Egis crée Seaboost, une nouvelle filiale à Montpellier

Concevoir des solutions innovantes de micro-habitats à poissons pour restaurer la biodiversité des fonds maritimes : telle est l'ambition de la nouvelle filiale du groupe Egis, Seaboost, dévoilée le 2 juillet.


Quais, pontons, fondations d'éoliennes, plates-formes off-shore, piles de pont, digues, brise-lames, jetées, canalisations marines, etc. Tous ces ouvrages maritimes aménagés par l'homme sont autant de sites que l'on peut rendre pro-actifs pour la biodiversité.

Le groupe Egis, et plus particulièrement sa filiale Egis Eau à Montpellier, s'est penché sur la question et y travaille depuis près de trois ans. En fin d'année 2013, Egis a créé une filiale dédiée, baptisée Seaboost, dont le siège social est à Montpellier.

Mercredi 2 juillet, Seaboost présente son expérimentation, menée dans le cadre du programme de recherche appliquée GIREL, dans le Grand port maritime de Marseille : des solutions innovantes de restauration écologique marine.

« L'aménagement des zones portuaires a entraîné la destruction d'une partie des petits fonds côtiers, explique Thierry Monier, directeur général de Seaboost (également directeur du développement chez Egis Eau). Nous avons donc expérimenté des solutions de micro-habitats en milieu portuaire, servant d'abris pour les alevins afin de favoriser leur survie dans les bassins portuaires. »

En se basant sur le bio-mimétisme, l'entreprise a conçu et développé deux modules d'habitats : le module roselière (s'apparentant aux faisceaux racinaire des roselières des lagunes méditerranéennes) et le module oursin (ressemblant à un oursin à longs piquants entre lesquels les poissons trouvent un abri adapté contre leurs prédateurs).

Ces habitats améliorent le potentiel d'accueil des ouvrages sur lesquels ils sont fixés, l'objectif étant de recréer la fonctionnalité de nourricerie, autrefois assurée par les petits fonds marins de la rade Nord de Marseille et du Golfe.

Après une phase de prototypage et d'expérimentation, Egis met ces solutions en application : près de 150 m3 de micro-habitats sont en cours de déploiement afin d'équiper près de 240 mètres linéaires de quais et de digues, dans les bassins est et ouest du Grand Port Maritime de Marseille-Fos.

Le programme GIREL, initié par l'Agence de l'eau et le Grand Port Maritime de Marseille, avec l'appui du pôle de compétitivité mer Méditerranée associe Egis, la Lyonnaise des Eaux, Ecocean, Safege, mais également des partenaires scientifiques (l'Institut Méditerranéen d'Océanographie, le CEFREM UMR/CNRS-INSU/Université de Perpignan, et l'IFREMER), est doté d'un budget de 5 M€ sur 5 ans (2011-2016).

Actuellement, Seaboost compte trois personnes, et l'entreprise ne se prononce pas sur le chiffre d'affaires que pourrait générer cette nouvelle activité.

« Nous mixons du génie maritime et du génie écologique, déclare Thierry Monier. Notre force, par rapport à d'éventuels concurrents, c'est que nous intégrons cette fonction dès la conception de l'ouvrage, ce que nous avons fait par exemple sur le projet de Route du Littoral à la Réunion (autoroute sur pilotis de 12 km pour un coût de 1,66 Mds €, livrable en 2020, dont Egis assure la maîtrise d'œuvre complète, NDLR). Nous visons clairement le marché international et les ouvrages techniques complexes. La restauration de la biodiversité marine est une préoccupation naissante à l'international, et nous souhaitons créer un savoir-faire français qui, par exemple, permettra aux entreprises de BTP françaises de se différencier auprès des grands donneurs d'ordres internationaux. »

L'entreprise travaille avec un réseau de partenaires en R&D (comme l'École des Mines d'Alès) ou sur la partie technique (comme une entreprise de plasturgie gardoise).

« Nous utilisons par exemple des plastiques biosourcés qui permettent aux algues de coloniser plus rapidement le dispositif de micro-habitat, explique Thierry Monier. Par ailleurs, nous avons déposé plusieurs brevets de formulation de bétons et nous testons leur capacité de colonisation. »

D'autres sites sont d'ores et déjà équipés de ces solutions de restauration écologiques : le golfe de Propriano en Corse (sur les canalisation de rejet de station d'épuration), les pipes d'eau dans le lagon à Mayotte, ou encore les fonds sous-marins d'Agde.

Cécile Chaigneau

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Légende : Dans le port maritime de Marseille, Seaboost déploie ses dispositifs d'habitats de poissons, avec l'objectif de restaurer la biodiversité des eaux du port. Après quelques mois d'installation de ces micro-habitats, la nature reprend ses droits.
Crédit photo : Seaboost


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