L’Europe demande la cession de Carte Noire et de l'usine de Lavérune

Une nouvelle étape vient d’être franchie dans la procédure touchant le site de production Carte Noire à Lavérune (34). Le 5 mai, la Commission européenne a approuvé la fusion des deux géants Mondelez et DEMB, sous condition : la vente de la marque Carte Noire et du site de Lavérune. Les 164 salariés craignent les conséquences sociales.
Cécile Chaigneau

Le monde du café attendait la décision de la Commission européenne sur le projet de fusion des groupes américain Mondelez (Carte Noire, Maxwell House, Jacques Vabre, Grand'Mère) et néerlandais DEMB (L'Or, Maison du Café, Senseo).

Elle est tombée le 5 mai dernier : l'Europe approuve donc la fusion des deux géants pour former JDE (Jacobs Douwe Egberts). Elle sera effective au 1er juillet 2015.

Initialement évoquée, la cession par chacun des deux groupes d'une marque de café pour éviter toute position dominante (Grand'Mère pour Mondolez et L'Or pour DEMB) a finalement été écartée par l'Europe, qui exige, de la part du nouvel ensemble de céder la marque Carte Noire et son usine de Lavérune, près de Montpellier.

Les 164 salariés sont inquiets sur le sort qui leur sera réservé à l'issue de cette vente.

« L'Europe donne neuf mois à JDE pour vendre Carte Noire et le site héraultais, explique une représentante de l'intersyndicale (CGT, CFDT, CFE-CGC et FO). Plusieurs hypothèses sont possibles. Si c'est un fonds de pension ou un industriel qui n'est pas encore présent en Europe qui rachète, on imagine qu'on pourra continuer à produire à Lavérune. Mais si c'est un industriel qui a déjà des sites de production en Europe, comme Lavazza par exemple, il pourrait rapatrier la production sur un de ses autres sites. Et laisser 164 personnes sur le carreau à Lavérune. »

L'Italien Lavazza, qui s'était en effet déjà positionné comme repreneur potentiel des cafés Grand'Mère et L'Or, dispose d'un droit de regard pendant un mois pour réaliser le rachat ou non.

« Mais ne nous leurrons pas, c'est celui qui mettra le plus d'argent sur la table qui rachètera ! », lance la représentante de l'intersyndicale.

Une vente qui pourrait se négocier auprès de Mondelez à 1,2 Md €.

À terme, le site de Lavérune ne produirait donc plus que du café Carte Noire, soit 26 000 tonnes sur les 50 000 qui sortent chaque année de l'usine. Les salariés misent sur le rapatriement à Lavérune de la production d'autres sites Carte Noire pour compenser.

En attendant, l'usine continue de produire toutes les marques habituelles, y compris celles qui quitteront le site après la fusion et la vente de la marque Carte Noire.

« En attendant que tout soit réglé, nous allons être sous la tutelle de l'Europe, explique l'intersyndicale. L'ambiance n'est pas terrible car cela fait quand même un an que la procédure a été lancée... Les choses devraient maintenant s'accélérer. »

Cécile Chaigneau

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