Futurapolis fait sa 1e escale santé à Montpellier

Le forum de l'innovation et de la high tech a organisé sa 1e édition dédiée à la santé les 13 et 14 octobre à Montpellier. L'événement a réuni un plateau fourni de chercheurs, médecins et biologistes, complété par une galerie de l'innovation ouverte aux start-ups nationales et locales.
Les participants de la 1e table-ronde : "Demain, tous génétiquement modifiés ?

Futurapolis, le forum de l'innovation et de la high tech qui tiendra sa 6e édition à Toulouse en novembre, a organisé, en partenariat entre Le Point et la Métropole de Montpellier, sa première déclinaison en santé les 13 et 14 octobre à l'Opéra Comédie. Futurapolis Santé, qui a enregistré 2 500 participants en deux jours, a réuni un plateau d'experts intervenant sous forme de tables-rondes ou keynotes sur des sujets divers (génétique, cancérologie, domotique et robotique médicales, etc.) tandis qu'une "Galerie de l'innovation" permettait, toujours dans l'enceinte de l'opéra, de présenter et manipuler les technologies créées par des start-ups nationales ou locales (dont Resilient Innovation, Eden 3D, AnatoScope, Quantum, etc.).

"Le but de Futurapolis Santé est de vulgariser les avancées de la science pour que chacun puisse s'en emparer, déclare Philippe Saurel, maire et président de la Métropole. La médecine du futur est, pour Montpellier, une opportunité afin de de se développer en terme économique et en terme d'image, en France et en Méditerranée."

Les inconnues de la génétique

La première table-ronde, le 13 octobre, étaient consacrée à la thérapie génique, qui est aussi l'un des axes du projet "Montpellier, capital santé" porté par la Métropole. Centrée sur la question "Demain, tous génétiquement modifiés ?", elle a longuement questionné les perspective ouvertes par les très médiatiques "ciseaux moléculaires" : la technologie d'édition génétique baptisée CRISPR-Cas9 et découverte en 2012.

"Les maladies génétiques sont liées à des gènes porteurs d'anomalies, qui se modifient, explique Axel Kahn, médecin généticien et écrivain. Jusqu'ici, on ne savait pas réparer ces gènes, malgré des premiers essais datant de la fin des années 2000. C'est la grande innovation de CRISPR : nous pouvons désormais les réparer."

"Il existait des outils de génétique permettant de modifier les gènes à façon, poursuit Carine Giovannangeli, directrice adjointe de l'Institut bases moléculaires et structurales du vivant (Paris). On savait donc le faire, mais avec CRISPR, on passe à l'ère industrielle, avec un grand nombre d'applications possibles. Ce sont 25 ans de recherches sur la défense des bactéries au niveau moléculaire qui ont abouti."

Face aux enjeux économiques ouverts par CRISPR, la bataille des brevets fait déjà rage, selon les experts. Parmi la première salve d'essais cliniques qui ont démarré sur le seul domaine de la cancérologie, sept sont déjà menés en Chine.

"Cela va-t-il ouvrir des exclusivités réservées à tel ou tel grand institut de recherche ?, s'interroge Hervé Chneiweiss, président du comité d'éthique de l'Inserm. Les grandes agences comme l'Agence réglementaire américaine (FDA) et l'Agence Européenne des Médicaments (EMA) sont prudentes, et ne veulent pas accorder de brevets sur la technologie de CRISPR elle-même, seulement sur les applications."

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