Montpellier 2040 : bilan à mi-parcours

 Les Assises du projet urbain Montpellier 2040, piloté par l'architecte Bernardo Secchi, auront lieu le 7 mai à Montpellier. Elles feront un diagnostic à mi-parcours, à la veille d'un nouveau débat avec les Montpelliérains.

En décembre 2012, la Ville de Montpellier lançait une démarche de prospective urbaine à l'horizon 2040, baptisée « Montpellier 2040 », qu'elle inscrivait dans un débat citoyen avec les Montpelliérains.

Une équipe pluridisciplinaire d'architectes-urbanistes italiens, Paola Viganó et Bernardo Secchi, associés au cabinet Mensia, avait été sélectionnée à l'issue d'un concours international.

Ce mardi 7 mai, ils s'exprimeront à l'occasion des Assises du projet urbain Montpellier 2040 au Corum à Montpellier, ouvertes à tous. Ils feront état de plusieurs constats : une ville-archipel jamais dessinée, construite trop vite dans les années 60 et 70 et aujourd'hui très peu lisible en dehors de l'Écusson, très clôturée, avec beaucoup de voiries privées (30 %), une absence de perméabilité entre les quartiers, des espaces publics insuffisants, et de « grandes plaques monofonctionnelles », type universités ou hôpitaux, qui génèrent des ruptures dans la ville.

À ces éléments s'ajoutent une croissance démographique régulière, des réserves foncières en diminution, la crise économique, le réchauffement climatique, l'épuisement des ressources.

« La donne change et nous dicte de renouveler la stratégie de développement de Montpellier pour préparer dès aujourd'hui la ville de demain, déclare la maire de la Montpellier, Hélène Mandroux, en préambule aux Assises. Il est de notre responsabilité d'anticiper... Le plus important, c'est la qualité de vie. Je veux mettre de l'humain dans l'urbain ! »

Dès lors, il s'agit de repenser la ville de demain sur les fondations de la ville « héritée ».

« On ne peut pas réfléchir sur le seul périmètre de la commune, ni même de l'agglomération, constate Paola Viganó. Il faut réfléchir à une configuration urbaine nouvelle... Ce qui nous intéresse, c'est la façon dont les gens vivent la ville. »

Les deux architectes-urbanistes ont d'ailleurs installé un bureau à Montpellier pour sentir battre le pouls de la ville.

« Au travers de cette démarche, il s'agit d'interroger une stratégie prospective sur ce qu'on va faire après, dresser une feuille de route, déterminer quel réinvestissement urbain pour certains quartiers comme la Pompignane ou l'EAI, déclare Michaël Delafosse, adjoint à l'urbanisme à la Ville de Montpellier. On pourrait, par exemple, envisager à terme une ville où la mobilité ne dépendrait pas de la voiture. »

Le travail de Paola Viganó et Bernardo Secchi s'appuie sur trois images qui ont servi de base aux discussions : Montpellier « la belle vie », Montpellier « the place to be » et Montpellier « la ville humaniste et inclusive ».

« "The place to be" fait référence au slogan "Montpellier la surdouée", explique Paola Viganó. Il s'agit de traduire cette ambition au travers d'une ville innovante. » C'est-à-dire, une ville qui se confronterait de manière innovante à la crise énergétique et au changement climatique et s'imposerait comme une référence de la qualité de vie.

Ce 7 mai, l'équipe d'architectes-urbanistes fera le bilan des différents ateliers qui se sont déroulés dans différents quartiers entre février et avril, et ouvrira le débat sur la question « Quelles visions pour une ville en transition ? ».

Leurs conclusions et leurs préconisations seront rendues en octobre prochain. Une présentation du projet urbain au Conseil municipal est programmée pour décembre.

« Nous nous appuierons sur ce travail pour préparer l'adaptation de nos documents d'urbanisme : SCOT, PLU, statuts de la future Métropole, etc », prévoit l'adjoint à l'urbanisme.

Un projet sur du long terme, que la maire actuelle, candidate à sa propre succession aux élections municipales de 2014, présente comme un acte d'élu essentiel : « Si l'élu ne fait pas ce travail de prospective, qui le fera ? Pour moi, c'est un projet apolitique, qui se transmettra de mandat en mandat ».

Cécile Chaigneau

Légende : Bernardo Secchi, architecte-urbaniste italien
Crédit photo : Nelson Goutorbe

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