Plus de 40 000 ha de vignes impactées par le gel dans l’Aude et l’Hérault

Trois épisodes successifs de gel ont touché le vignoble régional en avril. En déplacement sur le terrain, le 24 avril, Jérôme Despey, le président de la Chambre d’agriculture de l’Hérault, estime une perte globale de récolte à 20 % dans l’Aude et l’Hérault.

Entre le 19 et le 22 avril, trois épisodes de gel ont impacté un vignoble languedocien en avance de deux à trois semaines. Les départements de l'Aude et de l'Hérault sont les plus touchés. Les Pyrénées-Orientales et le Gard sont également impactés mais de « manière plus marginale », précise Jérôme Despey, le président de la Chambre d'agriculture de l'Hérault, en déplacement sur le terrain, le 24 avril.

« Environ 20 000 ha sont touchés dans l'Aude, indique Jérôme Despey. Idem dans l'Hérault. Depuis, nous sommes sur le terrain pour recenser les dégâts. La Chambre d'agriculture de l'Hérault a également mis en place une cellule de crise avec un numéro de téléphone pour recevoir les appels de viticulteurs impactés. »

Inégalement réparties sur le territoire, les zones impactées dans le département héraultais sont le Minervois, l'ouest biterrois, le Piscénois, la moyenne vallée de l'Hérault et les Hauts cantons. Au sein même de ces secteurs, « certaines exploitations sont touchées à 10 % quand d'autres sont totalement sinistrées ».

Baisse de 20 % de la récolte

« Très hétérogènes et très étendues », les conséquences du sinistre sont « difficiles à évaluer et recenser », constate Jérôme Despey. Pour cette raison, la Chambre d'agriculture de l'Hérault a mis en place une cellule de crise et un numéro de téléphone (*) afin d'identifier les viticulteurs impactés.

« En matière de production, cet épisode de gel pourrait réduire la prochain récolte de 1 M hectolitres dans l'Hérault, soit 20 % du potentiel de production », indique Jérôme Despey.

Pour palier au risque d'une rupture d'approvisionnement de certains marchés, les responsables professionnels entament une requête auprès de l'Inao (Institut National des Appellation d'Origine):

 « Nous demandons à ce que les viticulteurs non impactés en zone d'AOC/AOP puissent avoir une augmentation des niveaux de rendements afin que l'impact de ce sinistre sur les marchés soit minimal. »

La question de l'assurance

Autre dossier à gérer, celui des viticulteurs impactés. L'aléa climatique concerné est « un risque assurable en vigne » mais la plupart des viticulteurs n'ont pas souscrit un contrat d'assurance.

« Dans l'Hérault, seuls 8 400 ha sur 80 000 ha de vignes sont couverts par une telle assurance, note Jérôme Despey. Sur les 20 000 ha impactés par le gel, seuls 14 % seront concernés par le dispositif assurantiel. »

Pour atténuer les difficultés financières à venir, les représentants professionnels en appellent aux pouvoirs publics. Une réunion est prévue en soirée, aujourd'hui, avec le préfet sur ce sujet. Les viticulteurs demandent notamment au gouvernement une prise en charge de la taxe sur le foncier non bâti et des cotisations sociales.

Ces dispositifs parent au plus urgent mais la question de l'assurance reste entière.

«  Même si cette mesure n'est pas populaire, je vais préconiser de lier les aides de l'OCM viti-vinicoles à la souscription d'un contrat d'assurance, déclare Jérôme Despey qui est également président du Conseil spécialisé des vins de FranceAgriMer.  Après les inondations et la grêle qui avaient précédemment touchées le département, le vignoble a subi un énième aléa climatique. Leurs impacts sont de plus en plus importants et nous devons être responsables. »

(*) Le numéro d'appel de la cellule de crise de la Chambre d'agriculture de l'Hérault est le 04 67 20 88 17.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.