Agrexco en liquidation judiciaire

L'entreprise devait être l'une des principales actrices du développement du trafic du port de Sète. Sa mise en liquidation a été prononcée mardi dernier par le tribunal de commerce de Tel-Aviv.

La société Agrexco-Carmel a été placée en liquidation judiciaire mardi 30 août 2011. Exportateur israélien de fruits et légumes et de fleurs, Agrexco était dans le collimateur du tribunal de commerce de Tel-Aviv depuis le 5 juillet 2011, date à laquelle l'entreprise avait été mise en observation.

Partie intégrante de la stratégie de développement du port de Sète, Agrexco était l'un des clients de la société Reefer Terminal Sète (RTS) détenue à 100 % par GF Porterm, filiale de la holding GF Groupe appartenant à la famille italienne Orsero.

Largement soutenue par la Région, l'installation d'Agrexco promettait l'embauche de 200 personnes et une hausse notable du trafic du port de Sète qui cherche à atteindre les 9 millions de tonnes (Mt) en 2020 (3,5 Mt en 2011). Lors d'une conférence de presse, le président de Région, Christian Bourquin, ne se dit « pas inquiet » et assure que « RTS trouvera un remplaçant à Agrexco ».

Les navires de la société, d'une capacité de 5 000 palettes et de 600 conteneurs, auraient dû commencer à décharger leurs palettes de fruits et légumes chaque semaine depuis juin 2011. Jusqu'ici, l'entrepôt flambant neuf de 26 000m2 dans le port de Sète n'a accueilli que quelques palettes de pommes de terre en guise d'essais d'Agrexco et quelques palettes de bananes des Antilles par la compagnie MarFrêt. Seul le trafic de conteneurs aurait débuté depuis le 15 novembre 2010. Bernard Houillier, président de Reefer Terminal Sète, n'a pas souhaité répondre à nos questions.

Depuis l'annonce, en 2009 par Georges Frêche, de l'arrivée d'Agrexco dans le port de Sète, une coalition devenue européenne s'était opposée à cette installation, alertant sur les pratiques d'Agrexco qui, selon ses opposants, « est une compagnie publique israélienne qui exporte 70 % des produits issus des colonies israéliennes, illégales selon les résolutions de l'ONU ».

Agrexco, dont le chiffre d'affaires mondial est de 580 M$ (406 M€), était détenu à 30 % par l'État d'Israël, 57 % par Plant Production and Marketing Board (contrôlé par le ministère des Finances et le ministère de l'Agriculture) et à 11 % par Tnuvo Food Industries Ltd.

Le tribunal devrait à nouveau se réunir le 11 septembre 2011 pour sceller définitivement le sort de l'exportateur.

Ysis Percq

Légende : Agrexco aurait dû débarquer ses marchandises depuis juin 2011.
Crédit photo : Edouard Hannoteaux


À lire également :
- Un nouveau portique pour booster le port de Sète
- Port de Sète : 200 M€ injectés sur 10 ans par la Région et 110 M€ d'ici à 2010 par des investisseurs privés

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.