'est aussi un soutien aux entreprises pour qu'elles identifient les aides financières et mesures auxquelles elles peuvent prétendre, notamment dans le domaine de la formation. »

Autre difficulté à lever : la diffusion de cette information car la moitié des entreprises interrogées dans cette étude ne connaissaient pas les aides au recrutement de Pôle emploi et seules 20 % d'entre elles en avaient déjà bénéficié.

Les leviers financiers pour le recrutement ont été détaillés par un représentant de In Extenso Innovation Croissance, une entité du réseau Deloitte. Aides régionales, prêts Bpifrance, business angels, prêt bancaire ou encore crédit d'impôt recherche autant de dispositifs qui sont pourraient être sollicités dans les phases de recrutement.

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