L’I2ML de Nîmes ouvre une antenne à Toulouse-Blagnac

Jean-Marc Blanc, le directeur de l’Institut méditerranéen des métiers de la longévité (I2ML) à Nîmes (30), annonce l’ouverture prochaine d’une antenne du living-lab santé à Toulouse-Blagnac. Il sera baptisé Modu-Lab et dédié au parcours de la fragilité dans la ville devenue intelligente.
Cécile Chaigneau
Après son living-lab de Nîmes centré sur le bien-vieillir à domicile, l'I2ML va adapter le concept à la mobilité en coeur de ville pour celui de Blagnac.

Modu-Lab. Tel sera le nom du futur living-lab santé qui ouvrira ses portes théoriquement à la fin du 1e trimestre 2018 (le recrutement d'un chargé de mission est en cours) à Blagnac, à deux pas du site d'Airbus dans la proche banlieue toulousaine. Il s'agit d'une émanation de l'Institut méditerranéen des métiers de la longévité (I2ML), living-lab santé de Nîmes.

« Nous avons répondu à un appel d'offres de Toulouse Métropole qui voulait créer un living-lab, explique Jean-Marc Blanc, directeur de l'I2ML. Le living-lab de Nîmes est centré sur le bien-vieillir au cœur du domicile. Nous avons proposé d'orienter celui de Blagnac sur le parcours de la fragilité, sur le fait de se déplacer dans la ville devenue intelligente... A Toulouse, il existe une réalité forte autour de la data et de l'aéronautique. Le pôle Aérospace Valley réfléchit par exemple au transfert de compétences de l'avion vers le véhicule, le déplacement. Il manque la parole de l'usager. »

Le lieu se voudra le plus modulaire possible (d'où son nom) afin d'y proposer de la recherche autour de la fragilité et du vieillissement, mais aussi de l'information, de l'accueil et des rencontres, des tests, de la formation.

Influer sur les politiques publiques

Le projet s'articulera autour d'un partenariat avec la Ville de Blagnac et Toulouse Métropole, mais disposera également d'un appui du Conseil départemental 31, de la Région Occitanie (l'agence Madeeli est associée au projet), et de l'écosystème toulousain. Des collaborations devraient aussi s'engager avec les deux living-labs régionaux déjà en place dans l'Ariège (l'EHPAD Bellissen à Foix) et le Tarn (ISIS/Connected health Lab, à Castres), avec lesquels Jean-Marc Blanc évoque la possibilité de « créer une chaire sur la prévention de la fragilité, dont Modu-Lab serait le trait d'union ».

« Nous voudrions que Modu-Lab soit un lieu expérimental et que cela influe sur les politiques publiques, ambitionne Jean-Marc Blanc. Depuis six mois, je m'aperçois que chacun réfléchit de son côté, mais ne se parle pas forcément... La Région aimerait bien qu'on en profite pour travailler également sur ces problématiques en lien avec la ruralité, la montagne. »

Le living-lab bénéficiera de financements émanant de Toulouse Métropole essentiellement, mais aussi de l'Europe pour son équipement. Jean-Marc Blanc avance également l'idée de monter en partenariat public-privé via un groupe de mécènes d'entreprises toulousaines et languedociennes.

Être identifié dans l'Eurorégion

L'I2ML était quant à lui présent, le 28 septembre, aux rencontres TIC santé à l'université de Vic en Catalogne, soutenues par l'Eurorégion Pyrénées-Méditerranée. Cette année, la thématique s'intitulait « Inventer des solutions numériques pour garantir le parcours de la fragilité dans la smart-city ».

« C'est Matthieu Faure, notre docteur en informatique, qui est intervenu sur la problématique de technologies très abouties qui ne trouvent pas leur marché, parfois tout simplement parce qu'on n'a pas demandé l'avis de l'usager, raconte Jean-Marc Blanc. L'I2ML est au cœur d'une région très concernée par la problématique du bien-vieillir, et nous voulons être identifié dans l'Eurorégion. »

À Nîmes, le living-lab, qui emploie six personnes, est en train de recruter deux nouveaux docteurs et lance de nouveaux projets avec des industriels, orientés en recherche appliquée sur deux axes : la prédictibilité des chutes et les aspects de politiques publiques.

« Nous avons constaté un vrai engouement des collectivités locales à aller interroger les citoyens sur leurs conditions de vie afin de dessiner une carte du bien-vieillir et ensuite déployer les infrastructures qui pourraient être manquantes. »

Cécile Chaigneau

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