Numérique : les clusters de Toulouse et Montpellier se rapprochent en vue de la grande région

Le cluster toulousain du numérique Digital Place et le cluster de Montpellier French South Digital ont signé une convention pour mutualiser leurs actions et engager une réflexion sur le numérique au niveau de la future grande région. Une association qui ne préfigure pas - pour le moment - la fusion des deux clusters. Par ailleurs, à Toulouse, le manque d'unité entre les différents acteurs du secteur se fait ressentir dans le cadre du rapprochement avec Montpellier.
Daniel Benchimol, président de Digital Place, a signé aujourd'hui une convention avec le cluster French South Digital

La convention entre Digital Place et French South Digital a été signée deux fois. La première fois mercredi 4 juin lors de l'assemblée générale de Digital Place à Toulouse, en présence de Nadia Pellefigue (Conseil régional), Bertrand Serp (Toulouse Métropole), Pierre Lattard (Sicoval), et Marc Chapuis (Préfecture).
Jeudi 5 juin, rebelote à Montpellier en présence des élus de Languedoc-Roussillon au premier rang desquels Damien Alary, président du Conseil régional et binôme de Carole Delga pour l'élection de décembre 2015.

"Mutualiser les événements"

Cette convention, qui a été rédigée assez rapidement, ("en trois réunions", selon le président de Digital Place Daniel Benchimol) doit permettre aux deux clusters de "mener une réflexion sur le numérique à l'échelle de la grande région" mais surtout de "mutualiser les gros événements".

Une journée comme l'Innovation IT Day, qui s'est tenue hier à Toulouse, aura désormais vocation à accueillir un large panel d'entreprises de Languedoc-Roussillon. Idem pour l'événement Connec' Sud à Montpellier.

"Nous ne pouvons pas tout mutualiser. Le cluster Digital Place a des actions très pragmatiques à destination des patrons "qui n'ont pas le temps", par exemple des ateliers entre midi et deux autour d'un sandwich. Évidemment, on ne peut pas faire venir des participants de Montpellier pour ce genre de rendez-vous, explique Daniel Benchimol. Néanmoins, les formateurs professionnels pourront, eux, se déplacer pour animer ces ateliers à Montpellier."

Une fusion des deux clusters ?

Pour le président de Digital Place, la fusion avec French South Digital n'est pas à l'ordre du jour, notamment parce que les clusters n'ont pas le même degré de maturité : "Digital Place est très en avance avec 15 ans d'âge, des salariés permanents, des actions bien rodées. French South Digital est au début du début."

En effet, le cluster montpellierain est né en février dernier, du rapprochement entre Novae LR, Media Cloud Cluster et PixLR, et sa structure est encore fragile.

"Nous allons travailler ensemble, bien sûr, mais probablement uniquement sur les grands événements, poursuit le président de Digital Place. Car nous sommes géographiquement éloignés. Je ne pense pas qu'il puisse y avoir de fusion entre les deux entités. Le travail d'un cluster est basé sur la proximité."

Pour rappel, certains souhaitent la création d'un véritable pôle de compétitivité régional dédié au numérique, à l'instar de Jean-Louis Chauzy, président du Ceser Midi-Pyrénées. Réagissant à cette idée, Philippe Coste, directeur délégué de French Tech Toulouse, livrait dans nos colonnes en mars dernier une analyse différente. "Pour moi, les pôles de compétitivité, ça fait un peu 'vertical', confiait-t-il. Ce n'est pas très agile. Le numérique, lui, est transversal. Il adresse tous les métiers et tous les secteurs. Il est vecteur de transformation de l'ensemble de la société."

Montpellier : plus jeune mais plus motivée

C'est à la lumière du rapprochement avec Montpellier que les rivalités au sein l'écosystème numérique toulousain apparaissent. Pour Philippe Coste, le cluster montpelliérain est le fruit "d'un travail collaboratif" qui pourrait "être une source d'inspiration" :

"Nous avons en Midi-Pyrénées un écosystème riche, un historique basé sur l'aéronautique et le spatial, ainsi qu'une multiplicité de startups qui agitent le sujet du numérique, analyse le directeur délégué de French Tech Toulouse. Mais il faut être modeste. Car notre héritage peut aussi générer une certaine lourdeur. Je note à Montpellier une véritable agilité."

Pour Daniel Benchimol, Montpellier "n'a pas eu le choix" :

"Le cluster de Languedoc-Roussillon est né d'une fusion entre plusieurs entités. Elles y ont été obligées par les pouvoirs publics qui ont brandi la menace des subventions. À Toulouse, il n'y a pas de rassemblement entre les différents acteurs. Faudrait-il y être obligés par les pouvoirs publics ? Sur cette question, je dis joker", sourit-il.

Néanmoins, une réflexion devra se tenir, ne serait-ce que pour harmoniser les financements publics en vue de la future région. "Aujourd'hui, l'écosystème de Languedoc-Roussillon touche 5 fois plus de subventions qu'en Midi-Pyrénées", note le président de Digital Place.

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Commentaire 1
à écrit le 25/05/2021 à 13:23
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Une fois que les administrations locales et/ou l'étant s'en mêle : C'est foutu ! Je prends les paris !

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