Depuis son prêt BPI (2,6 M€) en 2015, Kyomed (CA : 675 000 € en 2016) évolue avec ses partenaires historiques (ICM, CHU Montpellier, Sanofi...) et vient d'accueillir un nouvel actionnaire, le professeur Jean Bousquet. Elle envisage une prochaine augmentation de capital de 150 000 € d'ici début 2018 et deux embauches.

Depuis le 11 octobre, elle a débuté son partenariat avec Générations Mouvement sur un appel à projet de la Carsat Languedoc-Roussillon. L'accord sera signé avec Gérard Vilain, président de l'association, ce vendredi 13 octobre à Montagnac (34).

Tester les solutions Silver Economy

Un groupe de séniors se rendra dans le living lab modulable de la start-up Kyomed à La Valsière (Grabels 34). Ils testeront, comme dans leur propre salon, la nouvelle solution AlloBox TV, développée par Sigma Méditerranée à Carcassonne (11). Cette télécommande à six boutons colorés, permet d'afficher directement sur la TV des messages, photos ou autres vidéos, envoyés par la famille.

"La télévision reste un outil convivial, au milieu des maisons, analyse Pascal Chavernac, président d'Allobox TV. Nous avons une vision de technicien et c'est toujours intéressant d'avoir des retours sur l'ergonomie."

Ces tests, réalisés dans un environnement contrôlé et appuyés par des questionnaires, permettent à Kyomed de produire des recommandations sur les besoins réels des aînés pour ses clients. Le prix ? De 7 000 à 8 000 € pour des tests simples. Pour des protocoles plus longs, pouvant inclure des tests directement à domicile, les forfaits se situent entre 30 et 50 000 €.

"Nous répondons à différentes questions : comment informer la cible sur le produit, quel est le modèle économique, combien sont-ils prêts à payer, indique Daniel Laune, président de Kyomed. Avec des méthodologies de DesignThinking, on créé des scénarios d'analyses qualitatives et quantitatives."

L'enjeu de la diversité territoriale

Le partenariat avec Générations Mouvement va permettre à la start-up "bien implantée en Occitanie", de se déployer sur tout le territoire. Le 16 novembre prochain à Paris, Kyomed lancera une série de test avec une trentaine d'aînés, sélectionnés par l'association dans le Centre-Val de Loire. Mais Kyomed veut aussi adresser les séniors vivant en milieu rural.

"Nous avons signé notre premier partenariat avec la petite commune de Chalabre (11) et constater des différences très fortes quand on s'éloigne des métropoles. Il faut adapter les produits et services."

Rester à l'écoute de la cible

Si Kyomed ne rémunère pas ses testeurs, elle délivre un message de "participation citoyenne". Surtout, l'entreprise tient à attirer l'attention des industriels sur les réels besoins de leur cible.

"Beaucoup d'idées émergent dans le domaine de la Silver Economy, mais les nouvelles technologies impliquées doivent être simples, cohérentes et surtout non-intrusives. Les séniors ne veulent pas de solution espion."

Pour Kyomed, les solutions techniques développées actuellement doivent rester agiles pour ne pas se retrouver obsolètes dans cinq ans, quand les séniors auront eux-mêmes évoluer dans leur maitrise.