Global Geomatic France : le Big Data contre le risque hydroclimatique

Labellisée GreenTech verte par le gouvernement le 6 décembre, la start-up nîmoise Global Geomatic France a créé un portail 3D facilitant l’échange de données pour la prévision hydrologique. Elle veut surfer sur le transfert de la compétence prévention des risques aux collectivités territoriales, en 2018, pour se développer, y compris à l’export.
Dirigeant la start-up nîmoise Global Geomatic France, David Lhomme et son associé Olivier Samat

Alors que la question du climat est devenue un enjeu global majeur, les acteurs se mobilisent et s'organisent pour limiter le changement climatique et ses impacts sur les écosystèmes et les sociétés. C'est le cas, à Nîmes (30), de Global Geomatic France, jeune pousse impulsée par David Lhomme, hydrogéologue de formation et spécialiste de la géomatique, qui a eu l'idée de combiner ses connaissances sur les problématiques de l'eau avec l'exploitation d'outils géomatiques.

« Global développe des solutions numériques de fusion, modélisation et diffusion des données hydroclimatiques géospatiales afin d'en faciliter l'usage », résume-t-il.

Un démonstrateur dans l'Aude

Initialement créée avec des partenaires espagnols sur des gestions de données type haute densité et cartographies environnementales, Global Geomatic France (cinq associés) se concentre désormais sur des outils appliqués aux problématiques de la gestion en ressource eau, deux chercheurs installés au Québec travaillant sur le cycle hydrologique.

« Dans un contexte général où la prise en compte du risque hydroclimatique sur la ressource en eau est de plus en plus prégnante avec une politique de l'eau pilotée par des agences à travers le dispositif SDAGE (Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux, NDLR) nous apportons des solutions innovantes pour permettre de rendre intelligibles et accessibles les données de façon à ce qu'elles ne soient pas cloisonnées chez les experts » explique David Lhomme.

C'est avec Hydroportal, son dernier projet collaboratif, que la start-up a été retenue parmi les 51 lauréats du second appel à projet « Jeunes pousses » initié par Ségolène Royal, ministre de l'Environnement, en charge des relations internationales sur le climat.

« Hydroportal est un portail géographique 3D collaboratif de mutualisation, de visualisation et de partage de l'ensemble des données liées à un bassin versant, détaille David Lhomme. La labellisation par le ministère de l'Environnement est très importante car elle va nous faciliter l'accès à certaines sources de données. Dédié aux syndicats et gestionnaires de l'eau, Hydroportal s'inscrit dans la transformation des données en service. Nous sommes au cœur de la thématique du Big Data. »

Financé par le gouvernement à hauteur de 150 000 € (avec l'obligation d'investir en plus 150 000 € dans la start-up), le projet, en phase d'industrialisation, va donner lieu à un démonstrateur sur le Syndicat Mixte des Milieux Nautiques et des Rivières de l'Aude. « Ce sera la vitrine de notre savoir-faire, les premières briques sortiront au premier semestre 2017 » affirme David Lhomme,

Une filiale au Québec

Face à l'amplification des phénomènes extrêmes - étiages de plus en plus sévères, crues de plus en plus fortes et évapotranspiration risquant d'exploser du fait de l'augmentation de la température -, Global Geomatic France se positionne comme un outil d'aide à la décision précieux pour les politiques territoriales et les gestionnaires de la ressource en eau.

Bénéficiant d'un contexte porteur, avec le transfert dès janvier 2018 de la compétence GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) au bloc local (communes et EPCI), la start up est accompagnée par le pôle compétitivité EAU (Montpellier) et le cluster Safe (Aix-en Provence). Ele est également en discussion avec l'incubateur d'entreprises ESA BIC (Agence Spatiale Européenne) et membre du consortium Aquasortium dans le but avoué de développer ses solutions à l'export auprès de bureaux d'études.

« Notre solution est innovante et peu exportée, souligne David Lhomme. D'ici 5 à 10 ans, nous avons le projet d'être un acteur incontournable avec une structure experte qui emploiera une vingtaine de chercheurs. »

Dans l'immédiat, Global Geomatic prévoit dès 2017 l'emploi de deux salariés, mise sur un CA de 200 000 € et devrait ouvrir une filiale au Québec.

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