ArcelorMittal a inauguré, le 20 septembre, une ligne de production d'aciers électriques haut-de-gamme. Un investissement de 90 M€, qui positionne l'usine lozérienne comme unique site de production sur ce produit high-tech.

Saint-Chély-D'apcher (48) est officiellement devenue, le 20 septembre 2013, la capitale mondiale de l'acier électrique haut de gamme pour la production d'énergie. « Il y a un savoir-faire ancestral : l'usine ArcelorMittal de Saint-Chély-D'apcher produisait historiquement de l'acier électrique pour des petits moteurs de type machine à coudre », indique Jean-Luc Maurange, le directeur de la division Sud-Ouest Europe du géant de l'acier, qui emploie, à Saint-Chély, près de 200 personnes.

Désormais, ce sont les produits (à base d'acier électrique) à haute valeur ajoutée qui pourront être développés : en tête de liste, les moteurs électriques pour l'automobile, les éoliennes, mais aussi des moteurs électriques industriels.

« Le marché est mondial, assure Jean-Luc Maurange. En 2005 - 2006, les constructeurs automobiles nous ont approchés en nous parlant de l'évolution du marché de « l'électromobilité ». On a travaillé avec eux, mais en 2008, la crise a mis un léger coup d'arrêt aux achats de voitures. La reprise en 2010 nous a poussés à prendre notre décision et à investir. »

Au total, ce sont 90 M€ qui ont été nécessaires pour construire la nouvelle ligne, dont 60 M€ par le géant de la métallurgie, tandis que la Société d'économie mixte de la Lozère participait à hauteur de 30 M€. Un investissement qui a donné lieu au recrutement de 20 personnes, lors de la mise en service de la ligne, en mars. Si le marché tient ses promesses, dix personnes de plus pourront être embauchées.

« L'usine saura s'adapter au marché, explique Jean-Luc Maurange. Du côté de l'énergie éolienne, le marché correspond aux hypothèses de départ, notamment avec le développement de l'éolien offshore. Les centrales énergies sont, en Chine et en Inde, un marché assuré. En revanche, côté véhicule électrique, si l'hybride va bien, il y a du retard sur le tout électrique chez les constructeurs automobiles. »

En cause, selon le directeur : les banques, encore un peu frileuses à se lancer sur le marché de la transition énergétique ; mais également un manque d'équipement des territoires, notamment en bornes électriques, même si un projet de directive européenne obligera la France à s'équiper de près de 100 000 bornes d'ici à 2020.

Pas de quoi, néanmoins, entamer l'enthousiasme des dirigeants d'ArcelorMittal : la ligne produit actuellement 120 000 T (en volume annuel) d'acier par an, mais a une capacité de 210 000 T. « Il s'agit d'un produit de niche et la seule usine concurrente est au Japon », souligne Jean-Luc Maurange.

Amandine Ascensio

Légende : La nouvelle ligne de production, longue de 400 m couvre une surface de 10 000² sur les 90 000m² de la totalité de l'usine.
Crédit photo : ArcelorMittal