Forssea Robotics invente une tête chercheuse sous-marine

Un mini robot sous-marin autonome capable de connecter des stations en grandes profondeurs : la technologie de rupture développée par Forssea Robotics, à Frontignan (34), est à même d’intéresser l’industrie pétrolière offshore, mais aussi la défense ou l’exploration scientifique sous-marine.
Cécile Chaigneau

La start-up Forssea Robotics, créée en mai 2016 à Frontignan (34) par Gautier Dreyfus et accélérée au sein de l'accélérateur de l'École Polytechnique, a développé un mini-robot sous-marin, sorte de tête chercheuse capable de guider un câble vers des stations situées dans de grandes profondeurs pour les ravitailler en énergie ou transférer des données.

L'idée est née de la rencontre de Gautier Dreyfus, alors ingénieur dans le pétrole, avec Maxime Cerramon dont la société Searov Offshore, à Frontignan (34), achète des robots sous-marins pour les louer à des entreprises pétrolières pour des opérations sous-marines.

Le premier débouché industriel de cette innovation de rupture est naturellement le secteur de l'exploration pétrolière offshore. Elle permettra par exemple à un navire léger de mener des opérations jusqu'alors réservées à des navires lourds et coûteux.

« 80 % du coût d'une opération en mer, c'est le bateau, explique Gautier Dreyfus. Notre système est déployable sur un bateau plus petit. Les robots existants ne sont pas optimisés pour remonter les objets alors que notre système le permettra. »

La défense intéressée

En janvier 2017, Forssea Robotics a testé son produit dans la rade de Brest. Selon le fondateur, le prototype « essai réel » sortira en décembre prochain et pourra descendre à 2 000 m de fond. S'ouvrira alors une période de tests en mer et de certification,  pour une commercialisation envisagée fin 2018.

Outre l'industrie de l'exploration pétrolière, c'est le secteur de la défense qui, avec le développement des drones sous-marins, pourrait être intéressé par cette technologie.

« Le produit sera un peu différent, et nous le co-développerons avec un gros industriel plus tard, précise Gautier Dreyfus. Par ailleurs, le marché des richesses marines, c'est à dire les minerais sous-marins profonds et l'exploration scientifique, constitue une niche à gros potentiel pour nous. Autre perspective : les énergies renouvelables hydroliennes, pour lesquelles des essais sont envisagés d'ici un an. »

Une 2e levée de fonds en 2018

L'entreprise avait réalisée, à l'été 2016, une 1e levée de fonds d'amorçage de 500 000 € auprès de business-angels afin de financer le développement du prototype de son robot sous-marin communicant.

Lauréate en juillet dernier du concours I-Lab (aide à la création d'entreprise, organisé par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, et par bpifrance), elle a donc perçu une aide de 200 000 €, à laquelle s'est ajouté un soutien de l'ADEME.

Une autre levée de fonds d'environ 2 M€ est prévue pour le 1e semestre 2018, destinée à financer l'industrialisation et le début de la production du robot à plus grande échelle.

« Nous ferons appel à plusieurs fournisseurs européens, la production se fera en France et l'assemblage à Frontignan », précise Gautier Dreyfus.

Actuellement, Forssea Robotics emploie une dizaine de personnes, entre Frontignan et Paris.

Gautier Dreyfus confirme que le partenariat de R&D scellé avec Searov Offshore, est maintenu malgré la vente, en juillet dernier, de Searov Offshore au scandinave DeepOcean.

Cécile Chaigneau

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