Mohed Altrad s’intéresse à l’Olympique de Marseille

Le président du groupe Altrad a déclaré, vendredi 29 avril sur l’antenne de BFM, qu’il pourrait regarder le dossier de reprise de l’OM. Le club phocéen a été mis en vente par sa propriétaire, Margarita-Louis Dreyfus, le 13 avril dernier, et serait valorisé à 100 M€.
Mohed Altrad a pris la présidence du MHR en 2011

Invité de l'émission BFM Business diffusée vendredi 29 avril 2016, Mohed Altrad a déclaré qu'il « regardera le dossier » pour une reprise éventuelle de l'Olympique de Marseille, récemment mis en vente par sa propriétaire Margarita Louis-Dreyfus.

« C'est un beau club, un club magnifique avec un public magnifique. Même lorsque Marseille n'est pas en très grande forme, vous avez un public extraordinaire qui est acquis à la cause du football », a-t-il indiqué sur l'antenne de BFM.

Mohed Altrad, fondateur et président du groupe éponyme (voir ci-dessous), a pris la tête du Montpellier Hérault Rugby (MHR) en 2011. Celui-ci semble demeurer, pour l'heure, sa priorité.

« Pour l'instant, je souhaite accomplir ma mission à Montpellier en terme de rugby, amener des trophées au club. Montpellier n'a jamais rien gagné. Si le MHR gagne le titre cette année, je regarderai le dossier », a-t-il rajouté.

Une trajectoire unique

Bédouin d'origine, orphelin, parti de Syrie et arrivé en France alors qu'il ne parlait pas la langue, Mohed Altad a racheté sa première affaire à Béziers (34), avant de bâtir le groupe portant son nom, devenu en trente ans le leader mondial dans la vente et la location de matériel pour le BTP et l'industrie (bétonnière, échafaudage, etc.).

Après le rachat du Hollandais Hertel en 2015, pour 230 M€, le groupe Altrad a doublé de taille, et grandit encore avec l'acquisition signée en mars 2016, pour 450 M€, de 90 % de la société iséroise Prezioso : il pèse désormais 2,4 Mds € et emploie plus de 22 000 salariés dans le monde.

Premier Français distingué de la sorte, Mohed Altrad a reçu, en juin 2015, le Prix mondial de l'Entrepreneur de l'année, organisé par le réseau de cabinets d'audit EY (ex-Ernst & Young). Le magazine américain Forbes, qui a lui a consacré un portrait la même année, l'a placé au 1 694e rang de son classement mondial des milliardaires, avec un patrimoine estimé à 1,2 Md€.

Un patron de club atypique

Devenu président du Montpellier Hérault Rugby (MHR) en mai 2011, Mohed Altrad a investi de 2 à 3 M€ d'emblée pour assainir et renforcer le club, le plus jeune du Top 14. « Le sport véhicule des valeurs telles que le travail, la rigueur, la volonté de réussir, la solidarité ou la nécessité de travailler ensemble. Ce sont les valeurs de l'entreprise telle que je la conçois », expliquait-il pour justifier son implication dans le rugby, qu'il ne connaissait pas.

Finaliste malheureux du Top 14 face au Stade toulousain en juin 2011, le MHR dispose d'un budget de 23 M€ pour la saison en cours, et pointe actuellement à la 2e place de la compétition. Il figure parmi les cinq équipes de sport professionnel, basées à Montpellier, en bonne place pour disputer une phase finale de championnat en 2016.

Se comptant parmi les présidents de club venus de la société civile, comme les Michelin à Clermont-Ferrand ou Mourad Boudjellal à Toulon, et résolus à mieux structurer le rugby, Mohed Altrad a signé, en septembre 2014, un contrat avec la Métropole de Montpellier, d'une valeur de 3 M€ sur trois ans, pour rebaptiser le stade Yves-du-Manoir en Altrad Stadium.

Mohed Altrad porte, de plus, un projet de complexe qu'il veut construire, pour 100 M€, autour du stade, intégrant un hôtel trois étoiles, un centre de loisirs, et une galerie marchande. Mais selon une information récemment publiée par Midi Libre, la Ville de Montpellier estimerait disproportionnée la surface foncière demandée pour ce projet et refuserait, à ce jour, la vente des terrains.

Mohed Altrad aurait menacé de se retirer du MHR au cas où ce dossier, destiné à dégager plus de revenus à travers le club, au-delà de la billetterie et des droits télévisés, ne pourrait pas aboutir. C'est un autre trait de caractère de l'homme d'affaires, souvent porté sur l'épreuve de force, comme on l'a vu lors de la reprise du MHR, qui avait fait des étincelles avec l'ex-Agglo de Montpellier, devenue Métropole.

« J'ai livré une vraie bagarre pour rationaliser nos relations, car les collectivités territoriales se mêlent de tout. Or j'ai ma liberté, mon indépendance : je n'ai aucun marché public avec elles. Les élus n'ont pas l'habitude qu'on leur parle comme ça », déclarait-il alors à Objectif Languedoc-Roussillon.

Combattif, entreprenant, tranchant quand il le faut, certains observateurs imaginent fort bien Mohed Altrad ne pas craindre de s'emparer du sujet Olympique de Marseille. « Ça a beaucoup de sens, reconnaît Christophe Bouchet, l'un des anciens présidents de l'OM. Il peut bien coller à l'image de Marseille. Il habite dans le sud-est de la France, donc il a une compréhension de l'état d'esprit qui régit la région ici, c'est un atout supplémentaire. »

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