MedinCell triple sa surface

Avec quinze contrats noués avec l’industrie pharmaceutique, la PME héraultaise spécialisée dans la délivrance prolongée des principes actifs des médicaments, passe la vitesse supérieure : elle vient de tripler sa superficie et prépare son entrée en bourse d’ici 18 à 24 mois.

Comme aux échecs où il faut avoir plusieurs coups d'avance sur l'adversaire, MedinCell anticipe ses succès à venir. La PME de Jacou (34), entrée il y a six mois en phase de développement clinique pour sa technologie brevetée (une formulation à base de polymères biodégradables permettant la délivrance contrôlée des principes actifs des médicaments dans le corps), vient de tripler sa superficie (pour 400 000 € investis) et augmente ses effectifs, passant de 39 salariés à plus d'une cinquantaine en mars 2015.

Déjà, une quinzaine de contrats ont été noués avec les majors du secteur pharmaceutique mondial, pour une mise en marché des premiers médicaments dans cinq ans.

« Notre valeur ajoutée, c'est une technologie brevetée mais évolutive, explique Danaë Geraud, directrice administrative et financière chez MedinCell. C'est comme si on travaillait avec une énorme bibliothèque de polymères. En fonction des médicaments, on pioche dedans pour aller chercher les meilleures combinaisons possibles. »

Conséquence : les coûts de recherche et de production sont très faibles (autour de 2 dollars la dose), jusqu'à 10 fois moins que les barèmes du marché.

Dans ce contexte, MedinCell, dont l'activité a doublé ces deux dernières années,  annonce son entrée en bourse d'ici 18 à 24 mois. « En plus d'une visibilité accrue, cela va nous permettre d'étendre notre technologie en faisant des achats externes par échange d'actions », détaille Danaë Geraud. Un fonctionnement qui a déjà réussi au fondateur de la PME, Anh Nguyen, créateur de deux sociétés sur ce modèle aux États-Unis, Invitrogen et Syntro, entrées au Nasdaq en cinq ou six ans.

Des médicaments pour le plus grand nombre

Mais les ambitions de l'entreprise, qui brigue une place "parmi les leaders mondiaux dans le domaine pharmaceutique », vont plus loin.

« L'introduction en bourse n'est que la première étape d'une visibilité que l'on souhaite internationale, insiste Danaë Geraud. Notre mission est et a toujours été d'offrir les meilleurs médicaments au plus grand nombre et au plus bas coût ».

D'ailleurs, sur l'ensemble des médicaments développés actuellement par la PME, six sont des génériques. « Ce qu'on appelle des supergénériques, c'est à dire des médicaments tombés dans le domaine public ou qui vont y tomber, et que l'on peut re-breveter en y apportant la technologie MedinCell ».

MedinCell travaille, par ailleurs, sur des médicaments ciblant les pays en voie de développement : pour le traitement des maladies exotiques (malaria, cécité des rivières, etc.), pour le contrôle des naissances, etc. Avec une autre piste de développement vers ces pays émergents où l'accès aux soins reste souvent difficile et les médicaments trop onéreux pour les populations locales  : les médicaments « longue durée », grâce à ce système injectable breveté de délivrance prolongée de médicaments. Comparable à une mini pompe virtuelle injectable, il permet de travailler sur des versions un mois, trois mois, un an de ces médicaments.

MedinCell est le lauréat du Grand Prix des Trophées de l'export 2014, organisés par CCI International.

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