Nosopharm intègre un projet européen sur les antibiotiques

L’entreprise nîmoise Nosopharm, spécialisée dans la R&D de nouvelles molécules anti-infectieuses, a annoncé le 7 décembre avoir rejoint un projet européen visant à contrer la résistance aux antibiotiques. Elle prévoit d’amener son 1er antibiotique d’une nouvelle classe jusqu’au stade clinique.
Cécile Chaigneau

Nosopharm, entreprise nîmoise fondée en 2009 et dédiée à la R&D de nouveaux médicaments anti-infectieux, a annoncé le 7 décembre avoir été sélectionnée pour rejoindre le projet European Gram-negative Antibacterial Engine (ENABLE), visant à améliorer le développement d'antibiotiques potentiels contre les infections provoquées par des bactéries multirésistantes.

Un coût social élevé

Chaque année en Europe, les pathogènes hospitaliers multi-résistants aux antibiotiques sont responsables d'au moins 380 000 infections et de 25 000 décès directs. Le traitement annuel et les coûts sociaux sont estimés à 1,5 Mds €.

ENABLE est l'un des sept projets du consortium New Drugs For Bad Bugs (ND4BB), qui fait partie du programme de lutte contre la résistance aux antibiotiques de l'Innovative Medicines Initiative (IMI), partenariat entre l'Union Européenne, représentée par la Commission européenne, et l'industrie pharmaceutique européenne, représentée par l'EFPIA, European Federation of Pharmaceutical Industries and Associations).

Partenariat sans précédent entre l'industrie, la recherche académique et les organisations de biotechnologies dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques en Europe, le NDABB est doté d'un budget de 100 M€.

75 % des coûts de R&D financés

La biotech nîmoise vient ainsi renforcer le portefeuille de R&D d'ENABLE en y apportant le programme le plus avancé à ce jour, NOSO-95179. Il s'agit du premier antibiotique d'une nouvelle classe, destiné au traitement des infections nosocomiales multi-résistantes.

Grâce à ce projet qui lui fournira un accès à une expertise technique de haut niveau et à un soutien financier important, Nosopharm prévoit d'amener cet antibactérien jusqu'au stade clinique. ENABLE financera en effet 75 % des coûts de R&D interne de Nosopharm tant que le programme sera actif, annonce l'entreprise dans un communiqué.

« Être sélectionné pour le projet ENABLE renforce la position de Nosopharm parmi les sociétés les plus innovantes dans la R&D d'agents antibactériens, souligne Philippe Villain-Guillot, président de Nosopharm. Cela marque une étape importante du développement de notre candidat NOSO-95179. Nous prévoyons d'entamer des études précliniques en 2018 et de lancer une étude clinique chez l'homme en 2019. »

Nosopharm, qui s'appuie sur une équipe de sept personnes, participera également à des activités de recherche collaborative avec les partenaires experts d'ENABLE en Europe.

« Ce projet renforcera la propriété intellectuelle de Nosopharm car tous les résultats obtenus avec NOSO-95179 resteront la propriété de la société », souligne l'entreprise.

« L'IMI se réjouit de voir que des projets tels qu'ENABLE peuvent aider des PME à faire avancer leurs programmes pendant les phases de développement les plus importantes, indique Pierre Meulien, directeur général de l'IMI. C'est un bel exemple qui prouve que des partenariats privé-public comme l'IMI parviennent à s'attaquer à des défis scientifiques et commerciaux majeurs, pour le bénéfice des patients. »

Cécile Chaigneau

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