Eaux de Quézac : Mont Roucous revoit sa copie

Nestlé Waters est en négociation exclusive avec Jean-Claude Lacaze, le P-dg de Mont Roucous, candidat au rachat de l’eau gazeuse Quézac. Un 1er rapport d’expertise pointe du doigt les faiblesses du projet industriel du tarnais. En réaction, le repreneur potentiel annonce la lancée d’un second audit.

« La semaine prochaine, nous allons réaliser un second audit approfondi sur l'usine de Quézac car le premier a été survolé », annonce Jean-Claude Lacaze, le P-dg des Eaux de Mont Roucous (Lacaune, 81), à Objectif Languedoc-Roussillon.

Jean-Claude Lacaze s'est porté acquéreur des eaux de Quézac (Ispagnac, 48), propriété du groupe Nestlé Waters, le 10 mars. Depuis cette date, les deux parties prenantes se sont engagées dans une procédure de négociation exclusive qui doit durer deux mois.

Faiblesses du projet industriel

L'annonce d'un nouvel audit fait suite aux réactions suscitées par la présentation le 22 avril du rapport d'expertise mandaté par le comité d'entreprises de Quézac.

« Le rapport d'expertise permet d'évaluer le projet du repreneur sur un plan industriel mais aussi commercial et social, explique un représentant syndical membre du comité d'entreprise. Suite à la présentation de vendredi dernier (le 22 avril 2016, NDLR), il en ressort que le projet industriel n'est pas en phase avec les objectifs affichés par Jean-Claude Lacaze. »

Principal point d'achoppement : le montant des investissements prévus par le candidat au rachat de l'eau gazeuse de Quézac.

« Le projet est faisable mais pas avec le montant qu'il envisage », résume un représentant de la CGT.

D'après nos informations, Jean-Claude Lacaze envisagerait d'investir 300 000 € dans l'outil de production la première année, puis 400 000 € la seconde année et enfin 500 000 € la troisième année.

« L'un des objectifs est d'accroître la cadence de la production, indique une source proche du dossier. Or, les machines ont vingt-cinq ans d'ancienneté et il faudrait investir 2,5 M€ pour accroître la productivité. Elles nous coûtent déjà 400 000 € en entretien annuel.»

Du côté de la direction du groupe Nestlé Waters, on évoque « des questions posées sur la partie industrielle au repreneur potentiel auxquelles il devra répondre lors du comité d'entreprise exceptionnelle prévu le 10 mai ».

Mille euros de salaire en moins

D'autres aspects du projet de Jean-Claude Lacaze ne donnent pas entière satisfaction au comité d'entreprises de Quézac.

« Sur la partie commerciale, les experts mandatés par le CE n'ont pas eu accès aux éléments du projet de M. Lacaze, indique l'un des membres du CE. Sur la partie sociale, le repreneur impose une réduction importante des effectifs et des salaires. Seuls trente salariés pourraient rester à Quézac et ils devraient accepter une diminution de salaire de 1 000 € par mois sur un salaire moyen qui est actuellement entre 2 300 €. »

Le groupe Nestlé va dénoncer l'accord collectif afin que les représentants du personnel négocient « les termes d'une compensation financière ». L'enjeu central des négociations qui se dérouleront le 4 mai se résume à cette question : « Combien Nestlé va-t-il mettre sur la table ? », s'interroge un représentant syndical.

L'issue de l'ensemble de ces négociations devrait être connue le 24 mai, à l'occasion d'un comité d'entreprise.

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