Plan social chez Cameron à Béziers : l’heure des négociations

Le site industriel de Cameron, à Béziers, a commencé l’été dans la tourmente, avec l’annonce d’un plan de sauvegarde de l’emploi qui menace 249 salariés sur les 776 d’ici la fin 2016. Des négociations ont démarré.
Cécile Chaigneau
Le site de Béziers produit des vannes et têtes de puits pour forage pétrolier

Après un plan d'activité partielle validé par l'État et mis en œuvre au 1er juillet, la direction de Cameron Béziers (34) avait annoncé, le 6 juillet, un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de 249 suppressions de postes sur les 776 que compte l'entreprise.

Spécialisé dans la fabrique de valves et tubes de forage pour l'industrie du pétrole et racheté en avril 2016 par Schlumberger, le groupe évoque notamment la chute de la consommation de pétrole et la baisse des cours du pétrole, générant une réduction des investissements et des activités d'exploration dans le monde.

« Une crise profonde et durable, qui a entraîné une diminution du plan de charge de 69 % en 2015 et des prises de commandes de 90 % depuis le début 2016 », selon Éric Schmidt, le porte-parole de Cameron.

« 2013, 2014 et 2015 sont les trois meilleures années de toute l'histoire de l'entreprise en termes de chiffre d'affaires et de bénéfices », rétorque Thomas Bretaudeau, représentant CGT, qui reconnaît cependant la baisse de commandes.

Un outil industriel à préserver

Les représentants syndicaux (CGT, FO, CFDT) pointent la centralisation de certaines fonctions support et leur délocalisation de Béziers.

« C'est le cas des services "Paie" et "Supply chain" (approvisionnements-achats, NDLR), confirme Éric Schmidt. Ce sont des mesures classiques de cohérence dans les grands groupes. Le service Grands projets, en sommeil, n'a plus de grands projets... en attendant une reprise. »

Le porte-parole ajoute que d'autres sites Cameron ont déjà fait l'objet de réduction de la masse salariale et que certaines usines ont été fermées aux Etats-Unis.

« Mais le site de Béziers est considéré comme une usine d'excellence au sein du groupe, assure-t-il. L'objectif est donc de préserver l'outil industriel de manière à redémarrer l'activité quand la conjoncture sera meilleure, ce qui s'était déjà passé en 2009. D'ailleurs, depuis 2005, des investissements lourds se poursuivent à Béziers : 118,9 M$, dont 10,9 M$ en 2016. »

La proposition des 32 heures

Les négociations ont démarré le 22 juillet. Lors de la réunion du 17 août, les syndicats ont proposé une réduction du temps de travail à 32 heures, « pour tenter de diminuer le nombre de suppressions de postes », déclare Thomas Bretaudeau le lendemain à Objectif Languedoc-Roussillon.

« La direction n'a pas donné son accord mais constate qu'il y aurait un intérêt industriel à travailler 32 heures au lieu de 35, car cela permettrait à l'entreprise de tourner 24 heures sur 24, contre 20 heures aujourd'hui, ajoute le syndicaliste. Nous demandons à ce qu'il n'y ait pas de perte de salaires en faisant valoir que cela permettrait d'éviter la suppression d'une soixantaine de postes, et donc de réduire le coût du PSE. »

Prochain rendez-vous : le 5 septembre. Les modalités du PSE pourraient être connues le 24 octobre pour une application au 31 décembre 2016.

Cécile Chaigneau

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