Centre del Mon : la renaissance ?

La Sofidec, le nouveau propriétaire du Centre del Mon à Perpignan, a présenté son projet le 20 décembre. De ce paquebot quasiment vide devrait émerger un centre d’activités mixtes (bureaux, tertiaire, commerces) grâce à une nouvelle stratégie.
Cécile Chaigneau

Les négociations étaient en cours depuis un an, et la rumeur colportait depuis un moment maintenant le rachat imminent par le groupe immobilier perpignanais Sofidec du Centre del Mon au groupe espagnol Metrovacesa. L'ensemble, adossé à la gare de Perpignan et construit en 2008 (120 M€ d'investissement), était en souffrance depuis son inauguration en 2010.

La vente a été signée le 16 décembre 2016, pour un montant de 14 M€. Un prix que Laurent Sylvestre, nouveau P-dg de Sofidec, estime être « le juste prix pour sortir une opération dans ce contexte à Perpignan ». Sofidec a réalisé l'acquisition avec le soutien financier d'un fonds d'investissement spécialisé dans ce genre d'actifs immobiliers et basé à Paris.

Vendre les bureaux à des propriétaires occupants

Le nouveau propriétaire a présenté, le 20 décembre, son projet d'avenir pour cette coquille quasiment vide de 25 000 m2, dotée de 1 000 places de parking. Les 10 500 m2 de galerie marchande ne comptent en effet que six espaces commerciaux occupés, et les 10 000 m2 de bureaux n'ont jamais trouvé preneurs.

Ce dernier point a d'ailleurs été identifié comme central pour résoudre l'équation de ce grand paquebot désert, et c'est sur cette analyse que se fonde la stratégie du nouvel acquéreur : le marché perpignanais de bureaux est un marché patrimonialiste et non de location.

« L'objectif est d'en faire un immeuble de propriétaires, indique Laurent Sylvestre. Nous lancerons la commercialisation des 10 000 m2 de bureaux fin janvier. Nous serons très souples : les surfaces pourront aller de 150 à 4 000 m2. Des places de stationnement (sur le dernier niveau du parking, NDLR) sont également à vendre. Le fonctionnement du complexe repose là-dessus. »

Selon le dirigeant de Sofidec, des intérêts se sont déjà manifestés. S'il ne communique pas sur le prix au m2 lui-même, il indique que la stratégie des prix sera établie sur la base d'un audit du marché de bureaux local et régional, afin de se positionner sur une tranche basse.

« On ne peut pas se permettre d'être spéculatifs au démarrage », assure-t-il, ajoutant que Sofidec s'installera aussi dans le Centre del Mon

Par ailleurs, des accords sont en cours pour l'installation d'une résidence séniors dans le centre, avec 70 logements sur trois étages. Le nom de l'opérateur sera révélé en janvier. Enfin, Laurent Sylvestre dit être entré en discussion avec l'hôtelier (Quality Hôtel) pour leur céder les murs.

Offre commerciale réduite

La première action de Sofidec va être d'investir dans quelques travaux. Les façades viennent d'être nettoyées, et des travaux sont programmés pour janvier 2017 : fermer les patios de la galerie marchande pour la mettre à l'abri des intempéries, aménager des espaces verts, et faire du « relamping », c'est à dire changer et optimiser les éclairages.

Après la commercialisation des bureaux, viendra celle des commerces, en location. Une partie du 1er étage, où sont installés aujourd'hui l'Établissement public foncier local et l'agence de développement économique Pyrénées Méditerranée Invest, sera dédié à des activités tertiaires (crèche, salle de sport, etc.).

« Cela réduit l'offre commerciale, et il restera un étage et demi de galerie marchande, soit 6 000 m2, annonce Laurent Sylvestre. Une fois que les bureaux seront commercialisés, je ne me fais aucune inquiétude pour remplir les surfaces commerciales. Nous nous adapterons aux prix marché, et nous bénéficions d'une force terrible, c'est de pouvoir ouvrir le dimanche sans arrêté préfectoral car nous sommes sur un concept de gare... Par ailleurs, nous avons rencontré les commerçants déjà en place que nous allons soutenir, car nous souhaitons qu'ils restent. »

Stratégie des charges

Autre volet stratégique mis en avant par le nouveau propriétaire des lieux : des charges adaptées à chacun.

« Nous avons nommé un syndic professionnel, le cabinet perpignanais Acti Pro, dirigé par Denis Pelouse, et nous allons répartir les charges par secteur : hôtel, bureaux, résidence séniors, commerces et parking », précise le P-dg de Sofidec.

Des observateurs critiques continuent de douter, du fait de son éloignement du cœur de ville, d'un possible retournement de situation qui ramènerait une affluence au Centre del Mon. Le lieu connaît aujourd'hui un flux passant de 5 millions de personnes par an grâce à la SNCF voisine, et devrait augmenter sa fréquentation, « d'environ 2 000 personnes par jour », préconise Laurent Sylvestre, évidemment optimiste.

Robinson Osorio, l'actuel directeur du Centre del Mon conserve son poste, ainsi que son équipe.

Cécile Chaigneau

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