À mi-mandat, les élus de la Communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup* ont présenté, le 27 avril, le projet de territoire 2016-2020, validé le 22 mars dernier. Un plan d'actions clairement orienté sur le tourisme.
« Ce projet a défini deux priorités, l'économie et l'emploi, campe immédiatement Alain Barbe, président de l'intercommunalité et maire des Matelles. Notre économie est basée sur le tourisme, essentiellement autour du vin et de l'oenotourisme, sur notre patrimoine, sur la culture et les paysages... Ces deux priorités sont déclinées sous plusieurs angles : le tourisme, la jeunesse, l'innovation et la culture. »
Le projet de territoire représentera au total quelque 17 M€ engagés sur 2016-2020 près de 200 emplois induits. Un budget cadré avec soin, « compatible avec les capacités financière de la communauté de communes, malgré la baisse des dotations de l'Etat et un contexte budgétaire difficile », précise l'élu, qui compte également sur quelques subventions en provenance de la Région Occitanie, l'Etat et l'Europe.
« Avec Philippe Saurel, nous avons souhaité ouvrir une nouvelle ère de la relation qui doit exister entre des territoires, ajoute Alain Barbe. Nous établissons des coopérations intelligentes entre nos territoires. »
Une salle de spectacle et une Maison des vins
Le plan d'action s'articule autour de quatre projets phares. Le premier constitue à reconfigurer la salle Georges Brassens, située à Saint-Gély-du-Fesc, pour en faire une salle de spectacle de 300 places, dotée des équipements nécessaires (scène, loges, foyer, vestiaires, régie technique).
« Le projet initial prévoyait une grande salle de 800 places, mais il aurait fallu la remplir et son coût de fonctionnement aurait été élevé, précise Didier Fournials, directeur des relations extérieurs, de la culture et de la communication au Grand Pic Saint-Loup. Nous avons préféré un projet plus modeste mais réalisable. »
Les travaux démarreront en 2019 pour une livraison en 2020. Le budget prévisionnel s'élève à 1,75 M€. La salle devrait accueillir une cinquantaine de spectacles par an, avec comme fil rouge de « ne jamais baisser dans le qualitatif », affirme Didier Fournials.
Le deuxième projet phare prévoit de créer une Maison de la promotion du territoire et des vins à Lauret, là aussi en réhabilitation, puisqu'elle s'installera dans un ancien bâtiment agricole de 400 m2 sur la place du village. Elle pourrait être livrée en 2020.
« Ce projet s'inscrit dans la stratégie oenotouristique du territoire, déclare Alain Barbe. Ce lieu sera aussi un point d'information touristique, et accueillera également le syndicat des vignerons, une boutique, un espace dégustation et un espace restauration (étude de marché en cours, NDLR). Et nous projetons dans le même temps de candidater à la démarche de labellisation Vignobles et Découverte. »
Le château de Montferrand réhabilité
Troisième temps fort : la réhabilitation du château de Montferrand, dont le budget prévisionnel a été estimé à 629 000 €, et qui s'étalera sur une dizaine d'années. Ce qui nécessitera la fermeture du site durant les cinq prochaines années.
« Nous avons conclu un partenariat avec l'école d'architecture de Montpellier, annonce Didier Fournials à titre d'exemple. Dix-huit architectes nous ont déjà proposé des maquettes que nous présenterons en septembre, avec une exposition sur le thème "Montferrand, d'une forteresse à une utopie architecturale". L'idée, c'est de passer une lame contemporaine dans le château. »
Un doctorant en architecture sera recruté pour le suivi du projet. Le chantier, qui intéresse des partenaires publics et privés, sera la clef de voute d'une association à visée patrimoniale qui sera officiellement créée en septembre 2017.
Enfin, la collectivité a choisi de créer une base nature de 9 ha, sur l'ancien site de l'UCPA à Saint-Clément-de-Rivière, « en appui du domaine départemental de Saint-Sauveur et de ses 100 ha d'espaces naturels ».
Point d'entrée des métropolitains et des touristes, elle comprendra cinq espaces : le bâtiment principal accueillant le siège de l'office de tourisme du Grand Pic Saint-Loup, (400 m2), une zone « éducation à la nature », une zone de loisirs (course à pied, VTT, trail, randonnée, cyclotourisme, canoë, escalade, pêche, voile), une zone équestre et un espace « jeune intercommunal » pour les 12 -25 ans.
Un appel à projet va être lancé en direction des acteurs du territoire, comme Hérault Tourisme ou la Région.
Un projet de restaurant bistronomique aux Matelles
Le projet d'installer l'office de tourisme du Grand Pic Saint-Loup aux Matelles, dans un ancien chai et une ancienne bergerie (du XIXe et XIVe siècles) a donc été abandonné.
« Nous avons revendu l'ensemble, environ 400 000 €, à trois investisseurs : le rugbyman David Attoub, le jeune chef Julien Dubroc (qui a fait ses armes chez Bocuse, NDLR), et Steeve Charrol, le gérant de la Maison du Fromage à Saint-Gély-du-Fesc », dévoile Alain Barbe.
Outre un restaurant type bistronomique d'environ 70 couverts en salle (plus la terrasse), le projet prévoit des chambres d'hôtes. D'importants travaux sont à prévoir, qui démarreront dès l'obtention du permis de construire, pour une prévision d'ouverture du restaurant dès septembre ou octobre 2017.
* La Communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup, née le 1er janvier 2010, compte 36 communes pour 47 091 habitants. Elle s'étend sur 57 000 ha.
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