Deinove signe le bioéthanol de 2e génération

Grâce à la découverte mondiale signée par Deinove, les voitures pourraient rouler, en 2014, avec un additif bio-éthanol extrait de la paille et du son de blé.

Première mondiale : la société Déinove vient de mettre au point un nouveau procédé de production de bioéthanol.

Les chercheurs, installés dans la pépinière Cap Alpha à Clapiers (34), sont aujourd'hui capables de produire ce bio- additif à l'essence à partir de biomasse d'origine agricole.

Grâce à la bactérie déinocoque, issue d'une étonnante collection de six cent souches, ils ont réussi à dégrader la matière première d'origine céréalière, du son et de la paille, pour obtenir, dans un deuxième temps, le bioéthanol.

Le cycle complet de recherches a duré vingt-quatre mois.

L'industrialisation, via le partenaire Tereos, opérateur de niveau mondial sur le marché du bioéthanol, est promise pour 2014 avec d'importantes perspectives de développement qui peuvent s'ouvrir sur le Brésil et les États-Unis.

« Nous espérons industrialiser ce procédé à moindre coût selon la théorie du coucou : installer la nouvelle technologie dans un nid industriel déjà existant avec peu de frais d'adaptation. Ce procédé est bien plus économe en énergie. Il utilise comme matière première des résidus faiblement ou pas valorisés et non plus des denrées alimentaires dont les prix flambent actuellement», estime Jacques Biton, P-dg et fondateur de Déinove en 2006, qui vante cette innovation en rupture avec le système actuel de fabrication du bioéthanol.

Le nouveau bioéthanol semble réunir toutes les qualités pour s'imposer comme la nouvelle référence.

« Pour l'instant, nous allons passer à la production en laboratoire à plus grande échelle, une nouvelle étape nécessaire avant d'entamer le cycle proprement dit d'industrialisation », ajoute Patrick Hivin, l'un des animateurs de l'équipe de vingt chercheurs rassemblés à Cap Alpha.

Le bioéthanol 2 ne devrait pas révolutionner le prix à la pompe. Il pourrait, dans le meilleur des cas générer une érosion de quelques centimes (0,94 € le litre, tarif actuel du E85) mais il inscrit d'ores et déjà le biocarburant sur une orbite vertueuse puisqu'il n'utilise plus directement des cultures vivrières comme matière première.

Déinove dépense 5 M€ par an en R&D. La position financière nette de la société atteignait + 7,1 M€ à fin juin 2012, permettant de couvrir ses besoins au moins jusqu'à fin 2013.

Christian Goutorbe

Légende: Jacques Biton, P-dg de Deinove

Crédit photo: Christine Caville

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