« Il y a un avant et un après TOG », saluait-on au dernier salon du design de Milan (avril 2014), pour accueillir l'onde de choc TOG. La marque italo-brésilienne (1) imaginée par Philippe Starck, premier concept de design open source enrichi d'une plate-forme créative communautaire, va permettre aux acheteurs de personnaliser les sièges, tables, sofas, étagères « nus » de la collection via un site et une application.

Alors qu'un flagship est inauguré fin décembre à São Polo (Brésil) et que plusieurs points de vente ouvrent en simultané dans le monde (Londres, l'ensemble des pays d'Asie, l'Australie, l'Inde), Franck Argentin, à la tête du RBC Design Center à Montpellier, a obtenu l'exclusivité régionale de TOG pour l'ensemble de ses showrooms (Montpellier, Nîmes, Avignon, Lyon).

Cet accord a donné lieu à une présentation officielle au RBC de Montpellier, le 26 septembre, en présence du designer Philippe Starck et d'une partie de l'équipe des designers de TOG.

« Seul le design industriel, et tout particulièrement le mobilier en plastique monobloc, permet à la fois d'augmenter la qualité et de descendre les prix, confiait Philippe Starck. Mais où trouver la nouveauté, une œuvre de différence, de personnalisation, et ne plus être ainsi un nombre consommant un nombre ? ». TOG palie à cette insatisfaction du consommateur de design industriel, car « TOG considère que tout le monde est créatif ».

Sur la base des vingt et une pièces de la première collection (et des 160 références disponibles entre les couleurs, les formes de dossiers amovibles, les accessoires permettant de multiples combinaisons du produit « nu »), on peut « imprimer la photo de ses enfants sur le dossier de sa chaise TOG, ou faire housser l'assise de son canapé de rafia, tissé par une tribu amazonienne », détaille Nicola Rapetti, créateur et directeur R&D de la marque, qui résume toutes les potentialités de TOG, à l'aune du bon (ou du mauvais) goût de chacun.

C'est d'ailleurs le sens de TOG - ALLCREATORSTOGETHER, un concept global, une philosophie et une révolution mercantile qui, via sa plate-forme communautaire, met gratuitement en relation les consommateurs avec les artistes/artisans susceptibles d'intervenir sur la production sérielle et de la personnaliser en faisant œuvre collaborative. Un vingtaine de customizers sont déjà référencés sur le site (ils seront 2 000 d'ici un an), de la tricoteuse milanaise à l'illustrateur parisien, impliqués dans la création de ce mobilier 2.O. « Aucun bénéfice pour TOG », assure la marque qui n'intervient que pour envoyer le meuble ou l'objet.

« Avec TOG, nous proposons avec de la technologie avancée des productions sérielles stimulantes pour l'acquéreur, qui est le créateur final dans la mesure où il peut varier la combinaison des couleurs, s'impliquer dans la création de son mobilier, ce qui n'avait jamais été proposé », indique Nicola Rapetti.

« Avec TOG, tout le monde peut devenir designer, n'importe quelle personne capable de jouer avec les deux lobes de son cerveau ou ses deux mains, s'enthousiasme Philippe Starck. TOG, c'est aussi une nouvelle posture pour le designer, qui n'est plus star, mais retrouve une position en retrait, au service des gens qu'il sert. »

À terme, TOG est appelée à devenir la première marque de design open source, une licence librement partagée entre internautes qui pourront composer leur propre mobilier via les imprimantes 3D.

(1) : Avec une fabrication sérielle 100 % italienne, les principaux investisseurs de TOG sont brésiliens (groupe Grendene, à la tête de la marque de tongs Ipanema et leader mondiale de la chaussure plastique avec 250 millions de paires par an).

Idelette Fritsch

Légende : Trois des sept designers composant la dream team de TOG, pour le lancement au RBC Design Center : Philippe Starck, Nicola Rapetti et Ambroise Maggiar.
Crédit photo : ©Marie-Caroline Lucat/RBC