C'est officiel, le futur Centre d'art contemporain de Montpellier portera le nom de MOCO, deux syllabes qui claquent pour MOntpellier COntemporain. Cette institution culturelle prendra forme en lieu et place de l'Hôtel particulier Montcalm et devrait être inaugurée en juin 2019.

Basée sur un modèle qui se veut inédit, elle a été conçue sous la forme d'un EPCC (Établissement Public de Coopération Culturelle) et vise à intégrer plusieurs sites et à dynamiser l'ensemble des acteurs de la scène culturelle montpelliéraine (Pavillon Populaire, Carré Ste Anne, Espace Dominique Bagouët, Musée Fabre, galeries d'art...).

Avec la Panacée et l'École Supérieure des Beaux-Arts, le triptyque dédié à l'art contemporain entend s'imposer comme le pionnier d'un nouveau genre. « Le projet s'ancre autour d'une démarche collaborative et citoyenne, à l'image de son territoire. Montpellier et sa Métropole sont ainsi les premières à inventer un centre d'art nouvelle génération regroupant toute la filière artistique depuis son apprentissage jusqu'à l'exposition », souligne Philippe Saurel.

Un musée hybride sans collections

Directeur de la Panacée depuis février 2016, Nicolas Bourriaud s'est déclaré fier de participer à cette aventure.

« Dans un contexte un peu déprimé, nous avons les moyens de créer un véritable parcours d'art qui n'existe pas ailleurs en se basant sur les spécificités de Montpellier, en innovant et en privilégiant la collégialité et l'esprit d'équipe. »

Au-delà de la conception qui ne tient pas compte des limites du bâtiment mais relève plutôt d'une implication collaborative, ce centre d'art « nouvelle génération », sorte de hub culturel, sera paradoxalement une coquille vide, mais pleine de sens.

« Constituer une collection permanente nécessite des investissements pharaoniques a rappelé Philippe Saurel. Nous avons décidé d'être plus malins en fonctionnant à partir de collections existantes publiques et privées ».

Un musée sans collections, une évidence pour Nicolas Bourriaud : « Nous allons être le seul lieu au monde à se concentrer sur des collections existantes en présentant au public des expositions temporaires mais aussi des projets d'artistes internationaux ».

La Panacée, espace pluridisciplinaire

Avant l'ouverture d'une formule volontairement hybride, entre musée et centre d'art, c'est la Panacée qui assurera la transition, prenant une nouvelle orientation. Jusque là dédiée essentiellement aux arts numériques, elle devient plus généraliste.

« A partir de 2019, La Panacée va jouer le rôle d'interface entre le centre d'art et l'Ecole des Beaux-Arts, en abritant par exemple des expositions réalisées par des étudiants » explique son directeur.

Dans cette volonté d'hétérogénéité artistique, la première programmation de Nicolas Bourriaud explore la diversité de la création tout en tenant compte de la configuration du bâtiment et de ses infrastructures.

Ce sont donc trois expositions qui seront présentées dès le 27 janvier 2017 (jusqu'au 23 avril) : Retour sur Mulholland Drive, exposition principale librement inspirée de l'œuvre cinématographique de David Lynch, qui explore, à travers diverses œuvres de jeunes artistes, le potentiel d'une tendance émergente de l'art contemporain : le « minimalisme fantastique ». Un solo show, première expo en France de l'artiste iranienne Tala Madani dont les peintures et les films d'action explorent avec un humour ravageur les rapports du pouvoir. Et enfin, l'artiste allemand John Bock qui invite à s'interroger sur nos rapports avec le cosmos. Une programmation fragmentée dans un espace résolument protéiforme.