Lunel : le projet de parc cosmétique remis sur les rails

Pas très actif mais pas moribond non plus. Le projet de parc cosmétique du Pays de Lunel, lancé en 2010 par la précédente équipe intercommunale, a été remis en route le 19 mars, à l’occasion d’une réunion entre les élus du Pays de Lunel et les différents acteurs concernés. Un groupe phare (Pierre Fabre) va être contacté.
Cécile Chaigneau

Voilà près de cinq ans que l'idée de créer un parc cosmétique à Saint-Sériès, petite commune de la Communauté de communes Pays de Lunel, chemine d'une manière un peu chaotique.

À ce jour, seules deux parcelles sur les neuf ont fait l'objet d'un compromis de vente, l'une avec Oléos (fabrication de principes actifs pour la cosmétique), l'autre avec Naho Cosmetics (laboratoire de cosmétique naturelle innovante).

Le 19 mars dernier, une réunion stratégique était organisée dans les locaux de la pépinière d'entreprises Via Innova entre les élus du Pays de Lunel concernés par le projet (Jacques Gravegeal, Richard Pitaval et Jean-Luc Bergeon), les entreprises intéressées, les structures de soutien, et un cabinet conseil de consulting.

« Nous sommes tous nouveaux dans la sphère de décision, et il fallait faire un point à date, déclare Jacques Gravegeal, délégué au développement économique et à l'appui à la création d'entreprises. Nous voulions, entre autres, savoir où en étaient les différentes entreprises intéressées, quels étaient les éventuelles aspérités du dossier, etc. »

« Cette réunion a eu le mérite de mettre les choses sur la table, se réjouit Anne Rossignol-Castera, fondatrice et dirigeante d'Oléos, au lendemain de la réunion. Les politiques ont été clairs : ils ont confirmé vouloir que ce parc soit un parc cosmétique. On est rassurés... »

À condition qu'aucun aléa ne vienne perturber le « remplissage » du site.

« Notre volonté est que ce projet soit bien finalisé en pôle cosmétique, confirme Jacques Gravegeal. Mais s'il y a des aléas, il faudra trouver une solution. La Communauté de communes n'a pas vocation à garder du foncier en portefeuille. »

L'investissement en question

La question qui préoccupe les deux entreprises preneuses est celle de l'investissement pour bâtir les locaux.

« Au départ, il était convenu que la Communauté de communes investirait et nous, les entreprises, achèterions en location-bail, précise Anne Rossignol-Castera. Puis, les élus nous ont dit qu'ils ne voulaient plus construire, ce qui change la donne pour de petites sociétés. Pour Oléos, ce n'est plus le moment car entre temps, j'ai dû financer le développement de l'entreprise. Mais je reste partante à 300 % ! »

L'élu évoque une autre compréhension du dossier : « Je n'ai jamais eu vent que la Communauté de communes construise. Pour moi, il était question uniquement de foncier nu aménagé. Mais on n'est fermé sur rien, on cherche des solutions. Si des promoteurs-investisseurs veulent venir, pas de problème. Mais le Pays de Lunel n'a pas les moyens de faire de la construction pour le mettre en locatif ».

La dirigeante d'entreprise se dit néanmoins rassurée sur ce point.

« On est sorties de la réunion en se disant que c'était positif dans le sens où on sent des gens qui sont prêts à essayer. Les élus reconnaissent qu'il est important de conserver nos entreprises sur le territoire... ».

Chez Naho Cosmetics, les choses sont déjà lancées, financées en propre.

« Le permis de construire a été déposé en décembre et son instruction est quasiment terminé, explique Nadège Hodor, fondatrice de Naho Cosmetics. Les travaux devraient commencer en mai ou juin, pour une installation prévue en février 2016 au plus tard."

En contact avec Pierre Fabre

Mais elle insiste également sur la nécessité de faire du marketing territorial pour favoriser l'arrivée d'entreprises.

« Il faut en effet un plan de communication, répond l'élu. J'ai proposé de le lancer dès 2015 ! »

Enfin, les élus aimeraient pouvoir s'appuyer sur un nom porteur, une entreprise-locomotive qui attirerait d'autres projets.

« Mercredi prochain, nous allons chez Pierre Fabre à Lavaur, annonce Jacques Gravegeal. L'entreprise fait partie des fleurons de la cosmétique française, et cette rencontre apportera des éléments nouveaux à notre réflexion. Nous allons discuter de tout. La première question sera bien sûr de savoir s'ils ont des besoins, s'ils seraient prêts à venir sur Lunel... La filière cosmétique en région PACA est positionnée sur les fleurs. Nous pourrions nous positionner sur autre chose. »

 « Pourquoi pas, à condition que ça ne devienne pas le Parc Pierre Fabre... », réagit Anne Rossignol-Castera.

Cécile Chaigneau

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