Le Lozérien Sefiam chasse de nouveaux marchés dans l’aéronautique

À Saint-Chély-d’Apcher (48), Sefiam travaille depuis 40 ans pour les plus grands noms de l’aéronautique et de la défense. Après l’arrivée de deux repreneurs fin 2015, la société prévoit de bâtir une nouvelle usine en 2017 et s’envole vers de nouveaux marchés.
Les échelles utilisées pour le Rafale sortent toutes de l’atelier lozérien de Sefiam.

Dassault, Safran, Airbus, MBDA, Thales. Leur point commun ? Tous travaillent en étroite collaboration avec la société Sefiam. Une entreprise spécialisée dans la construction d'équipements de servitude aéronautique, utilisés, au sol, dans la logistique des avions civils ou militaires : échelles pour le Rafale, chariots de transport de munitions, élévateurs...

Dans sa partie électronique, elle met notamment au point des systèmes de navigation ultra-précis, seules pièces volantes à sortir de ses ateliers.

« Nous sommes des sous-traitants de rang 1, au maximum de rang 2, explique Patrick Gaillard, repreneur de Sefiam depuis octobre 2015 aux côtés de Fanny Turgis. C'est-à-dire que nous traitons directement avec Dassault ou Safran. »

L'ambition d'un homme

À sa création dans les années 70, l'entreprise est spécialisée dans les installations de chauffages. Mais Bernard Robert, alors chef d'atelier, voit beaucoup plus grand. Au début des années 80, il répond à un appel d'offre de Dassault Aviation pour ces équipements de servitude aéronautique.

« Au milieu des années 80 il rachète l'entreprise et la développe, porté par la mise en service du Mirage 2000, puis du Rafale. » Avec le temps, Sefiam dépasse les 4 M€ de chiffre d'affaire. Une véritable success story au cœur de la Margeride.

En 2014, le Lozérien cherche un repreneur. Il rencontre pour la première fois Patrick Gaillard et Fanny Turgis, dont le groupe Turgis Et Gaillard Industrie est basé à Neuilly Sur Seine.

« En 2011 nous avions créé AAROK, un bureau d'études pour répondre aux besoins urgents de l'armée, suite aux interventions en Afghanistan et au Mali. Ça a plutôt bien marché mais nous avions vraiment envie de devenir des industriels. »

C'est le CRA, qui met en relation cédants et repreneurs d'affaires, qui crée le lien. « Pendant six mois j'ai été directeur général aux côtés de Bernard Robert. C'était nécessaire car tout était très centralisé, tout passait par lui. »

Structurer pour se développer

Le couple de repreneurs tient sa promesse et garde la totalité de l'équipe - d'une douzaine, ils sont aujourd'hui 25 -, faisant perdurer un savoir-faire reconnu et apprécié des donneurs d'ordres.

« Le fait que je n'ai pas l'expertise de Bernard Robert a permis de responsabiliser davantage les salariés. Chacun est responsable de son domaine, ce qui permet de structurer et donc de développer notre capacité de production. En anticipant un surplus de travail on peut embaucher une personne de plus et donc limiter considérablement les retards. Concrètement, il y a moins le feu à l'atelier ! »

Aujourd'hui, Fanny Turgis et Patrick Gaillard envisagent de trouver de nouveaux clients, mais aussi de développer et de vendre des systèmes propres à Sefiam.

« Fin 2017, on devrait avoir une nouvelle usine, toujours en Lozère. Elle sera plus grande et mieux adaptée aux enjeux contemporains. On espère aussi la reprise du marché des avions d'affaires, qui nous ferait beaucoup de bien. Notre but n'est pas tant d'augmenter notre chiffre d'affaires que de le stabiliser dans les cinq ans à venir. »

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