Vinadeis mise sur l’export pour poursuivre sa croissance

Consolidé par ses bonnes performances économiques (+ 16 %), le groupe coopératif viticole audois va accélérer son développement en s’appuyant notamment sur l’export. Une stratégie évoquée lors de l’assemblée générale, tenue le 10 juin à Narbonne (11).
Joël Castany, président du groupe Vinadeis, et Bertrand Girard, président du directoire de Vinadeis

Un cycle se termine, un autre débute pour Vinadeis (ex-Val d'Orbieu-Uccoar). À l'occasion de son assemblée générale, le 10 juin à Narbonne (11), le groupe coopératif audois a tiré le bilan de ces cinq dernières années. Une brève pause avant d'entamer une nouvelle étape de son développement.

« Nous avons doublé de taille en cinq ans et nous sommes devenus profitables, déclare Bertrand Girard, le président du directoire de Vinadeis. C'est une performance applaudie mais je ne m'en satisfais pas. Comment faire encore mieux que ça ? Comment peut-on, encore, peut-être, doubler de taille ? »

Un plan de cinq ans

La stratégie adoptée en 2011, lors de l'arrivée de Bertand Girard à la tête du groupe Val d'Orbieu, a permis de passer d'un résultat d'exploitation de 390 000 € à 4,2 M€ en cinq ans. En 2015, Vinadeis a réalisé un chiffre d'affaires de 308 M€, en croissance de 16 % par rapport à 2014. Le groupe est aujourd'hui le troisième opérateur de vin en France, derrière et Les Grands Chais de France.

« Habituellement, la croissance d'une entreprise s'accompagne d'une augmentation de l'endettement, commente Laurent Poisnel, le directeur des affaires financières du groupe. Chez nous, c'est l'inverse. Notre croissance s'est faite en ouvrant le capital et nous avons 60 M€ de fonds propres aujourd'hui. Nous avons une base solide qui nous permet des projets d'investissement à long terme. »

Objectif : le marché mondial

Fort de ces résultats, le groupe coopératif envisage une nouvelle phase de son développement. Dans son viseur figurent les marchés à l'export.

« Aucun Français ne figure parmi les dix principaux opérateurs viticoles mondiaux, constate Bertrand Girard. Il y a peut-être de la place pour prendre quelques positions ».

En 2015, le CA à l'export s'élevait à 100 M€ contre 25 M€ en 2011. L'objectif pour 2020 est d'atteindre un CA de 500 M€, réalisé pour près de la moitié par l'activité à l'international.

« La part de la France dans ce CA ne devrait pas évoluer beaucoup, précise Bertrand Girard. C'est la part des pays étrangers qui va croître. Nous allons également doubler les équipes de Vinadeis à l'international sur trois ans. »

Cette ambition se fonde sur un constat, celui de la dynamique du marché de la consommation.

« En matière de stratégie de développement, il faut regarder où sont les consommateurs, note le dirigeant. En France, la consommation stagne. L'export représente un relais de croissance. »

La méthode Vinadéis

Plusieurs leviers seront enclenchés pour atteindre cet objectif. Le premier est le renforcement des implantations à l'étranger. Pour ce faire, le groupe entend agir seul (comme par exemple avec l'ouverture prochaine de deux concept stores en Asie) ou en s'alliant à des coopératives étrangères pour accroître son réseau de distribution.

Second levier : le développement des marques avec notamment celles de "Le Val" et de "Cordier" sur lesquelles seront valorisées les cépages.

« Nous allons lancer une gamme Cordier avec la mention de cépages en Pays d'Oc, annonce Bertrand Girard. La campagne de promotion sera lancée dans l'esprit d'une France accessible, sans arrogance. »

Le troisième levier de croissance à l'export est le savoir-faire du groupe en matière de vin en vrac. Celui-ci a notamment inauguré, le 11 mai 2016, un chai baptisé SudVin, dédié à cette activité à Béziers. À terme, cet investissement de plus de 6 M€ permettra au groupe de traiter plus d'un million d'hectolitres de vin par an.

Deux grands défis

Le défi à relever pour le groupe coopératif est double : il doit faire face à la diminution du potentiel de production viticole français - et donc à une problématique d'approvisionnement - et aux prix concurrentiels des autres pays viticoles.

« En France, le prix d'un litre de Merlot est de 0,87 € contre 0,50 € en Espagne et 0,60 € en Afrique du Sud, rendu en France, détaille Bertrand Girard. Idem avec le Chardonnay qui est à 1,12 €/l en France contre 0,65 €/l en Espagne et 0,55 €/l en Afrique du Sud. »

Le marché mondial est une opportunité sauf qu'« il n'y a pas que du bon », note le dirigeant, pour qui il est néanmoins possible de « vendre nos vins à des prix corrects ». Pour ce faire, la stratégie adoptée est celle de la segmentation de l'offre et de l'innovation. Une stratégie de « multi-spécialiste » permise  par la dimension atteinte aujourd'hui par le groupe.

Ces pistes de développement et l'ambition du groupe  « à l'horizon 2020 » seront évoquées et approfondies lors d'un séminaire, les 12 et 13 juillet prochain, précise Joël Castany, le président de Vinadeis.

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