Madrid-Barcelone : le conflit s’enlise

La légitimité de la rue contre la légitimité de la constitution : telles sont les deux visions qui continuent de s’affronter après le référendum du 1er octobre à Barcelone. Après une grève générale, le discours du président catalan a répondu à celui du roi d’Espagne. Le Parlement de la Catalogne pourrait voter une déclaration d’indépendance le 9 octobre.
Carles Puigdemont, le président catalan

Grève générale. Les associations indépendantistes catalanes qui ont convoqué le mouvement, mardi 3 octobre, préfèrent évoquer "un arrêt de la Catalogne afin de défendre sa dignité et les droits fondamentaux de la future république catalane". Avec 90 % de commerces fermés dans toute la Catalogne, 80 points de blocage sur les routes catalanes, le métro à l'arrêt et des dizaines de milliers de Catalans dans la rue, les séparatistes ont réussi leur pari.

Le roi d'Espagne hausse le ton

Peu après la fin de la manifestation qui a clôturé la journée de grève, le roi d'Espagne Felipe VI a pris la parole, le 3 octobre, dans un discours qui a battu des records d'audience avec 12 millions de spectateurs à travers le pays. En Catalogne, 80 % des citoyens ont écouté le roi même si les indépendantistes ont tenté de parasiter la diffusion en tapant sur des casseroles depuis leur balcons.

Le souverain, qui s'exprimait pour la première fois depuis le début du conflit, a tenu un discours très martial. Il a souligné la "déloyauté" des dirigeants du gouvernement catalan qui violent la constitution espagnole, le statut d'autonomie de la Catalogne et de nombreuses lois du code civil et pénal. Il a aussi souligné que la situation pourrait avoir de lourdes conséquences sur les économies catalanes et espagnoles.

Dans ce discours royal, certains ont cru reconnaître la plume de Mariano Rajoy, et ce discours très ferme, qui occulte les violences policières de dimanche dernier, pourrait ouvrir la porte à l'application de l'article 155 de la constitution. Encore jamais appliquée, cette disposition peut permettre au gouvernement espagnol de prendre le contrôle d'une partie ou de la totalité des compétences de la Catalogne : police, éducation, mais aussi la dissolution du parlement régional qui entraînerait, de fait, de nouvelles élections régionales.

Une déclaration d'indépendance au Parlement

Le président catalan Carles Puigdemont a répondu, le 4 octobre, au Roi d'Espagne.

"Vous avez déçu énormément de Catalans. Nous sommes dans un moment difficile de notre histoire, on attendait de vous que vous défendiez le dialogue."

Les députés séparatistes ont annoncé une séance plénière dans la matinée du lundi 9 octobre. Ils pourraient alors voter une déclaration d'indépendance. Carles Puigdemont a assuré que la déclaration se ferait dans "les prochains jours" tout en rappelant qu'il laissait la "porte ouverte au dialogue".

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Commentaires 3
à écrit le 05/10/2017 à 15:38
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Non content d'organiser un référendum illégal,sans aucune garantie (listes éléctorales,assesseurs,etc..) et qui plus est avec moins de 42% de oui (????),sachant par ailleurs que la majorité des catalans ne souhaitent pas se détacher de l'Espagne,voil...

à écrit le 05/10/2017 à 9:19
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C'est lui, qui au mépris de plus de la moitié de sa population a mi le feu a la poudre. Il devrait tourner 7 foies la langue dans sa bouche avant de faire certains commentaires.

à écrit le 05/10/2017 à 5:49
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Bloquer la Catalogne, barrages, métro en particulier me paraît excessif puisque 90% des Catalans sont pour l'indépendance cela ne porte préjudice qu'aux Catalans eux-mêmes.

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