Tension maximale entre Madrid et Barcelone

Depuis une semaine, la police espagnole multiplie les opérations pour empêcher le référendum d’autodétermination interdit par Madrid. Le 20 septembre, la tension est montée d’un cran avec l’arrestation de 14 hauts fonctionnaires catalans. Mais Carles Puigdemont, président de la Generalitat, assure que la consultation aura bien lieu le 1er octobre.

D'un côté, un gouvernement catalan séparatiste prêt à tout pour organiser un référendum sur la question de l'indépendance, fort de la victoire de son camp aux dernières élections régionales de 2015. De l'autre, un gouvernement espagnol déterminé à empêcher la tenue du scrutin.

Le référendum a en effet été suspendu par le Tribunal constitutionnel, il est donc interdit. Toute personne participant à son organisation s'expose à des poursuites judiciaires.

Depuis une dizaine de jours, la police multiplie les opérations pour tenter de récupérer tout ce qui pourrait permettre la tenue du scrutin. Elle confisque affiches électorales, bulletins de vote, convocations et fait fermer les sites Internet du référendum.

Mardi 19 septembre, pour éviter toute dépense en lien avec le référendum, les comptes bancaires du gouvernement catalan ont été pris en charges par l'Etat central, privant la Generalitat de son autonomie financière.

Dialogue de sourds

Le 20 septembre, la perquisition de plusieurs administrations catalanes et l'arrestation de 14 hauts fonctionnaires, accusés d'assurer la logistique du référendum, ont mis le feu aux poudres. Les indépendantistes ont improvisé un sit-in devant l'un des bâtiments perquisitionnés. Ils ont été rejoints par des dizaines de milliers de Catalans tout au long de la journée, et jusque tard dans la nuit.

"Ce genre d'opération ne fait que convaincre encore plus de monde que l'indépendance est nécessaire, explique Sonia, la trentaine. L'Espagne montre son vrai visage et c'est un État policier."

Pour le gouvernement catalan, Madrid "a dépassé les limites" avec son "attitude antidémocratique et autoritaire". Droit dans ses bottes, le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy répond que son devoir est de faire appliquer la loi et que "l'État se devait de réagir".

Le référendum pourra-t-il être organisé? Si les séparatistes admettent que les opérations policières ont perturbé la logistique du scrutin, ils n'ont aucune intention de reculer. Tandis que les associations indépendantistes convoquent manifestation sur manifestation, les partis enchaînent les meetings et le président catalan Carles Puigdemont s'emploie à motiver le moral des troupes.

Dans une déclaration institutionnelle diffusée dans la soirée du 21 septembre, il assure que "le 1er octobre se tiendra le référendum d'autodétermination", ajoutant :

"Je veux demander aux gens de continuer à défendre sa tenue [...] avec la même conviction, le même civisme et la même fermeté qu'ils l'ont fait jusqu'ici."

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