« Faire de la région le centre du monde du kite »

Au Club de l'éco, organisé jeudi dernier pendant le Mondial du vent à Leucate, les acteurs du kitesurf ont voulu prouver que ce sport extrême avait un réel potentiel économique.


Les intervenants étaient :
- Joël Abati, conseiller régional en charge des sports
- Jean-Claude Benintende, président national de la fédération française de vol libre
- Raphaël Salles, ancien champion international et constructeur de matériel de kitesurf (société F-One)
- Régis Mortier de RMK2, agence de consulting spécialisée dans le kitesurf

→ Y a-t-il de vraies retombées économiques ?
Des études de la CCIR et de la Direccte (PDF) estiment que le kitesurf représente aujourd'hui en Languedoc-Roussillon 110 acteurs éco (industriels, écoles, distributeurs, organisateurs d'événements, etc), une centaine d'emplois directs et 250 emplois en saison estivale.

Jean-Claude Benintende estime que le Languedoc-Roussillon peut s'attendre à de « réelles » retombées.

« Pour le dire, on peut s'appuyer sur une étude réalisée sur le vol libre à Annecy en 2010 : elle a montré des retombées sur l'hôtellerie, la restauration, la grande distribution avec des chiffres supérieurs à ce que l'on espérait. Il y a aussi eu des enquêtes sur l'Aquitaine autour du surf, qui montrent un impact sur l'ensemble du littoral. »

Selon Régis Mortier, le surf a créé 6 000 en Aquitaine : « il a permis de générer un chiffre d'affaires de 1,4 Md et de se positionner comme leader mondial du sport. »

→ Y a-t-il possibilité de créer des entreprises ?
L'ancien champion international de Montpellier, Raphaël Salles, est à la tête de FOne, le n°3 mondial des constructeurs de kitesurf. D'après lui, il faut « d'abord accompagner les industriels présents », mais il y a une réelle opportunité pour les accessoiristes, les fabricants de vêtements, les créateurs d'événements, etc.

« Le kitesurf est un marché de niche. Il faut aussi qu'on se diversifie. Cela peut passer par la traction de bateaux avec nos ailes de kite. C'est encore au stade de la recherche. Là, cela demande des fonds. Aux États-Unis, ils ont des budgets importants, de l'ordre de 2 à 3 Mds de $. »


→ Que faire pour que la filière décolle ?
Les intervenants ont fait toute une série de préconisations :

- développer les événements comme le Mondial du vent de Leucate (https://www.mondial-du-vent.com/) et le FISE de Montpellier (https://www.fise-events.net/fr/)

- créer des zones de pratiques. Il en existe 70 zones, répertoriées sur 220 km de côtes. Mais il y a des réticences des communes et parfois des interdictions préfectorales.
« Historiquement, on n'a pas su proposer autre chose que bronzer sur la plage. Il n'y a pas eu la volonté de développer la « beach culture », des activités de plage. Quand le kite demande à trouver sa place, il vient en concurrence avec l'espace réservé aux baigneurs », explique Régis Mortier.

- aider la formation des jeunes : de la découverte de l'air avec le cerf-volant aux classes découvertes du kitesurf dans les collèges et les lycées.

- fédérer les acteurs
Joël Abbati a assuré que le Conseil régional suivait de près la filière du kitesurf :
« Si le Mondial du vent est diffusé sur TF1, ça prouve qu'il y a une reconnaissance du kite, et donc qu'il y a un mouvement à développer autour. La volonté politique, ici, consiste à aider les ligues à former. Si nous avons des champions de kite, il faut les mettre en avant. Il y a donc toute une synergie à trouver. Mais attendons que des projets se structurent avant de nous engager... Nous avons longtemps eu le regard tourné vers les terres, mais aujourd'hui, il y a un changement de cap avec Christian Bourquin. »

Une association des professionnels du kitesurf en Languedoc-Roussillon, KLR, a d'ailleurs été créée en 2010. Elle a élaboré un programme d'actions à mettre en œuvre pour faire émerger cette filière (https://www.kitelr.fr/).

Gwenaëlle Guerlavais
Avec Anthony Rey

Le Club de l'éco était organisé sous le parrainage de la Banque Populaire Sud et avec le soutien du Mondial du vent et de la mairie de Leucate.

Légende : le plateau du Club de l'éco. De gauche à droite, Régis Mortier, Raphaël Salles, Jean-Claude Benintende et Joël Abbati.
Crédit photo : Anthony Rey


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