Cameron a présenté son plan de sauvegarde

Les modalités du plan de sauvegarde de l’emploi de Cameron (sous-traitant pour l'industrie du pétrole) ont été présentées à la Direccte Occitanie, le 25 octobre. Quelque 249 postes sur 776 sont menacés. Les syndicats ont toutefois obtenu une priorité de réembauche sous cinq ans.
Cécile Chaigneau
Cameron fabrique, à Béziers, des valves et tubes de forage pour l'industrie du pétrole

Le 6 juillet dernier, la direction de Cameron Béziers (34) avait annoncé un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de 249 suppressions de postes sur les 776 que compte l'entreprise.

Spécialisée dans la fabrication de valves et tubes de forage pour l'industrie du pétrole, et rachetée en avril 2016 par Schlumberger, l'entreprise évoque une réduction des activités d'exploration pétrolière dans le monde, notamment du fait de la chute de la consommation de pétrole et de la baisse des cours de l'or noir.

Le 17 août, les syndicats avaient proposé une réduction du temps de travail à 32 heures « pour tenter de diminuer le nombre de suppressions de postes », proposition refusée par la direction au motif d'une trop grande incertitude sur la reprise de l'activité pétrolière.

Désaccords

La procédure prévoit que les modalités du PSE soient communiquées à la Direccte Occitanie (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) ce mardi 25 octobre, après plus de trois mois de négociations.

« Les accords sur les mesures d'accompagnement ont été signés le 14 octobre par FO (syndicat majoritaire, NDLR) uniquement, déclare Thomas Bretaudeau, représentant CGT. L'avis du comité d'entreprise sera rendu ce 24 octobre, mais il se soldera probablement par l'assemblage des différents avis des syndicats car nous ne sommes pas d'accord. »

En effet, deux points essentiellement ont cristallisé le débat et divisé les syndicats (CGT, FO, CFDT).

« L'accord proposé par Schlumberger ne prévoit pas le maintien du salaire net pendant le congé de reclassement comme c'est normalement le cas dans le groupe, souligne amèrement Thomas Bretaudeau. Les salariés de Cameron vont perdre 10 % de leur salaire. Par ailleurs, l'indemnité supra légale est de 21 000 € quand elle était de 35 000 € dans les autres plans sociaux du groupe. »

« Le plafonnement des indemnités supra légales des hauts salaires a permis de rehausser celles des bas salaires », argumente de son côté Éric Schmidt, porte-parole de Cameron.

Priorité de réembauche et formations

Les syndicats ont néanmoins eu gain de cause sur quelques revendications.

« Nous avons obtenu une priorité de réembauche de cinq ans, et non sur deux ou trois ans, ce qui est plus cohérent avec les prévisions de reprise du marché, puisque le groupe ne prévoit pas de reprise d'activité importante avant 2020, explique le représentant syndical. Les syndicats avaient aussi demandé des formations qualifiantes pour les salariés qui souhaitent changer de métier, et une enveloppe de 12 000 € par salarié a été dégagée. Nous avons obtenu qu'elle couvre les frais pédagogiques mais aussi les frais de déplacement et d'hébergement. »

La Direccte a jusqu'au 24 novembre pour valider ou refuser le PSE. En cas de refus, les négociations reprendront.

Cécile Chaigneau

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