La Mantilla : un programme de 50 M€ sorti de terre

L’ensemble immobilier étire ses façades de dentelle minérale sur l’avenue Raymond Dugrand. Facilement reconnaissable, La Mantilla est le premier des quatre piliers de la place Pablo Picasso à Montpellier. Le programme était inauguré le 11 juin en grande pompe.
Cécile Chaigneau
La Mantilla, un ensemble d'immeubles parés de résille blanche, dans le quartier Port Marianne à Montpellier.

Six ans et 35 M€ plus tard, la Mantilla sort de terre. L'inauguration du programme immobilier posé à l'entrée de l'avenue Raymond-Dugrand à Montpellier avait lieu le jeudi 11 juin, en présence des promoteurs immobiliers (Bouygues Immobilier, Pragma et Sogeprom), des architectes Jacques Ferrier (Agence Jacques Ferrier Architectures) et Philippe Bonon (A+ Architecture), des représentants de la SERM, et du président de la Métropole Philippe Saurel.

Le programme achève la ZAC Jacques Cœur. Il signe également le premier geste architectural emblématique de la place Pablo Picasso, qui en accueillera trois autres.

L'ensemble compte 7 bâtiments organisés autour d'un îlot central de 2 000 m2 d'espaces verts, où s'installera prochainement la terrasse d'un restaurant.

Derrière les façades en mantille blanche, 32 000 m2 de surfaces de plancher, 407 logements, près de 5 900 m2 de commerces en rez-de-chaussée et un immeuble de 3 500 m2. Et en-dessous, trois niveaux de parking offrant 738 places de stationnement, réalisés par la SERM, pour un coût de 15 M€.

Il compte 63 logements sociaux (opérateur : ACM), 124 en résidence étudiante,40 en accession aidée et 180 en accession libre.

Une poignée de logements restent à commercialiser. Le prix au m2 est annoncé aux alentours de 4 000 €/m2 en logement libre, mais s'envole à plus de 5 000 m2 pour les appartements grand standing et les maisons sur le toit.

Côté commerces, l'objectif affiché est « de rassembler une offre commerciale cohérente de gamme moyenne et haute ». Pour l'heure, Picard (310 m2) a ouvert en avril 2015, le magasin de décoration Habitat (1 600 m2) en mai 2015, et Monoprix (1 600 m2) ouvrira cet été.

L'immeuble de bureau, quant à lui, a déjà trouvé preneur pour la moitié de ses 3 500 m2 : Compugroup Medical Solutions (logiciel santé), Hays Sud-Ouest (recrutement) et Seclab (cybersécurité).

« Soit une mixité à tous les niveaux : sociale, d'usage et générationnelle », s'est félicité Philippe Cadelle, le président de Pragma.

 Immeubles intelligents

La Mantilla a été retenue dans le cadre de l'appel à projet Ecocité, et met en pratique différentes actions innovantes, notamment par son raccordement à la centrale de trigénération au bois de Port Marianne. Soit le chauffage et la climatisation renouvelables à plus de 80 %.

Un système d'échange d'information numérique, Smart Network, est installé pour optimiser la production, la distribution et l'utilisation de l'énergie. Il collecte et gère les données de plus de 1 000 capteurs (eau chaude, eau froide, électricité, etc.), mais permet aussi d'intégrer des données extérieures comme la météo ou les horaires de tramway.

Des interfaces seront développées pour donner l'accès en temps réel à ces informations à l'opérateur énergétique, aux gestionnaires et aux usagers. Et la Métropole et la SERM ont décidé de lancer un accompagnement innovant des futurs utilisateurs (pour une durée de trois ans) en faisant appel à l'entreprise E3D-Environnement (basée à Aix-en-Provence) pour son dispositif GD6D (prononcer « j'ai décidé).

Déjà testé dans une dizaine de villes du sud de la France, il a pour objectif de modifier durablement le comportement des usagers en matière d'écocitoyenneté, mais aussi de permettre à la collectivité d'optimiser et de mieux maîtriser le coût de ses charges d'exploitation.

Objectifs annoncés : améliorer de 10 à 20 % de la qualité de la poubelle grise, baisser jusqu'à 20 % le poids des journaux jetés, diminuer les consommations d'électricité de 7 à 15 %, ou encore augmenter le sentiment d'appartenance à son quartier.

« Ici, on construit la ville intelligente !, commente Philippe Saurel. Port Marianne franchit aujourd'hui une nouvelle étape dans son développement avec ce bâtiment ambitieux... Son caractère innovant et exemplaire marque aussi l'histoire urbaine de Montpellier. »

Parce qu'une réflexion avait été faite sur la perte du statut de capitale pour la ville de Montpellier dans le cadre de la fusion des régions, l'infatigable combattant qu'est Philippe Saurel sur le sujet n'a pas pu s'empêcher de répliquer haut et fort :

« Georges Frêche m'a dit un jour "Ici, on ne pleure pas, on combat !". Point n'est besoin de se lamenter sur la future capitale de la grande région... La grande région, c'est un bi-moteur ! On comptera les points après la bataille ! »

Cécile Chaigneau

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