« La transmission d’entreprises, un nouveau dynamisme économique »

Comment éviter de perdre l’activité économique et les emplois que génèrent les 700 000 entreprises qui seront à céder dans les dix ans ? Selon la députée de l’Hérault, Fanny Dombre-Coste, auteure d’un rapport sur le sujet, il faut optimiser le marché de la transmission d’entreprise. Le dispositif préconisé entre en phase opérationnelle, mobilisant tous les acteurs concernés, jeunes repreneurs compris.

Il y a quelques mois, le Premier ministre me confiait la rédaction d'un rapport avec un objectif ambitieux : fluidifier le marché de la transmission d'entreprises aujourd'hui défaillant. Sur les 185 000 entreprises susceptibles d'être transmises chaque année, 60 000 sont mises sur le marché et seules 30 000 sont finalement cédées, détruisant près de 40 000 emplois. Les raisons des défaillances sont multiples : obstacles économiques, règlementaires, fiscaux et culturels, un marché d'intermédiation inégal, un manque évident d'anticipation et un accompagnement insuffisant.

20 % de mieux en cinq ans

Une activité économique dynamique repose sur un marché de la transmission le plus fluide possible. Le vieillissement des dirigeants impacte sur l'investissement productif et c'est tout l'environnement macroéconomique qui en pâtit. Sachant que 700 000 entreprises devront être cédées dans les dix ans, améliorer le marché de la transmission doit permettre de favoriser l'investissement, d'accroitre le nombre d'emploi et de préserver des savoir-faire.

C'est aussi un enjeu d'aménagement et d'équilibre entre les territoires : avec une entreprise, un commerce ou un artisan qui ferment, se profile le risque de la désertification. Il y avait donc urgence à mobiliser l'ensemble des acteurs et introduire dans ce marché confiance et visibilité. L'objectif est réaliste : accroitre d'au moins 20 % le nombre de transmission dans les cinq ans, dont un tiers en direction des jeunes.

Six axes de travail ont été identifiés. La sensibilisation doit permettre de faire de la transmission un récit positif, un acte normal de la vie d'une entreprise. De même, l'anticipation et l'accompagnement sont les clefs de voute du système. Ils seront encouragés par la mise en place de réseaux d'acteurs locaux et par l'harmonisation de l'offre d'accompagnement. La formation est également essentielle, tant le profil des repreneurs est varié. Nous travaillons aujourd'hui sur une offre de formation à la carte. Enfin, le financement et la simplification doivent évoluer par une meilleure mobilisation des financiers et l'assouplissement de la réglementation.

Une forte mobilisation

Le rapport est entré dans sa phase opérationnelle. Outre une mobilisation institutionnelle importante avec un comité de pilotage ministériel déjà réuni deux fois, des groupes de travail thématiques et une structuration régionale, une grande campagne médiatique a été lancée au début du mois par la ministre du Travail, ainsi que la plate-forme Transmission/Reprise sur le site France Entrepreneur.

Après des améliorations dans le budget 2016, nous travaillons actuellement sur l'amélioration de la fiscalité du crédit vendeur dans le projet de loi de finances 2017 et nous devrions aboutir très prochainement sur la location gérance. Je me réjouis, un an après le début de cette mission, d'une telle mobilisation des acteurs de la transmission. Avec le papy-boom, huit millions de français auront pris leur retraite en 2020, dont de nombreux chefs d'entreprise. Le volontarisme politique est donc indispensable.

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Commentaire 1
à écrit le 03/11/2016 à 7:55
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Vous oubliez que les banques ne suivent pas et qu'elles veulent trop de garanties de l'acheteur et des très bons bilans des acheteurs ? De plus l'état complique continuellement la vie des entreprises, ce qui ne favorise pas l’émergence de repreneur...

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