Trois ans de la French Tech Montpellier : quel bilan ?

Le 12 novembre 2014, Montpellier Métropole obtenait le label French Tech et se classait parmi les neuf premières métropoles labellisées. En février 2015, l’État la désignait comme "Opérateur Pass French Tech", un programme national d'accompagnement et de valorisation de jeunes entreprises en phase d'hypercroissance.
Philippe Saurel et les lauréats du Pass French Tech

Mardi 7 novembre, Montpellier Métropole fête les trois ans de sa labellisation French Tech. Au programme, un retour d'expérience de trois starts-up montpelliéraines, lauréates du Pass French Tech : Isotropix (Sam Assadian), Médincell (Christophe Douat) et Qualtera (Richard Mousties) et la remise du livre blanc "French Tech Montpellier, la croissance attitude".

Si le label met plutôt en avant un écosystème et donne des moyens d'actions (200 M€ pour des investissements et 15 M€ pour aider à la mise en place d'actions de visibilité à l'international), le Pass French Tech relève d'un concours national annuel. Il promet aux lauréats un suivi "privilégié et coordonné", ainsi qu'une "communauté d'excellence".

Trois ans de labellisation French Tech

D'après Laurent Biasetti, directeur délégué de la French Tech Montpellier, les start-ups du territoire ont levé entre "250 et 300 M€" depuis 2014. 11 000 emplois sont liés au numérique sur la Métropole qui est également le 5e site français pour la recherche avec 7500 chercheurs et 60 000 étudiants.

Pour accompagner l'écosystème, plusieurs initiatives : la création de la SATT en 2012, le BIC (qui fête ses 30 ans en décembre et représente plus de 5000 créations d'emplois), le programme d'accélération Big Up for Startup ou encore les quelque 500 événements annuels autour du numérique (dont le DigiWorld Summit en novembre).

"Le moteur pour la structuration de cet écosystème, c'est la diversité des acteurs et la constitution des entrepreneurs en association, comme avec Leader Occitanie par exemple, affirme Karim Messeghem, du LabEX Entreprendre."

L'élément clef dans le cahier des charges de la labellisation, est la création d'un lieu "Totem". La future Halle French Tech sur le quartier Cambacérès (8 000 m2 de surface pour 28 M€ d'investissements) sera livré fin 2019. En attendant, l'écosystème se retrouve dans le bâtiment de l'ancienne mairie (3100 m2).

"Ce label est fondamental et reconnu dans le monde entier", assure Philippe Saurel, président de la Métropole, de retour de Chengdu en Chine. Avec sa vice-présidente, Chantal Marion, il rappelle que l'ex-Agglomération avait dû se constituer en Métropole pour obtenir le label, et de préciser "que l'accompagnement des entreprises à l'international est une réalité ici depuis longtemps".

Pass French Tech : Montpellier en grande forme

Le 18 octobre dernier, cinq start-ups de Montpellier obtenaient le Pass French Tech pour la saison 2017-2018. Deux primos lauréats (Qualtera et Advicenne), et trois renouvellements avec Matooma, Net Acheteur et TabMo. Depuis 2015, 21 entreprises de la Métropole ont obtenu le prix et 11 ont vu leur labellisation renouvelée. Montpellier se classe ainsi juste derrière Paris, en nombre d'entreprises labellisées sur son territoire.

Pour Philippe Herbert, un des cofondateurs du Pass French Tech au niveau national, Montpellier fait un travail important au vu du nombre de Pass obtenus "surtout qu'ils se répartissent dans les trois catégories" (catégories par taille en fonction des CA).

"Il faut désormais que le territoire crée des ETI (plus de 50 M€ CA) et des licornes (plus d'1 Md€ CA). Pour cela, il est important d'adopter un modèle d'acquisition à l'américaine, c'est le challenge de la Région."

Autre challenge pour les pépites lauréates : le recrutement, les besoins peuvent augmenter rapidement et les entreprises peuvent peiner à attirer les talents. Mais chez Isotropix, Medincell et Qualtera, on évoque des "gains de visibilité importants au moment de la labellisation", que ce soit pour les financements ou sur le recrutement.

Matooma : trois fois champion

Matooma a vu son Pass French Tech renouvelé cette année pour la troisième fois.

"Je pense que nous sommes les seuls en France, indique Frédéric Salles, co-fondateur. C'est la preuve de notre bonne santé et d'une phase d'hypercroissance sur trois ans."

La start-up a réalisé 5,4 M€ de CA en 2016 et anticipe 8 M€ cette année. Sur les résultats nets, Frédéric Salles avance 1 M€ pour l'exercice 2017.

"Ce sont des critères, mais il y a aussi le déploiement à l'international. Sur les avantages, le Pass nous amène de la visibilité et un suivi. Il permet aussi de rencontrer ses pairs. Je serai d'ailleurs le 21 novembre prochain au ministère de l'Économie, avec Bruno Lemaire et Emmanuel Macron pour une conférence sur la feuille de route économique du gouvernement."

Le dirigeant évoque aussi des relations facilitées avec bpifrance. Si la promesse d'accompagnement des lauréats semblent être une réalité, Frédéric Salles émet une réserve sur les implications business de cette labellisation.

"L'Union des groupements d'achat public a refusé de notre référencement, à cause de notre statut de "start-up". Depuis trois ans, on a reconnu notre travail mais nous n'avons pas d'accès privilégié au marchés publics, c'est regrettable. Les collectivités ont intérêt à travailler avec des start-ups dans leur domaine de compétence."

Les lauréats du Pass depuis 2015 : Awox, Matooma, Isotropix, Scimob, Pradeo, Private Sport Shop, Enova Santé, Tageos, Seclab, Dedienne Santé, Sensorion, I2A, Outremer Yachting, Sens Digital, Net Acheteur, TabMo, Web Geo Services, Medincell, Clic Emotion, Qualtera, Advicenne.

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