MaSmartHome se lance sur le marché des promoteurs immobiliers

La start-up montpelliéraine MaSmartHome, spécialisée dans l’habitat connecté, s’inscrit dans une nouvelle stratégie : elle vise les promoteurs immobiliers auxquels elle propose un outil pour équiper les logements de fonctionnalités domotiques connectées. Une levée de fonds est en cours.
Cécile Chaigneau

Équiper un logement pour qu'il devienne intelligent... Telle est l'ambition de la start-up MaSmartHome, incubée au BIC à Montpellier, qui avait lancé dès avril 2015 un configurateur en ligne permettant de présenter les fonctionnalités domotiques du logement connecté existant (énergie, sécurité, confort, éclairage, automatisation, etc.), de mesurer les besoins et les attentes des occupants du logement et d'estimer l'installation de ces fonctionnalités.

« Au départ, notre idée était de créer un bureau d'étude pour accompagner les artisans dans la transition vers les objets connectés, explique Angelo Blot, cofondateur de MaSmartHome. Mais on est passé d'un marché élitiste à un marché grand public. Avec mon associé Jérôme Barthès, on a observé qu'il y avait une vraie méconnaissance des fonctionnalités, des prix, du matériel. D'où cet estimateur en ligne, qui a immédiatement bien marché... On a commencé à mettre en relation des particuliers avec des installateurs proches géographiquement. Mais c'était trop chronophage et pas rentable ! On a alors pensé aux promoteurs immobiliers qui font beaucoup de logements. »

En contrat avec Icade

L'idée séduit rapidement le groupe Icade, aujourd'hui le premier gros client de MaSmartHome avec lequel la start-up a travaillé pour co-construire une offre à destination des promoteurs immobiliers.

« Nous avons signé un contrat-cadre en mars dernier, et le groupe Icade a annoncé qu'à partir de septembre prochain, leur objectif est de connecter 90 % de leurs nouveaux logements en passant par MaSmartHome, se réjouit Angelo Blot. Ça devrait représenter un chiffre d'affaires de 300 000 à 400 000 € par an. »

La plate-forme MaSmartHome, qui devrait être prête en août, récupérera chez le promoteur les éléments techniques des logements à construire et le logiciel proposera une solution de fonctionnalités connectées.

« On crée un bot informatique (logiciel automatisé de conversation, NDLR) qui interroge chaque acquéreur pour savoir ce qu'il attend de son logement en terme de fonctionnalités domotiques. Par exemple, un réveil connecté qui lance l'ouverture des volets roulants et allume une lumière. Les solutions seront interopérables et évolutives, ce qui permettra à l'occupant du logement de continuer à s'équiper en objets connectés ou nouvelles fonctionnalités s'il le souhaite. Notre objectif est de créer un écosystème simple pour tout le monde, de créer des solutions plug & play, gérable par l'utilisateur final. »

« BIM ready »

La plate-forme donnera aux promoteurs une visibilité de coût, grâce au catalogue comptant à ce jour quelque 1 500 produits référencés.

« L'équipement pour un logement neuf connecté représente 1 500 à 2 000 € de surcoût », précise Angelo Blot.

Le modèle économique de la start-up s'appuie sur un abonnement mensuel du promoteur, qui peut se poursuivre après livraison des logements et être repris par les occupants gratuitement, ainsi que sur des commissions d'apport d'affaires aux domoticiens, électriciens, etc.

A terme, la start-up, qui se dit « BIM ready », prévoit de développer l'intelligence artificielle qui lui permettra d'intervenir sur les problèmes de connexion. Cet été, elle devrait lancer une plate-forme à destination des occupants d'un logement existant souhaitant s'équiper en fonctionnalités connectées.

Levée de fonds en cours

La start-up a été accélérée par NUMA Montpellier de septembre 2016 à janvier 2017. Pour l'heure, Angelo Blot et Jérôme Barthès sont seuls dans l'entreprise. Ils annoncent un chiffre d'affaires de 30 000 € et « 100 000 € signés, grâce à un à deux programmes immobiliers signés par semaine ».

Une levée de fonds de 600 000 a 800 000 € est en cours, avec comme objectif de recruter des commerciaux pour la rentrée, de consolider l'outil, et à terme de viser l'internationalisation.

« Aujourd'hui, il n'y a plus du tout de résistance chez les promoteurs, constate Angelo Blot. Bouygues Immobilier a décidé qu'à compter de fin 2017, tous ses nouveaux logements seront connectés ou connectables. Tous les autres promoteurs ne peuvent que constater que les standards de l'immobilier changent et qu'ils vont devoir s'aligner. Car à terme, tous les logements non connectés seront dévalorisés. Les gros promoteurs nationaux ont une stratégie dans ce sens. »

Cécile Chaigneau

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